Coéquipier de Fabio Quartararo, le Champion du Monde Moto2 de 2017 a réussi à s’inscrire dans le top 10 du classement final en MotoGP l’an dernier, avec quatre cinquièmes places au Texas, à Assen, à Silverstone et à Misano, complétées par trois sixièmes positions en Thaïlande, au Japon et en Malaisie, ainsi que deux septièmes à Jerez et au Mans. Après une année de rookie en MotoGP sur Honda chez EG 0,0 Marc VDS, « Francky Morbido » a disputé la saison 2019 sur une Yamaha de l’équipe Petronas Yamaha SRT.
Après un début de saison unique dans les annales cette année, pour Franco l’entraînement sera-t-il suffisant pour affronter un championnat aussi spécial ?
« Il s’agit manifestement d’une situation nouvelle et inconnue pour tous. Nous nous y lançons, et je ne sais pas vraiment ce qui va se passer. Mais je sais que je m’apprête à affronter une saison unique et importante » a expliqué l’Italo-Brésilien à Matteo Aglio de GPOne.com.
Vous n’avez pas encore renouvelé votre contrat avec Yamaha pour l’année prochaine. Êtes vous inquiet ?
« Je n’ai pas de contrat pour le moment, mais je suis OK. J’ai pleinement confiance dans les personnes qui travaillent pour moi, et avec moi, et dans celles pour qui je travaille, comme Lin, Razlan, Wilco*. J’ai la chance de travailler avec des gens vraiment bien qui croient en moi et, par conséquent, j’ai une immense confiance en eux. »
*Lin Jarvis, Razlan Razali et Wilco Zeelenberg. Ne manque que Johan Stigefelt.
Avez-vous déjà pensé à quitter Yamaha ?
« Non, parce que je n’ai jamais reçu de propositions d’autres équipes. »
Si tout se passe comme prévu, vous aurez Valentino Rossi comme coéquipier. L’auriez-vous jamais imaginé ?
« Juste vous entendre dire ça me donne des frissons dans le dos ! J’ai rencontré Valentino quand j’avais 13 ans, et je ne l’aurais jamais imaginé. Cette pensée ne m’a jamais traversé l’esprit, pas même au fil des ans. Maintenant, c’est une possibilité. Il choisira et, si cela arrive, je serai très heureux. Un cercle se fermera pour moi. »
Vous avez été le premier pilote de son Académie.
« C’est comme un livre, et c’est à nous de bien écrire ses pages. »
Rossi serait-il différent d’autres coéquipiers ?
« Pour diverses raisons, et tout d’abord, parce que Vale est un ami. Nous nous connaissons depuis longtemps. Nous nous entraînons ensemble et nous vivons dans la même ville. Beaucoup de choses que je sais, la plupart d’entre elles, je les ai apprises de lui. Ce sont ces choses qui font que notre relation est différente de celle que j’ai avec Fabio. »
Y a-t-il un risque que vous voyiez les choses différemment sur la piste ?
« Non, toutes ces choses ne changent rien au fait que nous allons nous affronter dans le cadre du Championnat du Monde. Les facteurs que j’ai mentionnés atténuent notre relation mais pas la concurrence que nous avons sur la piste. »
« Je ne le vois pas seulement en MotoGP, mais aussi au Ranch. J’ai eu l’occasion de me battre avec Vale à de nombreuses reprises là-bas et aussi dans le Championnat du Monde, et je sens que j’ai le même niveau de compétitivité avec lui qu’il a avec moi. C’est une bonne chose car, lorsque deux amis s’affrontent, il arrive parfois qu’un conflit survienne. Mais, si l’amitié dure, alors la compétition devient aussi intense sans perdre cette agressivité. »
Est-ce une motivation supplémentaire ?
« Lorsque Vale et moi nous rencontrons au Ranch ou lors d’une course de MotoGP, nous donnons le meilleur de nous-mêmes. Chacun d’entre nous veut être devant l’autre à tout prix. C’est ce qu’il y a de beau dans une amitié quand elle se combine avec le sport et, à mon avis, c’est ce qui va se passer. »
Le sentiment est-il également différent quand on gagne ou perd contre Rossi ?
« C’est différent. Je ne veux pas dire que je veux battre Vale plus que je ne veux battre Quartararo, mais le faire crée des sensations différentes, et je ne veux pas dire que l’un est meilleur ou pire. Il y a une amitié profonde qui me lie à Valentino et c’est ce qui fait la différence. »
Pensez-vous pouvoir être son dernier coéquipier en MotoGP ?
« Je ne veux pas l’être. Je suis sûr que ce jour viendra, et je suis sûr que son départ à la retraite sera très triste pour le motocyclisme, en général, mais c’est la vie. Vale a fait son chemin, il continue à le faire et, quand ce jour arrivera, je serai personnellement très triste. Je l’ai toujours vu courir, et c’est sa place. »
Photos © Sepang International Circuit / Petronas