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La lutte pour le titre s’annonçait difficile pour Jules Cluzel, car deux circonstances antagonistes importantes avaient été constatées en prélude à cette grande finale du Championnat du Monde Supersport. L’une était favorable, avec le reclassement de Lucas Mahias pour sa victoire à Portimao, ce qui diminuait l’écart entre Cluzel et Sandro Cortese de 6 à 5 points. Le vainqueur marquant 25 points et le deuxième 20, ce petit point d’écart avait une importance capitale, car si Jules gagnait et Sandro terminait deuxième, Cluzel était sacré au nombre de victoires (6 contre 2).

Par contre les essais de Jules à Doha furent un peu inquiétants : il terminait 4e des essais libres à 0.7 de Mahias et 0.6 de Cortese, avant de se qualifier 3e à 0.5 de Mahias et 0.4 de Cortese. Ce n’était pas très rassurant, mais il fallait se souvenir que lors de la course précédente en Argentine, Jules s’était déjà qualifié à 0.4 de Mahias, était parti de la deuxième ligne et avait gagné la course. Son équipe NRT a l’air plus douée pour régler la moto pour une course complète que pour un seul tour rapide en qualification. D’autre part, Sandro Cortese a comme meilleurs résultats en 600 au Qatar deux septièmes places en 2014 et 2015 sur Kalex en Moto2.

Ce samedi, Lucas Mahias (GRT Yamaha Official WorldSSP Team) s’élançait depuis la pole position aux côtés de Sandro Cortese (Kallio Racing) et Jules Cluzel (NRT) en première ligne. Ils précédaient Luke Stapleford (Profile Racing), l’excellent Corentin Perolari (GMT94 Yamaha) et Kyle Smith (CIA Landlord Insurance Honda). Puis venaient sur la troisième ligne Federico Caricasulo (GRT Yamaha Official WorldSSP Team), Raffaele De Rosa (MV Agusta Reparto Corse by Vamag), Thomas Gradinger (NRT) et Hector Barberá (Kawasaki Puccetti Racing).

La pluie qui était tombée dans la journée retardait le départ de la course d’une heure et quart, et en réduisait la distance à 12 tours au lieu de 15. Le titre allait être décidé par une course très courte, sur un circuit totalement lavé de tout dépôt de gomme par la pluie. La température de la piste n’était que de 29°, d’où un choix de Pirelli peu évident pour l’ensemble des pilotes. Ce n’était pas dramatique, car les conditions étaient les mêmes pour tout le monde, et pas particulièrement dangereuses. Mais il était dommage d’attribuer le titre de Champion du Monde dans ces circonstances très particulières. Il y avait encore de l’eau qui ruisselait en travers de la piste à trois endroits.

Le plus rapide à s’élancer à l’extinction des deux était Jules Cluzel devant Corentin Perolari, Sandro Cortese, Lucas Mahias et Thomas Gradinger. Seul manquait Federico Caricasulo, seulement neuvième. Hikari Okubo et Sam Hornsey (fracture du péroné) s’accrochaient et chutaient.

A 11 tours de la fin, Cortese ravissait la deuxième place à Perolari. Cortese et Cluzel étaient alors strictement à égalité au championnat, avec l’avantage du nombre de victoires au Français. Puis Cortese doublait Cluzel, qui le repassait brièvement, avant que Sandro ne reprît l’avantage, puis Jules de nouveau la première place.

Perolari s’en mêlait et doublait Cortese. Cela permettait à Cluzel en tête de creuser un petit écart, mais Cortese le rejoignait rapidement. Luke Stapleford chutait et se fracturait le radius gauche au niveau du poignet.

A 8 tours du drapeau à damier, Cortese prenait la tête devant Cluzel, 0.7 devant Mahias, 1.2 devant Gradinger et Pérolari. Cortese réalisait le meilleur temps en course en 2’03.424. Cortese, Cluzel et Mahias distançaient de 1.4 Gradinger, Pérolari et Caricasulo. Kyle Smith tombait.

A la mi-course, Cortese menait, suivi de près par Cluzel et Mahias. Les autres étaient désormais trop loin pour prétendre au podium à la régulière, avec Gradinger à 1.9, Caricasulo à 2.7 et Pérolari à 2.9. Cortese améliorait le tour le plus rapide en 2’02.873, ce qui lui permettait de creuser un écart de 0.6 sur Cluzel et Mahias.

Jules réagissait magnifiquement et revenait à 0.1 de Sandro, avec Mahias à 0.6. Caricasulo passait quatrième à 3.4.

A 4 tours de la fin, Cluzel reprenait le commandement à Cortese, sous le nez de Mahias. Sandro passait Jules dans la ligne droite, mais le Français redoublait l’Allemand.

Puis à 3 tours de la fin, Mahias prenait la tête devant Cortese et Cluzel. Mahias creusait un écart de 0.9 sur Cortese et Cluzel.

Mahias distançait de 1.7 Cortese et Cluzel à l’entrée du dernier tour. Lucas Mahias l’emportait finalement, alors que Jules Cluzel chutait dans le dernier tour. Il était transporté au centre médical où étaient diagnostiquées des fractures de la malléole gauche, du 5e métatarse et une petite fracture non déplacée du cotyle (articulaire de l’os iliaque, située de chaque côté du bassin, dans laquelle vient s’articuler la tête fémorale – extrémité hémisphérique du fémur – pour constituer l’articulation de la hanche) gauche.

. Sandro Cortese remportait le titre de Champion du Monde Supersport 2018. Caricasulo terminait troisième de la course, devant Gradinger, Krummenacher et Corentin Pérolari sixième.

Sandro Cortese était le premier pilote allemand à remporter le mondial Supersport depuis Jorg Teuchert en 2000, déjà sur Yamaha R6.

Résultats de la course :

Classement final du Championnat du Monde :

Championnat du Monde constructeurs :

Photos © Yamaha, Kallio Racing et worldsbk.com / Dorna

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