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Paolo Simoncelli

Les comptes-rendus de Paolo Simoncelli sont toujours empreints de franchise et de force. Cette fois, après le dramatique accident survenu à Hugo Millán lors de la dernière manche du championnat FIM CEV en Aragón, son texte prend une dimension supplémentaire : celle de l’homme meurtri dans son cœur par la perte de son enfant qui cherche des solutions avec une certaine dose de fatalisme…


Nous roulons sur une piste avec de grandes zones de dégagement et des centaines de précautions, avec des postes médicaux dispersés un peu partout, mais pourtant, l’accident le plus classique, où vous vous faites écraser par vos camarades comme cela est arrivé dimanche à Hugo Millán, est impossible à éviter. Il est peut-être temps de s’arrêter un moment et de se demander ce que nous pouvons, ce que nous devons, améliorer pour ne rien laisser au hasard.

 La catégorie ETC a un public très nombreux en Espagne, chaque rendez-vous a un grand nombre d’inscrits, des qualifications sont faites pour constituer la grille de départ. Une idée serait peut être de faire au moins deux courses afin de réduire le nombre de participants. Une alternative doit être envisagée pour ne pas se demander un jour, avec le bonheur d’une vie sauvée, si cette solution n’aurait pas pu être trouvée plus tôt.

Nous étions en Aragón sans Voight, encore en convalescence, et je ne peux rien dire de mal contre mon équipe : Garcia a terminé la course à 2 dixièmes du 1er, il a un peu souffert de son moteur, et je dois avouer qu’en ce moment les KTM sont plus performantes que la Honda.
Senna continue de se révéler être un animal de compétition, avec une grande envie de progresser au point d’en faire peut-être même trop et cela le rend irrité au point de commettre des erreurs inutiles à cause desquelles il lui est impossible d’atteindre la zone des points. Il devrait canaliser cet enthousiasme dans la bonne direction pour être plus incisif en qualifications.
Corey s’est qualifié dans l’ETC, ce qui était l’objectif premier de l’année, il progresse course après course, n’oublions pas que sa taille l’amène à payer au moins 15 kg de plus que les autres, ce qui sur ces motos signifie beaucoup.

Il y a quelques semaines, Voight s’est cassé la jambe en plusieurs endroits dans un accident similaire à celui d’Hugo Millán. Voight a été miraculé, alors que Millán a payé le prix fort. On espère toujours que cela n’arrive jamais, car on sait qu’après tout ce sport c’est aussi la vie et que la passion l’emporte sur tout. On ne peut pas arrêter l’imparable… Mais de temps en temps on est ramené à la réalité et paradoxalement cela nous rappelle que le destin existe.

-PaoloSic58-