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Lors du Grand Prix de France, nous avons eu l’opportunité de rencontrer Nicolas Goubert, Directeur Adjoint et Directeur technique de la compétition chez Michelin.

Nous avons bien entendu parlé des pneus disponibles au Mans, mais nous avons également souhaité revenir sur la formidable opération industrielle lancée par Michelin, suite aux déconvenues survenues lors du Grand Prix d’Argentine.

Nicolas Goubert, lors de nos précédentes conversations, vous nous aviez appris qu’il fallait grosso-modo trois semaines pour construire de nouveaux pneus pour le plateau MotoGP. Là, on a vu quelques chose d’assez extraordinaire, avec des pneus construits et livrés aux USA en moins d’une semaine. Comment s’est déroulée l’opération, et combien de temps faut-il pour fabriquer un pneu à la main?

Nicolas Goubert: « Disons que, à situation exceptionnelle, moyens exceptionnels. Effectivement, en Argentine, ça ne s’est pas passé de la façon que l’on avait prévue. Normalement, quand les choses se passent normalement, on prévoit de refaire des pneus en trois semaines. Là, la situation exceptionnelle nous a obligé à mobiliser des moyens exceptionnels. Pour fabriquer un pneu, il faut environ 45 minutes. A ce stade, il est encore chaud, mais il refroidit de lui-même. Evidemment, on a un certain nombre de machines qui travaillent en parallèle. Là, l’évènement s’étant produit le samedi, on savait ce qu’il fallait faire dès le samedi soir, puisqu’on avait pris la décision de sortir d’autres architectures pour le dimanche. Et pour le week-end qui suivait, c’était la même décision.
On a donc tout de suite contacté l’usine pour qu’ils se mettent en ordre de marche pour fabriquer à partir du lundi. »

Vous n’avez pas travaillé le dimanche ?

« Non. Il faut des compétences spécifiques pour pouvoir modifier les plans, donc on n’a pas commencé à travailler pour cet événement le dimanche. Les pneus ont commencé à être construits le lundi, et jusqu’au vendredi en fait, puisque la dernière expédition est partie de France vendredi en début d’après-midi. Cela faisait pratiquement une petite semaine. »

Combien de pneus avez-vous fabriqué?

« Il y a deux spécifications et sept pneus par pilote, soit environ 260 pneus. »

Cela a concerné beaucoup de personnes?

« Oui, cela a mobilisé pas mal de personnes à l’usine et pas mal de personnes d’autres départements qui ne sont pas intégrés dans l’usine. Plus des personnes en logistique. Cela a été un gros travail d’équipe. Cela a mobilisé énormément de ressources sur le terrain (aux USA) car les pneus ont souvent été livrés tard le soir, souvent à dix ou onze heures, et il fallait que l’équipe de montage puisse les monter pour le lendemain…

Cela a donc été une semaine que l’on peut qualifier de « chaude » et fatigante pour beaucoup de monde  (rires). »