Si le paddock est en grande
majorité masculin, de plus en plus de femmes occupent des postes au
sein des équipes. Team managers, attachés de presse,
coordinatrices, responsables d’hospitality ou encore ingénieures
data, leur nombre progresse année après année.
Qui sont-elles ? En quoi consiste leur rôle ? Comment
vivent-elles le fait d’être des femmes dans un monde d’hommes ?
Nous avons décidé d’aller à leur rencontre afin de démarrer une
série de portraits pour vous les présenter.
En juillet dernier vous aviez pu découvrir l’interview de
Mathilde Poncharal, attachée de presse chez Tech3. Cet article a
marqué les fondements des prochains que vous allez lire, et nous
vous invitons donc à le redécouvrir en vous rendant
ici.
Le premier épisode de cette
série vous a fait découvrir Anna-Katrin Noeller, responsable de
l’hospitality Tech3 en 2018. Pour ce second volet, nous restons
dans l’équipe et partons à la rencontre de Maria Pohlmann,
coordinatrice de la communication et des réseaux
sociaux.
Peux-tu te présenter
rapidement et nous expliquer en quoi consiste ton travail
?
Je m’appelle Maria Pohlmann, j’ai 31 ans et je suis allemande. Mon
travail de base consiste à rédiger les communiqués de presse en
Moto2 et en MotoGP ainsi qu’à m’occuper des réseaux sociaux
(Facebook, Twitter, Instagram, Snapchat). Je réponds en plus aux
messages des fans dessus et communique avec eux. A côté de cela
j’aide également Mathilde Poncharal dans son
travail avec l’organisation des interviews des pilotes, des pit
tours et la gestion des sponsors.
Je ne travaille pas que sur les Grands Prix, je le fais également
de chez moi, notamment pour tout organiser à l’avance. Je publie de
façon quotidienne sur les réseaux sociaux et je dois préparer les
messages, photos, etc. mais également des documents pour les
sponsors et les invités. Je peux aussi travailler sur le site web.
C’est très varié.
Comment es-tu arrivée dans
le paddock ? Avais-tu orienté tes études dans ce sens
?
Non, pas du tout. Lorsque j’étais petite je n’avais jamais entendu
parler de MotoGP. J’ai en fait eu un copain à 18 ans qui en était
très fan, son frère également, donc nous avions pris l’habitude de
regarder les courses ensemble et de nous rendre au Grand Prix
d’Allemagne. Ma passion s’est alors développée, jusqu’à dépasser la
leur !
Dans le même temps, j’ai voulu commencer des études de journalisme,
mais le système a changé pile à ce moment-là et je n’ai pas pu. Je
me suis alors dirigée vers des études d’égyptologie. J’ai été
diplômée au bout de trois ans et ensuite seulement j’ai pu me
diriger vers des études de journalisme, comme je le souhaitais.
Depuis quand exerces-tu ce
métier ?
J’ai commencé au Grand Prix d’Allemagne 2010 en tant que
journaliste pour Motorsport-Magazin. La première année, je ne suis
venue qu’une fois dans le paddock, et au fur et à mesure des
saisons j’ai fait de plus en plus de Grands Prix. A force d’être
présente je me suis fait des contacts, puis je me suis mise à mon
compte et ai travaillé pour différentes équipes et entreprises.
J’ai par exemple fait de la traduction pour la Dorna. Ce n’est que
l’an dernier que j’ai enfin travaillé une saison complète dans une
équipe, chez Forward Racing, en Moto2. Je suis ensuite arrivée chez
Tech3 en début d’année 2018 et je continuerai en 2019.
Beaucoup de gens pensent
qu’il n’est pas évident d’être une femme dans ce milieu très
masculin, parfois même qualifié de machiste. Comment le vis-tu en
tant que femme ? Trouves-tu vraiment que cela soit plus difficile
de travailler en MotoGP qu’un homme ?
Non je ne trouve pas. Certaines choses sont plus simples en tant
que femme et d’autres plus compliquées donc c’est un bon équilibre.
Honnêtement c’est un milieu très agréable où chacun respecte tout
le monde, homme comme femme. Le fait d’évoluer dans le paddock nous
fait mûrir et nous adapter à ce milieu en rencontrant de plus en
plus de gens et ainsi beaucoup de personnes nous connaissent et
nous saluent. C’est comme une grande famille où tout le monde se
connaît, se respecte et se retrouve aux quatre coins du monde.