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Laurent Fellon est tellement lié à Johann Zarco qu’il nous plaît à penser que, sur les deux titres obtenus par le pilote français, il y en a bien un qui lui revient… Il ne figure pas sur le casque du #5 par hasard !

Langage fleuri et accent du midi ne peuvent masquer que l’homme est aussi exigeant avec lui-même qu’avec Johann.

Nous avons profité de l’euphorie ambiante, et bien méritée, pour revenir sur un moment de la saison plus tendu, et où le mental des deux hommes a été mis  à l’épreuve…

1/ Maintenant que tout s’est bien terminé avec le deuxième titre de Champion du Monde, quel est à ton avis ce qui a provoqué le passage à vide de Johann après l’Allemagne? Était-ce plutôt d’origine technique ou mental ?

« Ce n’était pas d’origine technique, c’est la première chose. La deuxième chose, c’est qu’il jouait le deuxième titre. Ça lui a mis un peu de pression et un peu de doutes. A un moment, ça lui a fait perdre les pédales. Puis Johann a fait bien au Japon. Pour l’Australie, on savait avec Aki Ajo que Johann n’avait jamais été bien depuis le début de sa carrière à Phillip Island. Mais par contre qu’il allait vite en Malaisie.

 C’est un peu normal en deuxième année. La première année, c’est la découverte d’avoir le titre avec une bonne équipe. Pendant l’hiver, tu te reposes un peu. Tu réattaques la saison. Et la deuxième saison est encore plus difficile que la première. C’est humain, il n’y a pas de souci. Si c’était facile, tout le monde pourrait le faire.

2/ Comment avez-vous réussi à inverser la tendance ?

« On s’est concentrés. On est retournés à Alès. On est allés rouler avec la R6, on a essayé de redonner du moral à Johann. Un dimanche il est parti s’entraîner avec la 300 Yamaha à Calafat. Quand on est revenus à Alès, selon la méthode habituelle, on a descendu la moto, monté des pneus neufs, et hop au quatrième tour il a fait le record de la piste. Il est descendu de la moto, je lui ai serré la main et lui ai dit « tu n’as jamais aussi bien roulé, ta position était parfaite, tout va bien, et tu as fait le record de la piste ». On avait retrouvé Johann Zarco ! Ça lui avait redonné du moral et je lui ai dit « ne te mets pas la pression, ne te pose pas de questions, et tu es le meilleur des meilleurs ».

3/ A un moment de l’année, avez-vous douté de l’obtention du titre? Quand, en particulier ? A ce moment, avez-vous regretté votre décision de remettre en jeu le titre ?

« Non. Moi et Johann, quand on prend une décision, on ne la regrette pas. On ne pouvait pas regretter cette décision car il était très important d’avoir un deuxième titre, de faire une deuxième année et de gagner avant d’arriver en MotoGP. On avait un contrat avec Suzuki, donc la certitude d’avoir une bonne moto. Ils nous ont lâchés et on a eu la chance qu’il y ait eu une bonne Yamaha chez Tech 3 l’année prochaine, celle dont Valentino Rossi dispose cette année. Donc la route était bonne, il n’y avait pas à douter. Si on commence à douter, c’est qu’on est faible.

4/ Johann a déclaré vouloir être un modèle pour les jeunes. Quelles sont les nouveautés de votre école de pilotage ?

« Nous avons rencontré Eric de Seynes au mois d’août. Il nous a confortés dans le fait que notre école représentera Yamaha Europe l’année prochaine. Il y a une nouvelle 150 qui arrive avec un moteur Yamaha et nous allons bientôt l’utiliser. Toujours autant d’élèves veulent rouler dans notre école. Notre championnat, qui comporte huit courses en France, va se greffer avec un pays étranger dont le niveau est très élevé, mais je ne peux pas encore dire lequel.

On ne fait que grandir. Notre école est un peu comme un pilote. On veut donner la chance à de jeunes pilotes français d’arriver en Grands Prix dans de bonnes conditions. Avec toute l’expérience qu’on a en Grand Prix, on ne peut qu’ouvrir à un jeune pilote les bonnes portes, le mettre sur la bonne route. Après, c’est plus compliqué et il faut la bonne méthode. C’est comme dans la vie en général : Pour être un champion, il faut être une exception. Il faut faire des sacrifices. Il faut savoir ce que veut exactement le gamin (et surtout pas les parents). Et puis après, il faut y aller ! »

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