Lors de cette première journée de tests à Valencia, l’attention des médias était certes focalisée sur la première prestation de Jorge Lorenzo pour Ducati, mais aussi, au moins avec un aussi grand intérêt, sur les premiers tours de roues de Johann Zarco sur la Yamaha M1 du team Tech3.
Il était d’ailleurs symptomatique de constater la différence de « traitement » de la presse internationale entre Johann Zarco et Jonas Folger…
Au terme de cette journée, le pilote français se positionne à une seconde et demie de la meilleure référence provisoire établie par Maverick Vinales sur la Yamaha officielle, et à quasi égalité de temps avec son nouveau coéquipier, Jonas Folger.
Nous avons recueilli les premières impressions d’Hervé Poncharal sur ce premier roulage du double champion du monde sous les couleurs noires et vertes de l’équipe française.
Hervé Poncharal : « Humainement
parlant c’était quelque chose de fort pour toute l’équipe et pour
moi, et je pense pour tous les fans et toutes les personnes qui ont
supporté Johann pendant toutes ces années, que de le voir enfin
arriver sur une MotoGP. Cela m’a fait drôle de voir que ce matin,
c’était le box oü il y avait le plus de caméras, d’appareils photo
et de monde. D’habitude, c’est chez Valentino Rossi et là c’était
chez nous : j’ai cru un instant que Valentino Rossi avait
changé d’équipe (rires). Il y avait vraiment une grande ferveur et
il y a une grosse attente.
Une fois cela dit, et ce n’est pas du politiquement correct, on a
vraiment fait une bonne journée. D’abord, grâce à la météo qui a
été favorable, mais surtout, ce qui est intéressant, c’est que
Johann a fait 52 tours, c’est qu’à chaque sortie, il repartait plus
vite que le dernier tour du run qu’il venait de terminer. C’est
très intéressant et c’est une bonne méthode. Chaque run a donc été
plus vite que le précédent, ce qui n’est pas toujours le cas. Il
est encore trop tôt pour tirer des conclusions, mais le fait de
terminer à une seconde et demie du meilleur temps, qui est lui-même
un très très bon temps, puisque deux dixièmes plus vite que le
meilleur temps de Lorenzo en course, c’est vraiment bien.
Sincèrement, on n’a pas cherché à faire le temps absolu, car on
s’est arrêté à une grosse heure de la fin puisque ça commençait à
tomber à cause de la piste plus fraîche, même si Lorenzo et
Dovizioso ont amélioré par la suite. Mais ce n’était pas le but. Ce
qui est important, c’est que, ce soir, Johann est physiquement et
mentalement à 100%. Il va encore avoir beaucoup à discuter, à
étudier et à digérer , et si jamais on travaille bien, on devrait
repartir demain matin avec quasiment le même meilleur temps qu’on a
fait aujourd’hui.
Franchement, une seconde et demie par rapport au nombre de tours
qu’on a fait, c’est vraiment bien. Et ce n’est pas seulement mon
analyse, mais aussi celle de Guy Coulon, de toute l’équipe, des
Japonais, des gens qui travaillent sur les suspensions et de chez
Michelin. Franchement, moi je suis content. S’il y a des gens
qui pensaient qu’on serait en bagarre pour le Top 5, ce sont des
gens qui ne connaissent pas le milieu de la course. Aujourd’hui,
après 52 tours se retrouver à une seconde et demie des gens qui
sont là, pour certains, plus de 15 ans, c’est très très bien. Je
pense qu’on est largement dans le bon timing, et on est mieux que
ce que je pensais qu’on ferait, et la bonne nouvelle, c’est que la
météo s’annonce encore sympa pour demain. On a encore toute une
journée, donc c’était important de ne pas faire de bêtise
aujourd’hui et de se retrouver sur le toit, comme pas mal l’ont
fait, car c’est toujours un pas en arrière au niveau de la
confiance. Ça ne s’est pas produit donc on va pouvoir travailler
demain de manière un peu plus intense, car Johann a maintenant
découvert partiellement sa moto et son équipe. Et on va travailler
sans pression car on sait qu’on a encore les deux journées à
Sepang. Cela fera donc 4 jours complets avant la coupure hivernale,
ce qui permet de prendre son temps. Ce soir, nous sommes donc un
team heureux et très content du travail effectué par l’équipe
technique et le pilote. »