A l’issue de cette première journée d’essais MotoGP sur le Red Bull Ring, de communiqué Yamaha, il n’y eu point. Mais, heureusement pour nous, Jorge Lorenzo, très détendu, a bien voulu répondre aux questions des journalistes.
Des réponses franches et vraiment intéressantes, qui mettent en avant un double constat; supériorité des Ducati et dangerosité du circuit.
Comme d’habitude, afin d’éviter toute interprétation journalistique parfois abusive, nous vous proposons ici en exclusivité une traduction “brute” de l’intégralité de ses propos.
Jorge Lorenzo: « En Autriche, ils sont très similaires à l’Allemagne. Ils sont très professionnels, très sérieux, et ils ont maintenant un très joli circuit. Nous sommes heureux de courir ici. Bien sûr, il y a 3 ou 4 virages qui sont très dangereux pour les MotoGP, à cause des murs qui sont très proches, en particulier lors des freinages. Ce sera difficile de changer cela à l’avenir mais ils essaieront de faire de leur mieux pour rendre la piste aussi sûre que possible pour les MotoGP. »
C’est une piste pour vous, mais seulement en 2017 avec une Ducati ?
« (rires) Cette année, on ne commence pas de la meilleure façon, mais rien n’est impossible. Si on veut essayer de nous battre pour la victoire sur le sec, on doit beaucoup beaucoup s’améliorer. Ce tracé est le meilleur pour Ducati, probablement grâce à la stabilité qu’ils ont maintenant au freinage ainsi qu’à la puissance et aux bonnes accélérations dans les lignes droites. Il y a une grosse grosse différence avec nous pour le moment. Mais peu à peu, on essaie d’améliorer et de réduire cet écart. On verra si c’est possible. »
Où se situe la M1 ici ?
« Comme je vous l’ai dit, nous ne nous attendions pas à avoir une telle différence avec les Ducati. Le grip est bon, et cela les aide au niveau de la puissance qu’ils ont. Il y a des lignes droites avec de grosses accélérations et de gros freinages, et il semble que leur moto est très stable au freinage. Ils font la différence sur les freinages, mais ils font aussi la différence dans les lignes droites, donc il n’y a aucun endroit où l’on peu les rattraper pour faire les mêmes chronos qu’eux. »
Qu’elle est la partie la plus difficile de la piste ?
« Sans aucun doute, les freinages. Actuellement, avec les pneus Michelin avant, on a parfois quelques blocages lors des freinages forts. Il ya quelques bosses sur les zones de freinage qui n’aident pas pour le feeling, et c’est très piégeux. C’est très facile de se laisser emporter et de ne pas suivre la trajectoire. »
La durée de vie des pneus ?
« La durée de vie des pneus est bonne, à part les blocages sur la zone centrale. Pour l’arrière, on a besoin de faire plus de tours, plus de tours consécutifs, pour comprendre s’il peut finir la course. »
Ferez-vous une simulation demain ?
« Probablement oui, on fera une simulation de course. »
Yamaha peut-il faire quelque chose pour vous aider ?
« (rires). Honnêtement, on ne s’attendait pas à être si loin d’eux. Mais ils ont aussi quelques problèmes de durée de vie des pneus. Ils ont surchauffés leurs pneus arrière et quelques morceaux se sont envolés, donc je ne sais s’ils pourront conserver cette vitesse en course, par rapport aux quelques tours qu’ils font actuellement. On verra. Sur quelques tours, nous sommes (ils sont?) très rapides, c’est la vérité. »
Quel virage vous inquiète le plus ?
« Selon moi, le pire, c’est le virage #1, le #2, parce que
vous arrivez à 340/350, en début de freinage, vous êtes à 350, et
votre trajectoire passe très à gauche, et sur ce freinage le mur
est proche de la piste à gauche. Donc si l’avant dérape en début de
freinage, quand vous êtes encore à gauche, si l’avant dérape en
direction du mur, ça peut être très dangereux.
Sur les autres freinages, vous n’êtes pas si incliné, et ils sont
donc un peu moins dangereux, mais ils ne sont quand même pas
parfaits. Puis il y a le dernier virage; dans le dernier virage, si
vous faites un highside à la sortie du dernier virage, vous pouvez
frapper le mur. »
Vous préférez les virages à droite, et ici, il y en a beaucoup. Cela vous aide-t-il ?
« Cela ne m’a pas beaucoup aidé aujourd’hui (rire). Peut-être parce que, quand on perd sur les freinages et dans les lignes droites, ça fait beaucoup. Quoi qu’il en soit, j’ai gagné 2 ou 3 fois à Valencia, et c’est un circuit qui tourne à gauche, donc je peux aussi rouler dans ces conditions, évidemment. Peut-être que je fais mieux de 1% quand ça tourne à droite. »