Dominateur depuis le début des essais jusqu’à la ligne d’arrivée en Aragon, Marc Marquez n’a laissé qu’une seule chance à ses adversaires; son erreur lors du troisième tour où il a failli tout perdre. Mais le pilote Honda est, une fois de plus, parvenu à rétablir une situation désespérée et a ainsi pu remporter une course venue à point les doutes qui commençaient à poindre.
Il était donc l’invité de la conférence de presse qui réunissait par ailleurs Jorge Lorenzo et Valentino Rossi.
Comme à notre habitude, afin d’éviter toute interprétation journalistique abusive, nous vous proposons une traduction “brute” de l’intégralité des propos du pilote Honda.
Tout montrait que vous alliez gagner mais vous vous êtes fait une belle chaleur…
« (Rires) Oui, après le warm up, tout paraissait sous contrôle, mais vous savez, en course, et en particulier cette année, tant que vous n’êtes pas dans la course, le feeling change un petit peu à chaque fois que vous sortez en piste. Et aujourd’hui n’a pas été différent. Je suis sorti et ce n’était pas le même feeling que lors des essais, mais, j’ai de toute façon essayé d’attaquer, et de mener la course pour creuser un écart. Mais je me suis fait une grosse chaleur au virage #7 (rires), j’étais déjà par terre et je ne sais pas comment j’ai évité la chute. Après cela, je me suis dit « ok, calme » et peu à peu j’ai gagné des places et du temps sur Valentino. Quand je l’ai rattrapé, j’ai juste relâché un tour, puis quand je l’ai passé, j’ai attaqué pour creuser un écart suffisant pour gagner la course. »
52 points d’avance, c’est confortable…
« Oui, cette victoire était importante. Elle était importante car depuis l’Allemagne, et plus particulièrement l’Autriche qui était sur le sec, et nous ne pouvions pas gagner à nouveau. Et le deuxième point également important est que le second pilote qui, dans ce cas, est Valentino, me remontait peu à peu, et il était important d’arrêter cela car sinon son mental va en croissant et nous commençons à avoir quelques doutes. Mais après cette victoire, je me sens de nouveau bien sur la moto, et j’attendais cette course car sur le calendrier il y avait un point rouge pour attaquer et gagner, et tout c’est passé comme prévu. »
Vous avez deux courses d’avance alors qu’il n’en reste que quatre…
« Oui, c’est un bon avantage, mais comme on l’a vu aujourd’hui, nous devons être très concentrés car il est vraiment facile de chuter. Nous partons maintenant pour la tournée asiatique et c’est une des parties les plus difficiles de la saison, car il s’agit de trois courses consécutives. Mais nous devons garder la même mentalité, la même concentration. Nous savons que sur certains circuits nous allons peiner davantage, et que sur certains, moins, mais nous devons rester comme maintenant, calmes et essayer de finir toutes les courses. »
Vous paraissiez très ému sur le podium. Etiez-vous au bord des larmes ?
« Non, non, non (rires). J’étais au bord quand mon frère a fait un podium (rires). C’est vrai, parce qu’il était dans une période vraiment difficile, mais maintenant, avec ce podium, il est là et il travaille beaucoup. Là, j’étais proche, mais sur le podium, non, c’était juste l’émotion d’être heureux et j’ai fêté avec l’équipe, mais non (grands sourires). »
Vous pouvez remporter le titre au Japon…
« (Signes négatifs de la tête) Non, je ne remporterai pas le titre au Japon (rires). J’aimerais bien car il s’agit du circuit à domicile pour Honda, mais je ne le pense pas. Nous devons attendre, nous devons être patients, nous ne pouvons pas faire la moindre erreur. Vous savez, « où » n’est pas important, ce qui est important est de gagner. Nous devons donc garder la même mentalité, et nous savons que le Japon sera peut-être un circuit où nous allons peiner davantage, mais nous arriverons sur une autre piste qui sera meilleure pour nous. »
Quand vous avez dépassé Jorge, vous avez fait un signe avec votre main…
« Oui, car c’était le premier tour et c’était le premier dépassement, au virage #15 qui était un point fort pour moi, et je n’ai pas bien calculé, c’était un peu trop serré pour un premier tour et je me suis excusé. Je n’ai pas bien calculé et, heureusement, rien ne s’est produit. »
Vous venez de parler de point rouge pour ce circuit. Quel est le prochain?
« Ouf… Nous verrons, mais je pense que Phillip Island et Valencia sont des bons circuits pour moi, mais j’ai aussi été fort à Motegi, l’année dernière sur le sec, même si c’était différent sur le mouillé. Pour la Malaisie, avec le nouveau revêtement, nous verrons comment nous pourrons gérer, mais oui, nous devons garder la même mentalité; si nous arrivons le dimanche et que nous ne pouvons pas gagner sur un circuit où j’ai mis un point rouge, ce n’est pas un problème, nous devons attendre. »