Nombreux sont les pilotes
de Moto2 et Moto3 à ne compter qu’une saison ou deux dans leur
catégorie, voire même à totalement débuter cette année. Certains
progressent très vite et voient leur nom apparaître de plus en plus
souvent en haut du classement. D’autres font leurs premiers pas et
découvrent le Championnat du Monde. Bien qu’ils soient discrets,
ces jeunes pilotes travaillent dur et à Paddock-GP, nous les avons
remarqués.
Nous sommes donc allés à leur rencontre afin d’en apprendre
plus sur eux, sur leur parcours et sur leurs objectifs afin de vous
les présenter.
Pour ce cinquième épisode, nous avons rencontré l’Espagnol
Albert Arenas qui évolue actuellement au sein du team Ángel Nieto
aux côtés d’Andrea Migno.
Albert, peux-tu te
présenter ?
Je m’appelle Albert Arenas, je cours en Championnat du Monde Moto3
au sein du team Ángel Nieto. Je suis né le 11 décembre 1996 à
Gérone au sein d’une famille de passionnés de moto puisque aussi
bien mon père que ma mère aiment cela. C’est d’ailleurs grâce à la
moto qu’ils se sont rencontrés. Mon père a couru en voiture mais
pas en moto car il n’a pas été en mesure de le faire et j’ai pris
la relève. Déjà petit, j’allais avec mes parents voir les courses à
Montmeló et Valence. J’étais également présent sur les circuits
lorsque mon père courait en voiture. J’ai grandi dans cette
atmosphère.
J’ai commencé par le motocross avant de passer à la vitesse. J’ai
également fait du Super motard et lorsqu’il a fallu se
professionnaliser en vitesse, Barcelone s’est révélée être la ville
où il fallait être, donc je suis parti y vivre à l’âge de 17 ans
mais je reviens régulièrement à Gérone malgré tout.
A quel âge as-tu commencé à
rouler ?
Je suis monté sur une Pocket Bike à l’hiver 2000, j’avais donc tout
juste quatre ans, et j’ai participé à ma première course de
motocross à six ans.
A quels championnats as-tu
participé avant d’arriver en Mondial ?
J’ai d’abord commencé par le motocross et le Super motard où j’ai
gagné des championnats. Je suis ensuite passé à la vitesse et ai
remporté mon premier Championnat 80cc en 2008. J’ai rejoint ensuite
les Championnats 125cc Junior d’Espagne et aussi de Catalogne que
j’ai remportés en 2010. Enfin, j’ai continué en CEV Moto3 puis je
suis arrivé dans le Mondial.
Tu es arrivé dans le
Championnat du Monde Moto3 en tant que wild card lors de la
dernière course de 2014 à Valence, et il a fallu attendre Jerez, en
2016, pour te revoir. Comment tout cela s’est passé ?
Jusqu’au CEV, tout avait été facile et s’était déroulé rapidement.
A partir de là, j’ai rencontré plus de difficultés, aussi bien en
piste qu’au niveau de la gestion de ma carrière, ce qui a ralenti
ma progression. Je suis monté sur mon premier podium en CEV dès ma
première année mais cela n’était pas suffisant. J’ai eu une
opportunité de faire une wild card en Mondial mais je n’avais pas
l’âge requis. J’ai donc continué en CEV où j’ai remporté ma
première course. J’ai également changé d’équipe, sans toutefois
réussir à passer en Mondial. Et puis à force de travail, j’y suis
parvenu, mais plus tard que les autres, à 19 ans. Je ne regrette
pas car il n’est jamais trop tard pour atteindre ses objectifs. Je
peux en plus profiter de tous ces moments avec plus de maturité. Il
faut toujours voir le positif.
Après avoir été titré
Vice-Champion du Monde FIM CEV Junior en 2015, tu as véritablement
fait ton entrée dans le Mondial en 2016, d’abord au sein du team
Aspar Mahindra (en tant que wild card puis en tant que remplaçant
de Jorge Martín, blessé), avant de faire toute la saison à partir
d’Aragon en remplacement d’Alexis Masbou chez Peugeot MC Saxoprint.
Tu as pu effectuer ta première saison complète en 2017 chez Aspar
Mahindra, mais tu as été victime de lourdes blessures qui t’ont
fait manquer de nombreux Grands Prix. Cette année, avec le team
Ángel Nieto, est donc ta première vraie saison…
Oui, et la première avec une moto compétitive. D’ailleurs, cela se
voit au niveau de mes résultats. Quand je suis arrivé en 2016, j’ai
véritablement commencé à voir ce qu’était le Mondial lorsque j’ai
remplacé Masbou : voyager, découvrir de nouveaux circuits… Ensuite
j’ai eu la chance de faire une saison complète avec Mahindra mais
cela a été compliqué. J’arrivais extrêmement motivé et déterminé,
et je pense que cela m’a porté préjudice car lorsque l’on est à
cent pour cent mais qu’à côté tout n’est pas complètement au point,
c’est dur. Au final, je me suis lourdement blessé et ai manqué six
courses, mais j’en ai appris beaucoup de choses que je peux
désormais appliquer. Cette année, je suis dans une très bonne
équipe, et hormis le Qatar qui est à oublier (il s’est cassé la
clavicule au Warm Up, ndlr.), j’ai beaucoup progressé. Je gère
mieux les choses et cela se voit, notamment avec ma première
victoire.
Quels sont tes objectifs
pour cette année et pour 2019 ?
Nous avons démarré la saison en visant le top 10, mais suite à ma
blessure il a fallu repartir de zéro : viser le top 15 et marquer
des points. Ensuite, nous sommes plus souvent entrés dans le top 10
jusqu’à cette première victoire au Mans et depuis nous nous battons
constamment pour le top 5. L’objectif est donc de solidifier tout
cela jusqu’à la fin de la saison afin de pouvoir être forts l’an
prochain. J’entends par là qu’une fois que nous aurons appris à
gérer notre vitesse en qualifications et en course, nous pourrons
viser plus haut. Se donner à fond pour terminer troisième c’est
bien, mais c’est encore mieux de savoir gérer son potentiel en
course et de se dire « là j’assure une cinquième place ou, au
contraire, je suis très bien, je vais viser la victoire. »
J’aimerais terminer 2018 dans le top 6 au Championnat mais nous
sommes un peu loin. Déjà si nous finissons dans le top 10 cela
marquera une grande progression. De là, nous pourrons voir comment
envisager l’an prochain.
Découvrez les épisodes précédents :
Episode 1 : Andrea Locatelli / Episode 2 : Dennis Foggia / Episode 3 : Iker Lecuona / Episode 4 : Alsonso López