[EWC] Interview exclusive de Mike di Meglio « L’endurance évolue dans le bon sens »

Vainqueur des 24 Heures Motos, des 8 H d’Oschersleben, des 8 H du Slovakia Ring et du Bol d’Or en 2016- 2017 avec le GMT94 Yamaha, Mike Di Meglio rejoint pour le prochain Bol d’Or (15 et 16 septembre) le team F.C.C. TSR Honda France, Champion du Monde FIM EWC 2017-2018. Comment se sont déroulés les essais préliminaires du Bol pour Mike avec sa nouvelle équipe ?

« Dans l’ensemble cela s’est bien passé. Nous avons juste eu un petit souci avec les flight cases (ndlr : caisses de transport aérien) qui sont arrivées en retard du Japon, donc nous n’avons pas pu beaucoup rouler le premier jour. Sur les deux journées, j’ai effectué moins d’une trentaine de tours. Cela était peu par rapport à ce que nous avions envisagé. Nous n’avons pas roulé autant que nous l’aurions souhaité, mais nous avons bien travaillé. »

Tu passes d’une des meilleures équipes, le GMT94, au team Champion du Monde FCC TSR Honda France. C’est la voie royale pour toi en endurance ?

« Il est sûr que faire désormais partie de l’équipe Championne du Monde ne peut être que positif. La moto est très différente de celle que je pilotais précédemment, donc l’adaptation n’est pas facile. Je pense que j’ai fait un bon boulot au GMT, et je souhaite continuer de la même manière dans ma nouvelle équipe. »

Tu as roulé en GP 125 cm3 (obtenant le titre mondial et remportant 5 GP), en 250 cm3, en Moto2, en MotoGP, en Supersport et en endurance. Quelles sont les catégories que tu as le plus appréciées, et pourquoi ?

« La 250 cm3 est la catégorie que j’ai le plus apprécié car c’était un pilotage vraiment dans le style d’une 1000 cm3. En MotoGP, il faut beaucoup plus jouer avec le corps sur la moto. Le pilotage de la Moto2 rappelait plutôt celui de la 125 cm3, qui est un style de pilotage plus fin. »»

Tu as couru en MotoGP en 2014 et 2015 chez Avintia. Que penses-tu de l’évolution actuelle de cette catégorie (on oublie Silverstone) ?

« L’évolution de la catégorie MotoGP est à mon avis très positive parce que les motos sont beaucoup plus proches les unes des autres, ce qui rend le championnat plus excitant. En 2014-2015, la catégorie Open arrivait. Ces motos avaient plus de deux ans, et il était impossible de se battre contre les motos d’usine. Maintenant, les motos sont plus récentes, et l’électronique identique pour tout le monde amène une certaine égalité. Il est donc plus facile pour un pilote de se mettre en valeur face aux factories. »

L’endurance a connu des hauts et des bas. Comment vois-tu sa situation actuelle ?

« Je vais débuter au prochain Bol d’Or ma troisième saison. Il faut laisser le temps aux organisateurs de faire progresser le championnat .L’EWC évolue dans la bonne direction grâce une belle visibilité media sur Eurosport et l’equipe21. L’annonce de l’épreuve de Sepang nous le prouve.

« Il y a de plus en plus de pilotes de Grand Prix qui arrivent, ce qui est une très bonne chose pour intéresser davantage de monde. »

L’actualité immédiate, c’est le prochain Bol d’Or, où vous allez disposer d’un circuit amélioré grâce au Grand Prix de France de F1 (voir plan ci-dessous). Il a été resurfacé avec 10 000 tonnes d’asphalte et 4 virages ont été modifiés*. Penses-tu que c’est un plus pour l’endurance ?

« Lors des récents tests, beaucoup de pilotes ont trouvé que le grip était différent. Pour moi, il était vraiment difficile de me faire une idée parce que je n’avais pas la même moto, pas les mêmes pneus que lors de ma participation au dernier Bol. Donc c’était comme si je repartais à zéro sur un circuit.

« Ce qui a été super, c’est qu’il y a eu des réunions de la Commission de sécurité pendant les deux jours d’essai et les pilotes ont été consultés et écoutés. On a discuté pour essayer d’améliorer la sécurité sur ce circuit, qui à la base est déjà très bonne. »

*Entrée du virage de la Verrerie élargie, virages du Camp (extrémité ouest) et du Pont modifiés et virage de Bendor raccourci. La longueur est passée de 5 791 m à 5 673 m.