Pour le Championnat du Monde d’endurance 2018-2019, BMW Motorrad engage une équipe officielle avec trois pilotes français. L’équipe allemande NRT48 évolue et revient en force sous un nouveau nom, ERC-BMW Motorrad Endurance. Proskaro, société allemande de robotique dirigée par Uwe Reinhardt, ancien pilote d’endurance, reste son partenaire principal d’où ce nom de ERC pour « Equipe Reinhardt Compétition ». Yvan Haberkorn, codirigeant de Proskaro, est le team manager de la nouvelle structure ERC-BMW Motorrad Endurance aux côtés d’Ingo Nowaczyk, responsable technique.
Pour ce qui est des trois pilotes, Julien da Costa a deux victoires au Bol d’Or et trois aux 24 Heures Motos à son actif. Il est aussi l’un des artisans des titres mondiaux du Suzuki Endurance Racing Team en 2007, 2008 et 2013. Ses équipiers sont pour cette nouvelle saison Kenny Foray et Mathieu Gines, qui ont décroché ensemble le titre de Champion du Monde d’endurance 2014 avec le GMT94 Yamaha.
Julien, quel est le soutien de l’usine BMW dont dispose ton équipe ERC-BMW Motorrad Endurance ?
« Depuis plusieurs années, BMW était présent avec plusieurs teams, pas un en particulier. C’était le cas par exemple de Tecmas quand j’ai fait le Bol d’Or avec eux et Kenny Foray en 2017, et aussi officieusement du Team NRT.
« Cette année BMW a décidé de revenir officiellement par le biais de l’équipe ERC-BMW Motorrad Endurance, qui remplace le Team NRT et qui est soutenu par Proskaro. »
Quelles sont les principales différences par rapport à l’équipe Tecmas BMW avec qui tu as disputé le Bol en 2017 ?
« Il y a peu de différences sur le plan visuel, mais par contre sur le plan matériel nous disposons du soutien de l’usine. Les dernières évolutions moteurs et électroniques nous sont proposées et fournies. Ce qui change, c’est que c’est BMW qui fournit les moteurs, et qu’en gros, ce qu’on demande, on l’a.
« En comparaison, le Team Tecmas achète ses moteurs, ce qui a un coût plus important. Je ne connais pas tous les détails car je ne fais pas partie du comité directeur (sourire). Nous traitons directement avec l’Allemagne, et non avec BMW France comme c’est le cas de Tecmas. »
Avec Randy de Puniet et Jérémy Guarnoni, tu as couru sur la Kawasaki SRC aux 8H de Slovaquie en mai dernier. Quelle en a été la raison ?
« C’était juste pour remplacer Mathieu Ginès qui s’était abîmé un doigt lors d’une chute au début des 24H du Mans. Il a fini la course avec courage alors qu’il avait un tendon sectionné. Finalement il a été se faire opérer après la course, mais ça a pris un peu plus de temps que prévu. Donc il n’était pas rétabli à 100% pour la Slovaquie et c’est pour ça que Gilles Stafler m’a appelé pour le remplacer. »
L’an dernier, on trouvait à l’arrivée du Bol trois BMW parmi les cinq premiers (2e BMW Motorrad n°13 Reiterberger- Politta- Webb, 4e BMW Voelkper NRT n°48 Kerschbaumer-Buhn-Glockner, 5e BMW n°21 IV Racing EKO IV Racing BMW Hanika-Lai-Mayer). Le Circuit Paul Ricard convient-il si bien aux S 1000 RR ?
« Il faut tenir compte de deux facteurs. D’une part, les Pirelli se sont très bien adaptés au circuit. J’ai déjà fait deux tests avec ces Pirelli et ils correspondent bien à ce circuit. Les Dunlop aussi, c’est sûr. On sait que les Pirelli sont parfois en délicatesse sur certains circuits, mais Le Mans et le Paul Ricard font partie des bonnes pistes pour ces pneumatiques.
« D’autre part, le deuxième facteur très important est que la BMW a un très bon moteur. Quand on sait qu’au Paul Ricard l’addition de toutes les lignes droites avoisine les 3 km, ça représente plus de 30 secondes à fond. On est donc bien par rapport aux autres marques qui n’ont pas autant de puissance que nous. »
Lors des deux récentes journées de test pour préparer cette édition 2018 du Bol, ton équipe a réalisé le 3e temps*. Comment se sont déroulés pour vous ces essais ?
« Ça a très bien démarré, avec une météo très favorable. Ces tests nous ont permis de cibler beaucoup de choses aux niveaux pneumatiques, électronique et châssis. On a vraiment bien travaillé.
« On avait une seule moto pour trois pilotes, comme ça on ne s’est pas dispersés. Finalement tout le monde a été content, on a fait de très bons chronos. Nous avons fait également des simulations de relais en course pour les pneumatiques et la consommation, et nous pensons que nous sommes presque prêts. Ce n’est que du plus pour aborder avec notre nouvelle équipe la semaine de course avec un bon état d’esprit. »
*Le top 6 des meilleurs temps des deux journées de tests :
YART Yamaha – 1’55.037
Team SRC Kawasaki France – 1’55.746
ERC-BMW Motorrad Endurance – 1’56.217
LCR Endurance – 1’56.780
Bolliger Team Switzerland – 1’56.828
Yamaha Viltaïs Pierret Experiences – 1’56.975
Quels sont les adversaires que tu redoutes le plus ?
« Les Champions du Monde en titre FCC TSR Honda France avec désormais le n°1 avec Freddy Foray, Joshua Hook et Mike di Meglio. Le GMT 94 n’est plus là, mais il y a la Yamaha n°7 du YART (Broc Parkes, Niccolo Canepa et Marvin Fritz) qui a été très véloce pendant les tests. La Kawasaki n°11 (Randy de Puniet, David Checa et Mathieu Ginès) est une des favorites pour la victoire, et pour finir la Suzuki n°2 du SERT (Vincent Philippe, Etienne Masson et Gregg Black) qui a connu quelques problèmes lors de certaines courses. Mais on a vu qu’en Allemagne ça s’était plutôt bien passé pour eux, ils n’étaient pas mal en début de course, et quand ça va payer, ils vont jouer devant. »
Une BMW peut-elle gagner le Bol d’Or cette année ?
« Une BMW peut gagner le Bol d’Or, on l’espère de tout cœur, on se bat toujours pour ça. On ne part jamais avec l’idée de simplement terminer, on vise la victoire à chaque fois.
« 24 heures c’est très long. Ce ne sont pas toujours les plus rapides qui gagnent. Nous on a une moto rapide, des pneus performants et un équipage solide. On se connait depuis longtemps et on est soudés. Sans trop de stress, on va se reposer sur la puissance de la moto et l’expérience de l’équipage. On n’a plus qu’à croiser les doigts pour remporter la victoire, qui serait très belle pour tout le monde dans l’équipe. »
Bol d’Or : La liste des engagés
Site officiel EWC (y compris live timing)
A la télévision :
. Retransmission en direct sur Eurosport 2 : samedi 15 septembre de 15h à 19h et de 21h à 24h40. Dimanche 16 septembre de 7h à 15h30
. La Chaîne L’Equipe retransmettra une partie du Bol d’Or en direct : samedi 15 septembre de 15h à 16h45, de 18h15 à 19h20 et de 21h/21h30 à 23h00.
Dimanche 16 septembre de 8h à 9h, de 11h20 à 12h15 et de 13h30 à 15h20
Ci-dessous, le classement final du Championnat 2017-2018 :
Photos © ERC-BMW Motorrad Endurance et FIM EWC David Reygondeau