Avec ses coéquipiers du Suzuki Endurance Racing Team Vincent Philippe et Etienne Masson, Gregg occupait la première place du dernier Bol d’Or après 8 heures de course, puis la deuxième à la fin de la 19e heure derrière la Kawasaki SRC, pour finalement terminer cinquième. Au classement provisoire du Championnat du Monde, Black et le SERT sont troisièmes ex-aequo avec 41 points derrière FCC TSR Honda France (51 points) et Wepol Racing (43), avec le YART (41), devant SRC Kawasaki (40) et Bolliger (37).
Gregg, la GSX-R s’est avérée rapide au Bol, mais pas en béton (casses d’un repose-pied, embrayage). La troisième place finale ex-aequo provisoire au Championnat est quand même très encourageante pour la suite. Quel est ton bilan de l’épreuve varoise ?
« La GSX-R a été rapide et surtout efficace, le team a vraiment effectué du bon travail depuis son arrivée. On a commencé au Bol d’Or 2017 avec cette moto-là que nous avons apprivoisé jusqu’aux 8H de Suzuka. Le Bol d’Or 2018 nous a permis de travailler sur les bases acquises jusqu’alors et d’être plus rapide. Lors des courses précédentes, nous avons toujours été à un moment donné parmi les trois premiers. Au fur et à mesure des courses, nous avons éliminé les problèmes.
« Lors du Bol 2018, nous avions bien progressé, et si la moto n’est pas en béton, elle commence à le devenir. Elle a duré plus longtemps que lors des courses précédentes. On progresse parallèlement sur la performance, et avec la fiabilité accrue on a été en tête jusqu’à environ minuit.
« Le bilan pour moi est bon car nous progressons, la moto, l’équipe et mes coéquipiers sont performants. Je suis plutôt satisfait du tout. Tout le monde travail en cohésion, il reste encore quelques axes d’améliorations à peaufiner. »
Suzuki a beaucoup progressé entre le dernier Championnat (que le SERT a terminé 6e avec 79,5 points, contre 171,5 au vainqueur Honda) et l’actuel où on vous retrouve à la lutte pour la victoire. Ça regonfle votre moral et votre motivation ?
« Bien sûr, car nous avons beaucoup travaillé sur le développement en 2017 et 2018, malheureusement avec les petits problèmes de fiabilité que nous avons rencontré, nous n’avons pas pu marquer beaucoup de points. Lors du dernier Bol d’Or, nous avons obtenu des points précieux puisque nous étions en tête à l’issue de la huitième heure. Puis de nouveau à la fin de la seizième heure quand nous étions deuxièmes. Ces points sont importants car les courses de 24 heures génèrent un grand nombre de points. Nous sommes maintenant troisièmes ex-aequo à 10 points du leader, ce qui nous motive pour la suite »
Vous allez tester bientôt à Mireval les 19 et 20 janvier avec Dunlop. Quels sont les principaux points que vous souhaitez améliorer ?
« Nous y allons pour développer les pneumatiques, car la concurrence est forte dans ce domaine. Nous travaillons sur les points faibles pour améliorer les performances, ainsi que celle de la moto elle-même afin de progresser. Nous en tant que pilotes devons reprendre le rythme après la trêve hivernale. »
Vincent Philippe a pris le départ des 24H 2018 après qu’il se soit fracturé trois métatarses (os du pied) à Mireval le 17 décembre 2017. Puis tu as pris le départ en Slovaquie, en Allemagne et au Bol d’Or. Tu t’es fait clairement respecter en début de course. Etait-ce une sensation différente, exaltante et intéressante ?
« La décision est prise par l’ensemble de l’équipe, et ce n’est pas forcément celui qui est le plus rapide ou le plus régulier qui commence, mais celui qui est le plus à l’aise et qui se sent le mieux pour le départ.
« Au SERT depuis de nombreuses années, c’est Vincent Philippe qui prend les départs, et c’est donc pour moi une fierté de me céder cette opportunité.
« C’était intéressant, mais pas nouveau pour moi puisque j’avais déjà pris beaucoup de départs depuis 2013 avec différentes équipes durant lesquels j’avais déjà démontré ma capacité à effectuer des bons départs. C’est une belle preuve de confiance de la part de mon équipe que de me laisser effectuer le premier relais lors de courses aussi prestigieuses. Le but est de ramener la moto en bon état à ses coéquipiers, à la meilleure place possible. »
Tu avais terminé quatrième du Championnat d’Europe de Superstock 600 en 2007, dans le cadre du Championnat du Monde Superbike, avec quatre podiums à Monza, Brands Hatch, Lausitz et Magny-Cours. En 2014, tu remportais le Championnat de France FSBK Superbike Stock. As-tu la nostalgie des courses de vitesse ?
« Bien sûr, on l’a toujours un petit peu. J’ai roulé en vitesse jusque fin 2016. Après mon championnat en Superbike en 2015 avec le Junior Team, je suis passé au sein du Team Kawasaki en Superstock 1000. Ça s’est mal terminé car je me suis fait sept fractures tibia-péroné en tombant sur de l’huile en fin d’année.
« Donc effectivement cela fait deux ans que je ne fais plus de vitesse (2017 et 2018). Cela me manque un peu car il y a toujours ce petit brin de folie en plus. On roule pour soi. Quand je constate le niveau en mondial d’endurance cela me conforte et je me dis que je suis à la bonne place. Avant nous pouvions nous permettre de rouler à 80%, mais maintenant, en observant les chronos en qualification, ou même en course, on note qu’à 4 heures du matin les meilleurs tours sont aussi rapides, sinon parfois plus, que les temps en Championnat de France Superbike.
« Le rythme est très élevé, les motos sont très bonnes, et quand on se bat avec d’autres pilotes en piste, on arrive à faire de belles choses. Toutefois, si l’on me proposait une place en vitesse avec Suzuki, je serais très content»
Tu es actuellement, avec Vincent Philippe et Etienne Masson, troisième ex-aequo du Championnat du Monde d’endurance, à 10 points du leader, avec encore quatre courses à disputer. Comment vois-tu la suite des évènements ?
« Je vais continuer à effectuer mon travail comme jusqu’à présent puisque cela se passe bien au sein du SERT. Je souhaite continuer sur la même lancée. Nous allons rester solides avec mon équipe et mes coéquipiers, nous entraider ensemble comme nous l’avons toujours fait. Comme toutes les équipes engagées, nous visons les podiums, les victoires et bien évidemment le titre ».
Vidéo : Le rituel entre les ravitaillements (© Franck Millet)
Arrivée | Bol d’Or – 82ème édition
Photos © Suzuki-Racing