Le Team SRC Kawasaki France a été créé en 2009 par Gilles Stafler, longtemps directeur technique du Team Kawasaki France, pour perpétuer la présence de la marque au plus haut niveau de l’Endurance. L’équipe de Gilles a remporté cinq victoires aux 24 Heures Motos et trois victoires au Bol d’Or entre 2010 à 2016. Kawasaki France a glané six titres de Champion du Monde d’Endurance en 1981, 1982, 1991, 1992, 1994 et 1996.
Quel est le programme du Team SRC Kawasaki France à l’occasion du prochain Championnat du Monde d’endurance qui va débuter les 15 et 16 septembre au Bol d’Or ?
« Il a été décidé que nous participerons cette année à l’intégralité du Championnat du Monde, c’est-à-dire les quatre courses européennes, plus les 8H de Suzuka à condition bien entendu d’être bien placé au Championnat. Notre programme est donc différent de celui de l’année dernière, où quoi qu’il arrive nous n’allions pas à Suzuka. »
Trois pilotes fort différents vont rouler pour toi. Peux-tu nous les décrire, ainsi que leur rôle majeur dans l’équipe ? Commençons par Randy de Puniet.
« Maintenant Randy est celui qui a le plus d’ancienneté dans l’équipe. Il connait parfaitement le team comme la moto, ce qui lui permet d’avoir un rôle où il peut un peu tempérer si jamais un de ses deux équipiers est plus exigeant. Il n’est pas le patron, loin de là, mais il a plus de recul par rapport au team que les deux autres.
« Jérémy Guarnoni est issu de la filière Kawasaki car il roule depuis longtemps sur des machines de ce constructeur. Il a en particulier une grande expérience en 1000 Superstock avec la ZX-10R. Jérémy a les dents longues et il va falloir le tempérer un petit peu afin qu’il apprenne réellement à devenir un vrai pilote d’endurance. »
Jérémy a gagné le Bol d’Or pour ton équipe avec Loris Baz et Grégory Leblanc en 2013.
« Oui, absolument. Jérémy et Loris avaient été d’autant plus difficiles à gérer tous les deux qu’ils avaient chacun 19 ans ! Ils étaient encore des gamins mais ils ont démontré qu’au guidon de la moto ils n’étaient plus des gamins. »
Après le retrait de l’endurance du GMT94, pourquoi as-tu choisi David Checa (triple Champion du Monde d’Endurance en 2004, 2014 et 2016-2017) ?
« On a recruté David Checa en raison de sa grande expérience. Beaucoup de gens le connaissent et savent que c’est un pilote endurant, très travailleur. Il nous l’a encore démontré aux récents essais pré-Bol d’Or où il découvrait l’équipe et la machine.
« Je pense que notre équipage va être très homogène et performant en alliant un jeune avec deux autres pilotes beaucoup plus expérimentés, l’un en endurance et l’autre dans les courses de sprint type MotoGP. Mais Randy maintenant connait bien l’endurance et on devrait avoir un bon équipage sur la piste. »
Les Kawasaki sont imbattables en Championnat du Monde Superbike (surtout celle de Johnny Rea…). Est-ce un atout pour l’endurance ?
« Non, parce qu’il s’agit en fait de motos qui sont complètement différentes des nôtres, en particulier au niveau électronique. Ce sont des motos typées vitesse. Elles sont conçues et préparées pour faire 25 tours, et non pas 25 relais de 25 tours chacun sur une course de 24 heures comme le Bol d’Or.
« Nous ne pouvons pas tirer un enseignement direct de motos qui sont beaucoup plus puissantes. Elles nécessitent un important entretien et ne pourraient jamais faire 24 heures. Sachant que maintenant avec l’électronique ça joue beaucoup sur les géométries de châssis, nous n’avons pas du tout les mêmes configurations de motos. »
Quel est ton bilan des récents deux jours de test au Circuit Paul Ricard* ?
« Je le qualifierais de plutôt positif puisque nous avons travaillé plus sur le côté endurance que sur le côté performance. Nous avons sélectionné parmi tous les pneus Pirelli mis à notre disposition un choix tactique pour la course, pour le jour comme pour la nuit, mais aussi pour différentes températures de piste parce que l’on ignore quel temps il fera dans une dizaine de jours.
« Nous avons également travaillé sur deux options de réglage châssis un peu différentes. La moto était déjà très rapide avec la configuration choisie par Randy précédemment, en comparaison avec les modifications que nous avions pu faire pour Oschersleben en Allemagne.
« Nos principaux axes de travail ont été le choix des pneus et de la géométrie de partie-cycle que nous utiliserons pour la semaine de la course, ainsi que pour la course elle-même. »
*Le top 6 des meilleurs temps des deux journées de tests :
YART Yamaha – 1’55.037
Team SRC Kawasaki France – 1’55.746
ERC-BMW Motorrad Endurance – 1’56.217
LCR Endurance – 1’56.780
Bolliger Team Switzerland – 1’56.828
Yamaha Viltaïs Pierret Experiences – 1’56.975
Bol d’Or : La liste des engagés
Photos © Team SRC Kawasaki France / FIM EWC David Reygondeau