A l’occasion de la première partie de son interview, David nous parlait de son passage du GMT94 et de la Yamaha à l’équipe SRC Kawasaki de Gilles Stafler. Voici la suite de cette interview, où Checa continue la découverte de sa nouvelle équipe, mais également de ses deux coéquipiers Jérémy Guarnoni et Erwan Nigon, et envisage la suite de la saison du Championnat du Monde d’endurance.
Comment ça se passe avec tes deux coéquipiers ? Avez-vous déjà trouvé un équilibre, une complicité, entre vous trois ?
« Tu sais, ça c’est compliqué à répondre parce que c’est quelque chose que tu ne peux voir qu’en course. Quand tout se passe bien, tu ne connais jamais la personne. Tu ne la connais vraiment que quand il y a des soucis. J’ai connu mieux Jérémy lors du dernier Bol d’Or parce qu’on était en tête quand on a eu des soucis. Il fait tout ce qu’il peut, il est jeune, il travaille bien et il peut encore progresser.
« C’est comme moi à 38 ans, il faut que je change aussi certaines choses. L’endurance, ce n’est pas la vitesse, il faut s’adapter à tout ça. Jérémy va le faire et ça va aller.
« Erwan je le connais depuis qu’il a roulé avec nous en 2009 au GMT94. Il a couru chez Honda, chez BM, il a roulé partout et c’est quelqu’un qui a beaucoup d’expérience. Après ce test, il est comme moi, il faut qu’il s’adapte à la moto et à l’équipe. Il a déjà roulé dans le passé avec Gilles, mais la moto n’avait alors rien à voir avec l’actuelle. Il faut qu’on fasse des essais et qu’on courre ensemble, et à partir de là ça ira. Ce sont deux bons pilotes, ils ont montré partout qu’ils vont vite. »
L’équipe Provec, qui gère le KRT (Kawasaki Racing Team) l’équipe officielle avec Johnny Rea en Superbike, est près de chez toi. As-tu été voir ses patrons les frères Guim et Biel Roda pour leur demander des conseils concernant la moto ?
« Moi je connais surtout Pere Riba (Ndlr : chef d’équipe de Johnny Rea), Oriol Pallarès (mécanicien) et Arturo Perez (responsable des pneus). Ce sont mes amis, on va manger ensemble et tout. Guim et Biel, je les connais, mais ce ne sont pas des amis proches. »
Tu as parlé avec Pere Riba de la moto ?
« J’en ai parlé surtout avec Oriol, qui était un des mécanos de Folch quand je roulais pour eux*. »
*L’équipe de Josep Maria Folch (Yamalube Folch Endurance) a remporté les « 24 Hores Motociclistes de Catalunya » en 1998, 1999, 2001, 2002 et 2004, 2011, 2013, 2015, 2016 et 2017.
« Je lui ai demandé quelques conseils concernant la moto, comment elle marchait. En fait, Johnny a eu le même point de vue que nous : que la moto était beaucoup mieux, en particulier le moteur. Je suis content parce qu’on a eu les mêmes sensations. Ce qu’a fait Johnny avec l’ancienne moto est incroyable. Il est vraiment compliqué de faire mieux.
« La nouvelle ZX10-RR accélère plus et tourne mieux. Mais ça ne veut pas dire que partout ça va être mieux. L’équipe du mondial Superbike n’a pas la même électronique que nous, et elle a plus d’argent. C’est pourquoi le travail de développement n’est pas le même. Nous, il faut qu’on travaille avec ce qu’on a. L’endurance n’a rien à voir avec la vitesse. »
Quelles sont parmi les 4 courses qui restent, celles qui vous seront à priori les plus favorables avec la Kawasaki ?
« Tu connais les pilotes : quand on roule, c’est toujours pour gagner ! Dans notre esprit, nous partons favoris de toutes les courses. Si on ne se dit pas qu’on est favoris partout, on n’est pas professionnel.
« Je suis allé chez Kawasaki pour être Champion du Monde. Le but est d’essayer de gagner toutes les courses. J’ai signé pour ça. Je suis une personne ambitieuse et j’ai envie de faire toujours mieux. »
Photos © SRC Kawasaki