Vainqueur du Grand Prix de Brno en 2014 sur une Honda du team Ongetta-Rivacold et de celui du Qatar en 2015 dans la catégorie Moto3 sur une Honda de l’équipe Saxoprint, Alexis a terminé sixième du Championnat du Monde en 2014 et huitième en 2013. Depuis ses débuts à 11 ans en Coupe Conti 50 cm3, il remporta le titre français 125 en 2004, puis débuta l’année suivante en GP chez Ajo Motorsport. L’Albigeois a disputé au total 167 Grands Prix, dont 95 en 125 suivis de 72 en Moto3. Après son dernier GP au Sachsenring en 2016, Masbou quittait déçu le team Peugeot MC Saxoprint, et par là-même le Championnat du Monde Moto3.
L’endurance lui tendait les bras et peu après, en septembre 2016, Alexis disputait le Bol d’Or avec Moto Ain sur une Yamaha R1 avec Johan Nigon et Hugo Clère. L’équipage terminait à la 6e place au général et montait sur la plus haute marche du podium en catégorie Superstock. L’aventure Moto Ain se poursuivait jusqu’à la dernière course de la Coupe du Monde 2017-2018 en Allemagne avec la troisième place finale des Stocks pour Moto Ain avec 41 points, derrière le Tati Team Beaujolais Racing avec 49 et le Junior Team LMS Suzuki avec 43.
Alexis, pourquoi as-tu choisi de rejoindre le Junior Team Lycée Le Mans Sud Suzuki de Damien Saulnier, avec comme coéquipiers Louis Rossi (vainqueur du GP de France Moto3 en 2012) et Hugo Clère (Champion de France Supersport en 2016), tous deux vice-Champions de la Coupe du Monde d’endurance 2018 déjà avec le Junior Team ?
« C’est une des meilleures équipes du Championnat avec beaucoup d’expérience. Elle est connue et reconnue car elle a permis à beaucoup de pilotes de progresser en endurance. Beaucoup de bons pilotes sont passés par cette structure avant de s’envoler vers d’autres horizons et de réussir.
« C’est pour moi une qualité de travail, et aussi un esprit de formation parce que le Junior Team est fait pour permettre aux pilotes de progresser. J’ai été content qu’ils pensent à moi pour que j’évolue dans ma carrière et qu’ils puissent réaliser leurs objectifs. »
Tu avais déjà brièvement roulé dans le passé pour le Junior Team ?
« J’avais fait un passage éclair au Junior Team en 2011, après que ma carrière en Grand Prix se soit arrêtée en raison d’un gros trauma crânien. J’avais été contraint de ne pas courir pendant six mois. Le Junior Team m’a donné la chance de recommencer les entraînements et de revenir en tant que quatrième pilote avec eux. Ça s’est arrêté ensuite car j’avais rebondi en Championnat du Monde. Je connais donc très bien Damien depuis quelques années, et on va donc dire que je sais un petit peu où je vais. »
Le fait que tu connaisses et apprécie depuis longtemps Louis Rossi et Hugo Clère est-il un plus ?
« Le Junior Team est une équipe forte notamment parce qu’elle conserve Louis et Hugo. Je suis très ami avec Louis, donc c’est un grand plaisir de le retrouver, et également très pote avec Hugo avec qui nous avons vécu de bons moments ensemble pendant ma première année d’endurance. Je sais que je peux compter sur leur vitesse comme sur leur physique pendant les courses de longue durée. L’ensemble me met en confiance. »
Sur le plan matériel, comment situes-tu la compétitivité de votre GSX-R par rapport à la BMW des leaders actuels de la Coupe Gert56 German Endurance Racing Team, et à la Kawasaki des deuxièmes, Webike Tati Team Trickstar ?
« Je peux déjà dire que la BM fonctionne très bien car j’étais avec le team Tecmas lors du dernier Bol d’Or (Ndlr : avec Camille Hedelin et Maxime Bonnot) sur cette moto et je sais qu’elle a de très bonnes performances, surtout au niveau du moteur, mais le châssis se comporte également très bien. C’est une des motos redoutables en ce moment.
« La Kawa est peut-être moins facile, mais la nouvelle qui arrive peut les aider. Le Tati Team commet rarement des erreurs, ils sont toujours très réguliers et présents au Championnat depuis quelques années. C’est là leur force.
« Par rapport à ces deux équipes, le Junior Team est un peu un mix des deux. C’est une équipe très régulière, même s’ils n’ont pas eu de chance au dernier Bol d’Or. C’est une équipe qui commet très peu d’erreurs, qui est rapide dans les stands, avec une moto qui marche très bien.
« Je pense que pour l’instant elle est un peu en deçà des performances qu’elle pourra donner à terme parce qu’elle est encore un peu jeune et il y a encore du travail sur tout ce qui concerne le développement de l’électronique. C’est un de nos objectifs que de travailler sur ce point-là qui a pu être le point faible au début de l’exploitation de la moto, mais qui progresse régulièrement. Si on arrive à améliorer cette partie électronique, la moto pourra montrer toutes ses qualités, dont la puissance de son moteur. »
Contrairement à vous les trois pilotes et au boss Damien Saulnier, les jeunes techniciens de l’équipe sont en formation. Ça t’inquiète ou ça te motive ?
« Dans une autre structure, ça pourrait être inquiétant. Dans le cadre du Junior Team ça ne l’est pas car tout le monde sait que Damien fait parfaitement son travail et qu’il a une expérience énorme de ce côté-là. Tous les ans il prend des jeunes en début de saison et les fait progresser en leur apprenant tous les rudiments du sport mécanique de haut niveau. Donc je ne suis pas inquiet par rapport à ça.
« Après, il est sûr que ce sont des jeunes, mais ils y mettent beaucoup de cœur, beaucoup d’implication. C’est ce qui fait qu’entre la rigueur de Damien dans l’équipe et la motivation des élèves à bien faire, l’ensemble fournit chaque année des performances de haut niveau bien qu’il s’agisse de jeunes mécaniciens. »
Votre équipe Junior Team LMS Suzuki occupe la septième place provisoire avec 3 points, contre 27 pour les leaders. Comment vois-tu les 3 courses qui restent au Mans, en Slovaquie et en Allemagne ?
« Les 24 H du Mans vont être déterminantes. Si on arrive à y marquer beaucoup de points, à faire une course régulière aux avant-postes, on pourra peut-être imaginer rattraper la BMW. Si ce n’est pas le cas, ça risque d’être difficile parce qu’ensuite sur les courses de 8 heures il y a moins de points à prendre. Il faut qu’on gagne le plus de courses possible, mais il est vrai qu’on part avec du retard. Si on revient au contact au niveau des points, ça sera intéressant. »
Vidéo : « 24 Heures Motos 2019 – Révélation de l’affiche »
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