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La saison a commencé de bonne heure pour Jérémy et ses coéquipiers de l’équipe SRC Kawasaki David Checa et Erwan Nigon. Ils ont roulé de jeudi à samedi derniers sur le circuit Ricardo Tormo et nous avons fait le point avec Guarnoni, Champion de France Superbike en titre.

Comment se sont déroulés ces essais ? La météo a-t-elle été bonne ?

« La météo a été top avec pratiquement 20° pendant trois jours, c’était génial. C’est souvent le cas dans cette région de Valence où j’habite désormais, principalement en raison du temps.

« Les essais se sont bien passés. Il ne s’agissait pas de tests privés exclusifs (comme les journées Pirelli officielles par exemple) et nous partagions la piste avec des amateurs, mais on a réussi à bien travailler.

« On va dire que c’était plus une mise en jambes pour tout le monde qu’un programme avec une multitude de choses à essayer. Nous n’avions pas un gros programme dans ce domaine. Le but était d’effectuer beaucoup de kilomètres avec le moteur de la nouvelle Kawasaki qui change pas mal en 2019. L’objectif était d’accumuler les kilomètres pour voir la fiabilité pour une course de 24 heures. On a donc fait pas mal de roulage, et on a roulé très vite. »

La nouvelle Kawasaki ZX-10RR modèle 2019 t’a-t-elle semblé plus performante que la 2018 ?

« C’est difficile à estimer précisément car nous avions le nouveau moteur, mais pas la nouvelle électronique. Ce sont les deux choses qui changent : les bielles en titane et les boîtiers, qui eux ne sont pas encore disponibles. Le moteur prend 600 tours de plus, ce qui est énorme et ce qu’on appréciera quand on aura les nouveaux boîtiers.

« Le nouveau moteur a beaucoup plus de couple, il est plus plein en bas. C’était le point faible de la Kawasaki, qui disposait de moins de couple que la Yamaha par exemple. On en saura plus avec les nouveaux boîtiers. »

En endurance, après Le Bol d’Or et alors qu’il reste Le Mans, la Slovaquie, l’Allemagne et Suzuka, qui vois-tu comme adversaires principaux pour le titre ?

« FCC TSR Honda France est Champion du Monde et c’est la meilleure structure du Championnat au niveau du package moto, pilotes et équipe. Ils sont très performants, mais pas imbattables. On l’a prouvé au Bol d’Or, et sans cette petite panne de capteur on aurait largement gagné la course. Donc ils sont prenables.

« Le YART commence à être régulier. Il y a un gros remaniement au SERT, et ce changement de gestion conjugué à une moto qui est récente n’aide pas vraiment l’équipe. Ils font partie des favoris, mais un peu moins que FCC qui est vraiment la grosse équipe. »

Vous roulez chez Kawasaki en Pirelli, FCC TSR Honda France et le YART en Bridgestone, et le SERT en Dunlop. Est-il plus intéressant d’avoir une compétition ouverte au niveau des pneus qu’un manufacturier unique ?

« On ne sait pas ce que ça donnerait si tout le monde avait les mêmes pneus. Il y a actuellement de gros écarts entre les pneus. Les Bridgestone, les Dunlop et les Pirelli ne sont pas comparables. Ils ne fonctionnent pas de la même façon.

« Il est bien que ce soit ouvert car les manufacturiers sont très impliqués. Chaque manufacturier soutient ses équipes, alors qu’en cas de pneus uniques, il n’y aurait pas de développement. Les manufacturiers investissent plus sur l’endurance que sur le Superbike. On fait beaucoup plus de développement. »

Le Kawasaki Team Green avait décroché la pole position des 8H de Suzuka l’an dernier avec Leon Haslam et Jonathan Rea en 2’05.403 devant les usines Honda, Yamaha et Suzuki. Rea a devancé nettement ses adversaires lors des tests de Jerez le 27 novembre dernier. Est-ce que ça vous donne confiance au niveau de la vitesse de la ZX-10RR ?

« On ne peut pas comparer nos motos et celles du Superbike. J’ai roulé en SBK et eu accès aux données des techniciens du Team Kawa, et il y a énormément de différences. La nouvelle moto a été faite pour eux car ils en avaient besoin en fonction du règlement 2019.

« Ces modifications conçues pour le WSBK ne nous seront pas forcément bénéfiques pour l’endurance. Nous on roule avec l’électronique d’origine (c’est-à-dire kit), eux avec du Magneti Marelli et ça n’est pas comparable. Le Magneti Marelli coûte 16 000 euros, le nôtre 3 000. La différence est énorme et c’est pourquoi je ne regarde pas trop les résultats de la Superbike.

« Prenons un exemple pour comparer : celui de BMW. Ils ont une très bonne moto en Stock et en endurance. D’origine, elle fonctionne très bien, mais en Superbike ils se sont plantés jusqu’à présent. Je préfère donc comparer nos nouveaux chronos à nos anciens plutôt qu’à ceux des Superbikes. »

Après ta victoire en Championnat de France Superbike l’an dernier, comment envisages-tu le Championnat 2019 ?

« Pour le moment, je n’ai rien de bouclé pour 2019 en vitesse. J’essaie de trouver un programme car ça me tient beaucoup à cœur étant donné que je ne veux pas faire que de l’endurance. J’ai besoin des deux. L’équipe Tech-Solutions avec qui j’ai remporté le Championnat fait tout pour le refaire, mais l’aide de Kawasaki ne couvre pas la totalité des besoins pour disputer tout un championnat. C’est en discussion et j’espère que ce sera réglé avant la fin de ce mois-ci. Sinon j’ai quelques contacts dans d’autres championnats nationaux. »

Vidéo : Jérémy Guarnoni – ALBI FSBK 2018

Vidéo : Jérémy Guarnoni | 7e | TEAM SRC KAWASAKI #11 | Bol d’Or 2018