Il n’est pas vraiment habituel que le team CIP Moto3, qui s’est spécialisé dans la formation de jeunes Rookies, attire les lumières des médias spécialisés en se battant aux avant-postes.
Lointaine semble l’époque du regretté Shoya Tomizawa, ou celle un peu plus récente de Kenan Sofuoglu, mais Alain Bronec n’a jamais baissé les bras et repart chaque année dans les mêmes processus de formation et d’apprentissage des circuits…
Pourtant, aujourd’hui à Assen, le team manager français a été récompensé puisque ces deux pilotes, Marco Bezzecchi et Manuel Pagliani, se sont respectivement qualifiés en cinquième et neuvième positions.
Cela valait bien un petit coup de projecteur sur ce team français qui se révèle la plupart du temps être le plus rapide représentant des Mahindra, avec ses deux pilotes, Marco Bezzecchi mis dans l’équipe française par la VR46 Riders Academy, et Manuel Pagliani.
Alain Bronec, bravo pour cette qualification ! Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vos pilotes se sont très bien comportés aujourd’hui ?
Alain Bronec : « on savait déjà que Marco roulait bien sous la pluie parce que, sur les courses précédentes, quand il y avait eu des séances sous la pluie, il était plutôt bien placé. Et c’était la même chose pour Manuel Pagliani, donc on savait que les deux avaient des aptitudes pour faire des bons résultats. Le plus difficile ici, c’était que Marco n’avait jamais roulé sur le circuit d’Assen et qu’il est tombé ce matin sur le mouillé. Malgré tout, on a rapidement réparé la moto et il a pu repartir en améliorant un petit peu ses chronos. À l’inverse, Manuel Pagliani était plus en difficulté car il ne sentait pas du tout sa moto dans les cassures rapides.
On a donc beaucoup travaillé entre les deux séances pour aider
Manuel et pour continuer à faire progresser Marco. Malheureusement,
un problème technique a fait perdre le début de la séance à ce
dernier. On a donc décidé de le faire partir avec des pneus neufs
pour les 20 dernières minutes, sans s’arrêter. Finalement, cela a
été un bon choix car il a eu le temps de progresser.
Manuel, quant à lui, s’est vraiment remis en question après la
séance de ce matin et a complètement changé son style de pilotage
pour s’adapter au circuit. Au final, cela s’est également révélé
payant parce qu’il était beaucoup plus à l’aise sur la moto et a pu
rentrer dans les virages avec beaucoup de vitesse, même sous la
pluie.
On place donc nos pilotes en deuxième et troisième lignes, ce qui pour nous, avec deux pilotes rookies, est vraiment très très intéressant. Cela récompense notre travail au quotidien pour faire progresser ces deux jeunes pilotes. »
Que pouvez-vous espérer avec une course qui est attendue sur le sec ?
« À Barcelone, Marco Bezzecchi est parti 24e et a fini 14e.
La progression est belle mais ce n’est jamais satisfaisant de
partir aussi loin sur la grille, donc demain nous avons
l’opportunité en deuxième et troisième lignes et l’objectif sera
d’essayer de rester avec le groupe de tête. Après, il faudra voir
la configuration de la course : est-ce qu’il y aura un groupe, deux
groupes, trois groupes ? L’objectif sera donc de rester le
plus près possible des pilotes de tête pendant le plus longtemps
possible. Mais de toute façon, c’est mieux de partir du top 10 que
24e, donc on a déjà fait parti du travail. De plus, nous sommes
première et deuxième Mahindra, ce qui nous satisfait tout à
fait.
Une partie de notre travail, c’est vraiment d’essayer de donner
confiance à nos pilotes, et pour nous, demain, ce sera plus facile
de faire partie d’un groupe et de suivre, que d’être dans un groupe
derrière et d’essayer de s’en sortir pour revenir sur le précédent.
Ça, même si on l’a fait à Barcelone, c’est très difficile. »
En Moto3, le circuit d’Assen favorise-t-il les échappées ou, au contraire les regroupements ?
« À Assen, on n’a jamais trop vu des pilotes qui partaient seuls. Il est donc possible qu’il y ait en tête un groupe d’une dizaine de pilotes, puis un autre groupe derrière. Bien sûr, tout va aussi dépendre du départ et des premiers tours. Ce n’est pas que la place sur la grille qui est importante, et c’est vrai qu’on a aussi besoin de faire un bon départ. Marco avait quelques difficultés concernant les départs mais il a beaucoup progressé depuis le début de l’année. Placé loin sur la grille, cela ne se voit pas beaucoup, mais on verra demain, au milieu des top pilotes, où on va se situer. »