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Pour changer de partenaire, il faut une raison. Pour conserver le même, ce n’est pas nécessaire. C’est selon ce principe que le constructeur autrichien, Champion du Monde Moto3 en titre avec Brad Binder, a décidé de bâtir un système pyramidal pour fournir les meilleurs pilotes à son équipe de MotoGP.

Le principe de cette intégration verticale repose sur quatre catégories successives, avec la détection au niveau international et la première comparaison de bon niveau effectuées lors de la Red Bull Rookies Cup. Cela permet ensuite de sélectionner les meilleurs éléments pour leur permettre de poursuivre leur carrière toujours avec KTM, mais cette fois à l’échelon supérieur avec le Championnat du Monde Moto3. Jusqu’à présent, la collaboration avec le jeune espoir s’arrêtait là, faute de matériel autrichien disponible dans les catégories supérieures. Ce sera désormais différent en 2017, avec l’arrivée de KTM en MotoGP, mais également en Moto2 pour faire la jonction, et ce malgré l’inconvénient de l’utilisation d’un moteur Honda. Comment l’entreprise Kronreif & Trunkenpolz Mattighofen en est-elle parvenue à cette unique situation ?

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Première victoire en GP avec Casey Stoner

Pour situer le contexte, KTM a été créé en 1934 et a bâti sa réputation en tout-terrain, remportant son premier titre en motocross 250 en 1974 avec le talentueux mais désargenté Soviétique Guennady Moisseev. Ce n’est que 30 ans plus tard que la marque fit son apparition en GP 125 en 2003, puis en GP 250 en 2005, et en MotoGP en 2005 avec le Team Roberts, bien que l’hagiographie officielle de KTM préfère oublier cet épisode. Le premier Grand Prix remporté sur bitume le fut par un jeune Australien nommé Casey Stoner, le 10 octobre 2004 à Sepang en 125. C’était d’autant plus impressionnant que KTM n’était engagé en Grand Prix que seulement depuis l’année précédente, et que Stoner disposait de la seule KTM présente sur la grille en Malaisie. En 2012 Sandro Cortese remportait le premier titre mondial de la firme en Moto 3, imité par Maverick Vinales l’année suivante, et Brad Binder en 2016.

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La Moto2, échelon intermédiaire

KTM vient de se lancer en Moto2 avec sa marque WP, sous la houlette du fidèle Aki Ajo. Seule la partie-cycle est maison, englobant le moteur Honda 600 CBR préparé chez ExternPro. Les constructeurs – dont KTM – ne se battent pas pour remplacer Honda en tant que fournisseur exclusif des blocs propulseurs Moto2. Le choix de la solidité a été fait par Dorna, et très peu de moteurs ont cassé lors des deux millions de kilomètres effectués depuis la création de la catégorie. Le revers de la médaille, c’est par exemple que quand les spectateurs voient les Moto2 en ligne droite juste après les MotoGP, puisque tel est l’ordre d’apparition en scène de ces deux catégories le vendredi et le samedi, ils sont frappés par l’anémie des 600 : la vitesse de la Ducati d’Andrea Iannone était de 351,2 km/h lors du GP du Qatar en 2016, contre 286,7 pour le plus rapide en Moto2, Robin Mulhauser. Au Mugello, Iannone avec 354,9 km/h était face aux 292 de Marquez, record établi en 2012. Au Mans, où ça grimpe dans la ligne droite des stands, Iannone avec 316 aplatissait Alex Rins et ses 263. Les différences étaient si énormes, et l’image des moteurs de moins de 130 chevaux si terne, que KTM après avoir envisagé un temps de proposer des bicylindres, se concentrait sur la réalisation d’une partie-cycle.

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Photos KTM, crédits Focus Pollution, Sebas Romero, M. Campelli et Philip Platzer

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