pub

Lors de sa récente « Address to Congress », l’un des discours politiques annuels les plus importants, le nouveau Président Donald Trump a parlé de moto, ce qui devait être la première fois dans l’histoire du Congrès des Etats-Unis, ou peu s’en faut.

Pour mettre la situation en perspective, rappelons que le nouveau Président avait décidé de se rendre à Milwaukee, dans le Wisconsin, peu après son élection, pour visiter les usines Harley-Davidson et y faire un discours ayant pour sujet l’industrie américaine. Les employés de l’usine ayant décidé de lui faire un accueil infernal dont il se souviendrait longtemps, Trump annula son projet, et seuls des représentants de la Direction d’Harley se rendirent à Washington, comme on le voit sur la photo ci-dessus devant la Maison Blanche.

C’est cette entrevue avec les patrons d’Harley que Trump a évoquée devant le Congrès : « Lors de notre réunion, j’ai demandé aux représentants d’Harley-Davidson comment ça allait, comment se portait l’entreprise ? Ils m’ont dit que ça allait bien. Je leur ai demandé en outre, comment ça se déroulait avec d’autres pays, principalement pour les ventes internationales ?

« Ils m’ont dit – sans même se plaindre, parce qu’ils ont été si maltraités depuis si longtemps qu’ils sont devenus habitués – qui il est très difficile de faire des affaires avec d’autres pays, car ils taxent nos produits à un taux très élevé. Ils m’ont dit que dans le cas d’un pays, leurs motos sont imposées à 100 pour cent.

« Ils n’ont même pas demandé de changement. Mais moi oui.

« Je crois fermement au libre-échange, mais ce doit aussi être du commerce équitable. Cela fait longtemps que nous n’avons pas eu de commerce équitable. »

Pour arriver à comprendre ce que Trump veut dire, il est utile de connaître certaines explications, présentées ici par Katie Whitmore, Harley-Davidson Manager of Communications and Corporate Reputation. : « Parmi les questions abordées figuraient les taxes d’importation de plus de 100 pour cent dans des pays comme l’Indonésie et l’Inde qui placent les entreprises comme la nôtre à un désavantage concurrentiel dans une économie mondiale ».

L’Administration Trump travaille actuellement sur un projet visant à taxer les motos européennes de moins de 500 cm3 (ndlr : essentiellement des tout-terrains) entrant aux Etats-Unis par mesure de rétorsion pour l’importation de bœuf américain en Europe. Cette mesure du Bureau des Représentants américains au commerce (USTR) est séparée du sujet Harley pour Katie Whitmore « Le thème du commerce avec des pays comme l’Inde et l’Indonésie et le tarif proposé pour les motos de l’UE de moins de 500 cm3 sont complètement indépendants ».

Harley-Davidson fabrique 13 modèles CKD (Completely Knocked Down) dans son usine de Bawal, en Inde (près de New Delhi). « En Inde, nous payons un droit d’importation de 100 pour cent sur certains modèles de motos fabriqués aux États – Unis,  mais ce n’est pas le cas pour les motos CKD pour le marché de l’Inde qui sont assemblées dans notre usine de Bawal à partir de kits de composants provenant de nos usines américaines ».

Deux remarques : c’est bien la première fois qu’on voit un Président des Etats-Unis s’intéresser à la moto et surtout en Parler devant le Congrès.

Et ce n’est pas demain qu’on verra Donald sur une Honda.

 

Photo © San Francisco Chronicle