Il fut un temps, un constructeur était particulièrement redouté dans les petites catégories. Une firme aux 12 titres mondiaux. Son nom : Derbi. Voici son histoire.
Tout commence, comme la plupart du temps, par un tout petit établissement. Dans le petit village de Mollet des Valès non loin de Barcelone, Simeó Rabasa i Singla répare tranquillement ses vélos, il y a de ça un siècle… En effet, Derbi fêtera ses 100 ans en 2022, une longévité qui témoigne de la passion et du dévouement d’un homme.
Quelques années plus tard, Simeó Rabasa rêve – d’un peu – plus grand. Il aimerait bien construire ses propres bicyclettes sans prétention. C’est ainsi qu’il fonde juste avant la Seconde Guerre mondiale Bicycletas Rabasa. Mais le Catalan avait une idée derrière la tête : faire des motos.
En 1946, devant le succès de sa petite entreprise, il décida de commencer à motoriser ses bicyclettes, les transformant en cyclomoteurs. Le succès est immédiat. Devant le succès des 48cc RSR, Simeó passe la vitesse supérieure. Il change le nom de l’entreprise pour Nacional Motor SA et dévoile sa première 250cc.
On le sait : À l’époque, peut être plus que maintenant, la représentation de sa marque en Grand Prix est primordiale. Il faudra attendre l’année 1968 pour voir une Derbi (tiré de DERivats de BIcicletes en Catalan, ou « dérivé de bicyclettes ») triompher en mondial. C’est l’Australien Barry Smith qui délivra la firme espagnole sur l’île de Man en 50cc, rien que ça. D’ailleurs, il termina troisième du championnat; une belle performance.
Parmi les pilotes Derbi, beaucoup d’espagnols. Parmi eux, Carlos Vila, Francisco Cufi et un certain Ángel Nieto. Ce dernier est bien sûr l’un des grands architectes du palmarès interminable de la marque catalane. Dès l’année suivante, rien ne lui résiste.
En remportant deux manches dont le Grand Prix d’Allemagne et le terrible Grand Prix d’Ulster, l’espagnol empoche le premier titre de champion du monde de sa carrière. Un exploit qui n’aurait été possible sans une 50cc au top, utilisée par trois pilotes dans le top 10.
La course au titre contre le néerlandais Aalt Toersen sur Kreidler n’était pas gagnée, et la couronne se joue pour seulement un petit point à l’arrivée. Rabasa entre dans la légende à jamais, mais l’histoire était pourtant loin d’être terminée…
Photo de couverture : Peprovira