Jan de Vries est décédé d’une crise cardiaque ce jeudi 14 janvier 2021 dans la ville de Purmerend à l’âge de 77 ans. Nous exprimons nos sincères condoléances à la famille du Néerlandais 14 fois vainqueur de Grand Prix et double champion du monde 50cc (1971-1973).
1962 : Devant l’intérêt grandissant d’un public qui en utilise
quotidiennement, la FIM accepte les 50 cm3 en championnat du
monde.
On s’attend à ce que l’Allemand Kreidler, vainqueur de la coupe
d’Europe 1961 avec Hans-Georg Anscheidt, domine le
championnat avec ses blocs Florett à 12 vitesses capables
d’atteindre 160 km/h à 14 000 tr/min grâce aux 10 chevaux fournis
par son moteur à cylindre horizontal. On se trompe…
C’était sans compter avec les Japonais, et en particulier Suzuki qui, grâce au transfuge Ernst Degner, qui était passé de l’autre côté du mur dans des conditions rocambolesques avec les secrets de la technologie MZ de Walter Kaaden, se voit couronné en 1962 devant Anscheidt. Le moteur de la RM62 ressemble très fortement à un MZ…
Toujours pour Hamamatsu, le Néo-Zélandais Hugh Anderson transforme l’essai en 1963, devant Anscheidt (Kreidler) et Degner (Suzuki), et continue sur sa lancée en 1964 devant l’Irlandais du nord Ralph Bryans (Honda) et Anscheidt (Kreidler) malgré l’offensive de Honda qui sort cette année-là un bicylindre donné pour plus de 14 ch.
Ce moteur s’avère au point en 1965 et s’impose avec Ralph Bryans devant son coéquipier suisse Luigi Taveri tandis que Suzuki met au point sa RK65, dotée également d’un bicylindre refroidi par eau développant près de 18ch à plus de 17 000 tr/min qui, grâce à sa boîte à 12 vitesses atteint les 180km/h.
Les Kreidler et les Derbi sont maintenant complètement dépassés et Suzuki surpasse Honda en 1966 avec résultat sera sans équivoque : 3 titres consécutifs en 1966, 1967 et 1968 grâce à Anscheidt qui a changé de crèmerie !
Honda lâche l’affaire en 1967 mais Suzuki continue à développer et sort un tri-cylindre de 19ch à 19 000 tr/min avec une boîte à 16 rapports en 1968 !
Devant cette escalade insensée (mais merveilleuse), la FIM dit « Stop » et impose le monocylindre et un maximum de 6 vitesses dans la catégorie.
C’est dans ce contexte que les Kreidler, Derbi et autres Jamathi refont leur apparition aux avant-postes, permettant à Angel Nieto (Derbi) d’être titré de 1969 à 1977, seulement battu par Jan de Vries (Kreidler) en 1971 et 1973, puis Henk van Kessel (Kreidler) en 1974.
Après ses 14 victoires, ses deux titres mondiaux et son titre de vice-champion du monde (en 1972 avec le même nombre de points et de victoires qu’Angel Nieto) obtenus sur les célèbres Van Veen – Kreidler verts et orange de l’importateur néerlandais, Jan de Vries a continué à travailler pour ce dernier en tant que préparateur des 50cc de course.
Arrivé en Grands Prix en 1968, il n’a pas vraiment participé à l’âge d’or des 50cc mais ses combats avec Angel Nieto sont entrés dans la légende !
La passion ne l’a jamais quitté et on pouvait le croiser régulièrement, presque anonyme, lors des Coupes Moto Légende au guidon de son Kreidler.
Aujourd’hui, nous sommes tristes.
Crédit photos:
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