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A peine Dunlop et ses produits sortis par la petite porte du MotoGP (sauf pour être l’objet d’un article dans la presse régionale), Pirelli arrive déjà avec des performances bien supérieures alors que la saison 2024 n’a pas encore commencé !

Du côté du manufacturier transalpin, on ne triomphe pas encore pour autant, et on se veut même prudent en sachant très bien que des déboires sont toujours possibles lors d’une première saison à ce niveau. Mais les objectifs fixés par Giorgio Barbier, le responsable de la compétition moto, sont clairement élevés et ne s’arrêtent pas aux nouveaux records du circuit de Valence établis lors du test du 27 novembre par Alonso Lopez (Beta Tools SpeedUp – BOSCOSCURO) en Moto2 et Daniel Holgado (Red Bull KTM Tech3) en Moto3.

Au vu des conditions extrêmement fraîches dans lesquelles s’est déroulé ce premier test officiel, on peut donc s’attendre à une pluie de records en 2024, ce qui ne pourrait vraisemblablement que faire réfléchir le manufacturier milanais à une éventuelle arrivée dans la catégorie MotoGP en 2027…
On assiste donc pour le moment à un début en fanfare de l’industriel italien établi en 1872. Seule petite réserve, certes très anecdotique, il va falloir d’urgence élever la qualité des camions transportant les pneus, sous peine de dépareiller dans le paddock MotoGP : )

Moto2 : 125/70 R17 avant et 200/65 R17 arrière,
Moto3 : 100/70 R17 avant et 120/70 R17 arrière.

Approche, intérêt économique, intérêt et choix techniques, difficultés, etc., Giorgio Barbier est venu répondre à toutes les questions des journalistes au terme de la journée d’essais à Valence…

Comme à notre habitude, nous reportons ici ses paroles sans la moindre mise en forme.


Êtes-vous satisfait de ce qui est pour Pirelli le deuxième test Moto2 et Moto3 ?
« Eh bien, vous avez raison: heureux de la deuxième preuve de ce que vous avez déjà vu à Montmelo. Nous avions choisi Montmelo, car nous avions le choix entre Misano, Silverstone et Montmelo, et nous avons choisi Montmelo en sachant que c’est un circuit assez difficile en termes d’adhérence pour les manufacturiers de pneus et que le tracé est très intéressant. Nous souhaitions donc avoir le premier retour possible des pilotes pour comprendre ce qu’il faut faire pour la prochaine saison, car le temps presse : dans une semaine, deux semaines, nous devons expédier les pneus pour le Qatar. Nous devons donc décider de ce qu’il faut faire. »

Vous utilisez les mêmes pneus qu’en Superbike. Les 120 à l’avant et les 200 à l’arrière, en 65. Les plus gros. Vous pouviez aussi utiliser les pneus Supersport, alors pourquoi avoir choisi les plus gros ?
« Eh bien, de notre point de vue, l’approche a été claire dès le début : les prototypes ne sont pas dans nos cordes. Nous devons donc comprendre ce qu’il faut faire pour les deux catégories. Bien sûr, la Moto3 est quelque chose de complètement nouveau pour nous. Nous avons préparé les dimensions il y a plusieurs années, parce que j’avais décidé d’essayer d’entrer dans ce marché, mais le marché a très mal réagi parce que tout le monde pensait à faire une wildcard et avait donc besoin de Dunlop. Nous avons fait le championnat britannique, nous avons fait le championnat japonais, nous avons gagné le championnat britannique, nous sommes arrivés deuxièmes à cause d’une défaillance de la moto au Japon, et alors nous étions plus préoccupés par ce qui se passait avec la Moto3. Mais la Moto3 est un marché, parce qu’il y a beaucoup de championnats pour les jeunes, et c’est la conséquence de ce qui s’est passé avec le MiniGP. Nous avons donc commencé avec les jeunes enfants, et maintenant avec les coupes de talent, pour arriver à la Moto3. C’est quelque chose d’intéressant, et c’est intéressant à cause de l’Asie, à cause de l’Amérique, des marchés qui sont aussi très importants pour nous. Qu’en est-il de la Moto 2 ? Finalement, pour la Moto2, vous avez ce championnat et ensuite le championnat espagnol seulement. Nous ne pouvions donc pas fabriquer des pneus spécialement pour ce championnat. Le choix entre les tailles Supersport et Superbike vient de la jante avant, parce que dans ce championnat, ils utilisent le 3.75, ce qui est un non-sens de notre point de vue, puisque nous avons déjà finalisé tous nos avant sur du 3.5, Superbike et Supersport. Entre les deux, le Superbike est plus approprié pour s’adapter sur du 3.75. La taille du Supersport ne l’est pas, donc nous ne voulions pas risquer d’avoir un avant qui ne fonctionne pas suffisamment. En fait, avec ces deux tests, je pensais que le 3.75 allait être un problème, mais ce n’est pas le cas. Donc pour l’instant, nous n’aimerions pas changer la jante avant pour cela. »

Mais à l’avenir, aimeriez-vous utiliser la même taille de jante qu’en Superbike, parce que c’est mieux ?
« De notre point de vue, bien sûr, parce que pour ce type de moto, pour le poids qu’elles font, la puissance qu’elles ont, elles n’ont pas besoin de gros pneus à l’avant. »

Pensez-vous que les équipes devront adapter leur moto pour vos pneus, ou non ?
« Et bien, c’est mon rêve. J’ai vu que les motos de cette année ne bougeaient pas beaucoup, et je ne sais pas si c’est parce que le produit offert par nos concurrents limitaient la possibilité de régler, de changer les réglages d’une certaine manière. J’aimerais donc que les équipes aient maintenant la possibilité de changer les réglages et de recommencer à travailler sur les motos, parce que les pneus leur permettent de le faire.
Et nous avons déjà vu quelque chose aujourd’hui, de ce point de vue, parce qu’à Barcelone, tout le monde était juste inquiet :  » Faisons ce test, mais l’après-midi, je dois partir pour Misano « . Maintenant que nous avons terminé le championnat, ils veulent commencer à comprendre « qu’est-ce qu’on peut faire avec ces pneus ? « . Quelques discussions commencent, parce que l’adhérence de l’arrière est trop élevée, alors ils peuvent commencer à travailler sur des réglages, et nous avons vu quelques changements. Et si vous regardez les temps au tour s’améliorer section par section, cela signifie que l’équipe commence à travailler dessus. »

Vous n’utilisez que deux composés, et le plus tendre est le SC0, et non le composé le plus tendre. Et déjà certains directeurs d’équipe disent « nous devons nous adapter parce que nous avons plus d’adhérence que prévu »…
« Encore une fois, il y a une grande différence entre ce qui se passe en Superbike et en Supersport et ce qui se passe dans ce championnat. En Superbike et en Supersport, nous roulons actuellement avec des SC0 et des SCX. En Superbike, SC0, SCX et SCQ. Nous savons que les concurrents utilisent des matériaux très durs et nous ne voudrions pas commettre une erreur en apportant un mélange déjà trop tendre. Donc pour la performance, il y a le temps dans le futur. Pour l’instant, nous devons comprendre, ce qui est mieux pour eux, ce qui est plus le facile pour eux pour adapter la moto, et le défi des nouveaux circuits que nous allons rencontrer, parce que nous n’allons pas au Qatar depuis plusieurs années, nous ne connaissons pas l’Argentine, nous ne connaissons pas l’Amérique du Nord. Il y a donc beaucoup de circuits que nous ne connaissons pas. Nous n’en savons pas assez pour dire « OK, nous pouvons apporter un soft », et la performance n’est pas un problème pour l’instant. En fait, nous avons déjà vu à Montmelo et aujourd’hui qu’avec les composés Medium / Hard que nous avons apportés, nous pouvons être compétitifs. »

Comment les gommes et la structure fonctionnent-elles avec une moto qui a moins de kilogrammes et peut-être 80 chevaux de moins ? Du point de vue de la durabilité, et pas seulement de la performance…
« En effet, le poids et la puissance ne sont pas les seules contraintes, car la vitesse de ces motos dans les virages est importante, de même que la façon dont le pilote amène la moto dans les virages. C’était donc très intéressant de voir Montmelo, et cet endroit avec le nouvel asphalte, comment cela fonctionne au niveau de l’usure des pneus. Et je dirais que cela fonctionne plutôt bien parce que ce matin nous avons commencé avec cinq degrés sur l’asphalte, et donc cela aurait pu tout détruire, et au maximum nous avons vu 20° aujourd’hui à cause du vent. Mais encore une fois, le travail de l’équipe sur les motos a permis d’améliorer ce domaine tout au long de la journée. »

Prochains tests ?
« Portimao puis Jerez, en février. Ce sera très important car nous aurons ainsi déjà parcouru 4 circuits du championnat du monde. Portimao et Jerez sont les seuls endroits où nous pouvons aller tester en février, mais en même temps nous connaissons assez bien ces circuits et ce ne sera pas un problème. Dans tous les cas, nous sommes déjà d’accord avec le promoteur et l’IRTA, et si nous pensons que ces deux solutions ne fonctionnent pas correctement, nous en apporterons une troisième afin d’être sûrs d’atteindre l’objectif. Il est clair que la première saison sera très importante pour nous permettre de comprendre cela, et ensuite de passer à la deuxième saison positivement. »

Évidemment, le vrai fan de Pirelli aimerait vous voir en MotoGP, où nous savons que Michelin a un contrat jusqu’en 2026 et que Pirelli a un contrat en Formule 1 jusqu’en 2026….
 » (Rires) C’est une chose à laquelle nous pensions déjà cette année, car nous étions en train de négocier le renouvellement de la Formule 1 lorsque nous avons commencé à parler de ce championnat. Et nous n’avons jamais pensé qu’un championnat pourrait se substituer à un autre. Ce sont des choses complètement différentes, en particulier parce que nous parlons de voitures et de motos, parce que nous sommes au sommet des sports mécaniques en termes de médias aussi, c’est-à-dire en Formule 1, et le deuxième est le MotoGP, bien sûr. Mais ce sont des domaines complètement différents pour nous. »

Pour l’instant, de 1 à 10, vous pensez que les équipes et les pilotes en sont où dans la connaissance des pneus. Nous en sommes au deuxième test, et à Barcelone cela a été un choc pour tout le monde, un choc positif…
« Je pense qu’ils doivent s’améliorer. Ils peuvent encore beaucoup travailler sur les pneus, et j’espère qu’en février, nous toucherons d’autres points avec eux. Nous avons déjà commencé à discuter avec Kalex, KTM, Honda, Öhlins, WP, et nous sommes connectés en recueillant tous leurs commentaires afin de comprendre comment avancer. Il est important que nous coopérions pour créer la bonne configuration pour la moto et les pneus, afin de permettre aux pilotes de prendre du plaisir. »

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