En 2016, Andrea Dovizioso amenait la meilleure Ducati en cinquième position au Championnat avec 171 points, contre 298 à Marc Marquez. En 2017, Dovi opposait 261 aux 298 de Marc. Chez les constructeurs, Ducati était l’an dernier à 47 points de Honda et 11 de Yamaha, contre l’année précédente avec 108 de retard sur Honda et 92 sur Yamaha.
« Nous devons être fiers de ce que nous avons fait, a estimé Davide Tardozzi, le team manager de Ducati, dans une interview accordée à Crash.net. Nous devons être heureux des résultats et de ce que nos pilotes ont fait. Dovi a fait un championnat incroyable pendant que Jorge peinait un peu. Il se battait mais il a montré à la fin de la saison qu’il pouvait être compétitif et que l’année prochaine il pourrait être l’un des favoris. »
« Depuis quatre ans que Gigi [Dall’Igna – Directeur de Ducati Corse] est entré chez Ducati, je pense qu’on ne cesse de croître. L’année prochaine sera plus difficile parce que nous devrons être là à chaque course avec les deux pilotes. Ce sera la confirmation que nous sommes là, et pas seulement Yamaha et Honda, mais aussi Ducati. »
« Ce sera difficile parce que nous n’avions pas encore
la toute nouvelle moto au complet lors des tests de fin de saison
en Espagne, mais nous avons testé à Jerez certaines pièces qui
fonctionnaient assez bien, mieux qu’avant. Même si à Sepang nous ne
sommes pas au top immédiatement, nous aurons encore neuf jours de
tests avant la première course. Ce qui sera important, ce sera le
dimanche au Qatar. »
Qu’est-ce qui a le plus contribué au succès de Dovizioso cette année ?
« Beaucoup de choses lui ont fait penser qu’il pouvait
être non seulement rapide, mais aussi vainqueur. Bien sûr, cela a
commencé avec la victoire à Sepang en 2016. Les gens durant l’hiver
lui parlaient différemment. Il a changé son attitude mentale. Dovi
a toujours été rapide. Il n’a jamais été un vainqueur en série,
mais il a toujours été un bon pilote. Il a fait le pas mental
suivant, un pas dans le cerveau, et cela a fait de lui un gagnant.
»
Pensez-vous qu’il était bon pour Dovizioso d’avoir un multiple champion comme Lorenzo dans l’équipe ?
« Absolument, oui. Je pense que Jorge l’a d’une
certaine manière aidé à se convaincre qu’il pouvait être un pilote
de haut niveau – pas seulement un pilote rapide. C’est la
différence ! »
On a beaucoup écrit sur Andrea travaillant avec le psychologue et entraîneur mental Amedeo Maffei. Avez-vous remarqué un changement dans ses méthodes de travail ?
« Non, non, non. Cette chose psychologique s’est
produite à quelques reprises pendant l’hiver. Mais cela ne s’est
jamais produit pendant la saison. En fin de compte, ce qui a
beaucoup aidé, c’est la relation avec son ingénieur en chef Alberto
Giribuola. Son attitude a convaincu Dovi qu’il pouvait vraiment
être là à chaque course et je suppose que cette symbiose a eu un
effet positif. Ils travaillent très bien ensemble. Ils se
connaissent. Je pense que cette année, Dovi a trouvé une bonne
façon de travailler avec son ingénieur de course. »
En ce qui concerne la personne assise dans le stand le jour de la course, le Dovizioso de 2015 est-il très différent du Dovizioso de 2017 ?
« Non – je vois juste une lumière dans ses yeux. Cette
année, il était heureux de rouler. Avant il n’était pas si heureux
de rouler et il pensait trop aux problèmes. Maintenant il pense aux
bonnes choses de la moto et il travaille sur les points forts de la
moto et non sur les points faibles. Cela dépend de quel point de
vue vous voulez voir les problèmes ou ne pas les voir.
»
Jorge a-t-il beaucoup changé cette année ?
« Jorge a fait un gros effort pour changer son style de
pilotage, l’adapter à la Ducati. Finalement, il a obtenu des
résultats. Il n’a toujours pas ce dont il a besoin pour être
rapide, mais c’est notre problème. Nous devons lui apporter quelque
chose pour lui permettre d’être encore plus rapide. Il s’est adapté
à la moto mais maintenant il est temps que nous fassions quelque
chose pour lui. Quand nous ferons cela, il sera incroyablement plus
rapide. »
Dans quels domaines avez-vous besoin de faire ce travail ?
« La vitesse de passage en courbe. Nous devons lui permettre d’avoir la moto bien en mains en entrant dans le virage et de passer dans ce virage aussi vite que possible. »
Photo : Dall’Igna, Tardozzi et Dovizioso (© Ducati)
Source : Neil Morrison pour Crash.net