Plus d’une fois cette année, Johann Zarco et Tech 3 ont sauvé Yamaha au niveau des résultats. Ce fut le cas à Jerez, à Barcelone, en Autriche, au Japon, en Malaisie et à Valence. On peut ajouter la belle deuxième place de Jonas Folger en Allemagne, pour totaliser 7 placements de l’équipe satellite devant l’officielle. Tech 3 et Johann y sont donc pour beaucoup dans la deuxième place de Yamaha au Championnat du Monde constructeurs, avec 321 points contre 310 au troisième Ducati.
Et pourtant Ducati a pu compter sur le précieux apport de Danilo Petrucci, trois fois devant ses officiels Andrea Dovizioso et Jorge Lorenzo. Le pilote Pramac les a précédés en Argentine, à Assen et à Misano. Chez Honda, Cal Crutchlow a devancé Marc Marquez et Dani Pedrosa en Argentine et à Silverstone.
L’apport d’un team satellite peut donc être très utile, et pas seulement pour recycler les motos des saisons précédentes. C’est également le point de vue du team manager de Suzuki Davide Brivio, qui utiliserait volontiers les compétences d’une deuxième équipe.
« Avec plus de pilotes en piste, nous aurions pu recueillir beaucoup plus d’informations, estime-t-il. Cela aurait été bénéfique pour le développement. Nous voulons tous une deuxième équipe capable de nous apporter son aide. »
Les performances décevantes de la GSX-RR en 2017 ont été causées par un moteur mal choisi. C’était Andrea Iannone qui l’avait approuvé, alors qu’il ne connaissait pas la Suzuki, et que son coéquipier Alex Rins était blessé. En cours de saison, l’apport de Sylvain Guintoli en tant que pilote essayeur a été hautement apprécié par l’équipe MotoGP.
Le développement va prendre d’autant plus d’importance en 2018 que Suzuki va retrouver les teams n’étant pas montés sur le podium en 2017, c’est-à-dire disposant de 9 moteurs au lieu de 7, et de la possibilité de les développer sans limite. C’était le cas de KTM cette année, qui ne s’est pas privé d’utiliser à fond ce privilège.
Le besoin d’un deuxième team susceptible d’engager des GSX-RR est donc de plus en plus pressant. « Cette discussion se poursuit depuis quelque temps chez Suzuki, confie Brivio. J’espère que nous pourrons le faire. Nous avons cela en tête. Mais ce ne sera pas facile pour nous, car nous n’avons pas acquis d’expérience avec une équipe satellite. Même KTM a au moins cette expérience dans d’autres catégories. J’espère vraiment qu’un jour nous équiperons une équipe satellite ».
Cela demandera des efforts d’organisation, de créativité et d’imagination chez Suzuki. Car fournir une deuxième équipe ne consiste pas seulement à charger tout le matériel dans des camions en fin d’année pour aller le déposer pendant l’hiver chez l’équivalent de Tech 3, LCR, Pramac, Marc VDS, Aspar ou Avintia. Il faut en effet pourvoir fournir tout le nécessaire jusqu’au dernier tour du dernier Grand Prix de la saison au team choisi, en prévoyant jusqu’au dernier boulon et carénage.
Et quand fait partie de votre équipe satellite un genre de Marc Marquez qui chute 27 fois, comment vous organisez-vous pour prévoir le nombre de pièces de rechange nécessaires ?
Photo : Sylvain Guintoli lors des tests de Barcelone en juin dernier (© Suzuki)
Source partielle : Speedweek.com