Le vainqueur des éditions 2016 et 2019 a signé sa première victoire d’étape sur le Dakar 2022, devant Danilo Petrucci qui n’en finit plus d’impressionner pour sa première sur la classique du rallye-raid.
Après avoir disputé hier la plus longue spéciale de cette 44e édition du Dakar, les concurrents de la catégorie Motos n’ont pas eu l’occasion de souffler aujourd’hui (ils devront pour cela attendre la journée de repos prévue samedi), avec une nouvelle étape de 560 km dont 346 de spéciale.
Arrivés à Riyad hier, les deux roues ont en effet effectué aujourd’hui une boucle à l’Est de la capitale de l’Arabie saoudite, pendant que leurs homologues sur quatre roues en faisaient de même à l’Ouest. On notera d’ailleurs que ces deux itinéraires seront inversés demain, les motos qui devront s’aventurer sur la boucle Ouest et les autos sur la boucle Est.
Une nouvelle spéciale exténuante
C’est donc à un nouveau pensum qu’ont été confrontés les motards, avec une spéciale très éprouvante et composée dans un premier temps de pistes en terre et de cailloux, avant une longue portion de dunes longue de 80 km qui a mis à rude épreuve les capacités de franchissement des machines.
« Privilège » du vainqueur de l’étape précédente (difficile d’employer ce qualificatif quand on sait que le premier à prendre la piste est bien souvent le plus exposé aux erreurs de navigation et de pilotage sur un tracé non-balisé), Joan Barreda a dû ouvrir la voie ce jeudi matin, et c’est sans surprise qu’il a perdu pied et n’a pas été en mesure de se battre aujourd’hui pour ce qui aurait pu être sa troisième victoire sur ce Dakar 2022.
Dans ces conditions, c’est donc Daniel Sanders qui a passé en tête le premier point de passage, au kilomètre 41, avec quatre petites secondes d’avance sur Toby Price, déjà placé, et Kevin Benavides, le tenant du titre. Ce dernier a d’ailleurs pris l’ascendant au kilomètre 80, mais pour seulement neuf secondes face à Sanders. Autant dire que rien n’était joué, surtout avec Price en observateur.
Petrucci récidive !
Il a finalement fallu attendre le kilomètre 310 pour voir Sanders, qui avait entretemps repris la tête, perdre (beaucoup) de terrain jusqu’à céder 13 minutes sur les leaders ! Price n’en demandait pas temps et réglait son compte à Benavides pour prendre les commandes de cette cinquième étape, alors que derrière lui Danilo Petrucci faisait encore parler de lui, et en bien, en n’accusant que deux minutes de retard.
Déjà troisième hier pour ce qui constituait son premier podium sur le Dakar, l’ancien pilote MotoGP a confirmé ses bonnes dispositions ce matin en tenant la corde jusqu’au bout, terminant ainsi à la deuxième place à un peu plus de quatre minutes du vainqueur du jour. L’Italien devance du reste Ross Branch et Jose Ignacio Cornero Florimo. Ricky Brabec, qui avait terminé la dernière édition du Dakar en deuxième position, décroche pour sa part la cinquième place de l’étape.
Le groupe de tête dans un mouchoir de poche
A noter que les écarts sur cette cinquième étape ont été particulièrement ténus, les 25 premiers pilotes se tenant en moins de 20 minutes (à titre d’exemple, seulement cinq secondes séparent à l’arrivée Petrucci, deuxième, de Cornero Florimo, quatrième). Sam Sunderland, 13e du jour juste derrière son dauphin au général, Matthias Walkner, ne rend ainsi que 31 secondes à son rival autrichien, ce qui lui permet de conserver la tête de course. Le Français Adrien van Beveren n’a quant à lui pas pu faire mieux que 16e mais conserve sa troisième place du général, à moins de six minutes de Sunderland.
Il est à souligner que les courses des catégories Motos et Dakar Classic du jour ont été écourtées en raison des importants moyens de secours aériens déployés à la fois sur les boucles Ouest et Est pour assurer la sécurité respective des catégories Autos et Motos.
Le bon coup pour Price ?
Reste que le vainqueur de cette cinquième étape, Toby Price, a sans doute réalisé une très bonne opération car il se retrouvera, une fois n’est pas coutume, en position de force demain même s’il devra balayer la piste en étant le premier à s’élancer. Une gageure moins délicate que sur les autres épreuves, la catégorie Autos ayant déjà essuyé les plâtres aujourd’hui sur cet itinéraire.
Le pilote australien pourra donc se fier en partie sur les traces laissées par les quatre roues dans le sable, et pourquoi pas faire coup double. Une bonne opportunité de refaire une partie de son retard au général, dont il occupe pour l’heure le 12e rang à plus d’une demi-heure de Sunderland.
