On l’avait pressenti après les deux journées d’essais: la victoire dans le GP du Japon Moto2 devait revenir à l’un des deux hommes qui avaient dominé chaque séance, le champion en titre et leader du championnat du monde, le Français Johann Zarco, et Thomas Lüthi (Garage Plus Interwetten), qui avait impressionné les observateurs… et ses adversaires non seulement par la qualité de son meilleur chrono, mais plus encore par sa régularité dans la performance.
Après un départ encore excellent depuis le centre de la première ligne, Lüthi a pris immédiatement le commandement, pour ne plus le quitter; après s’être longuement battu avec le jeune Italien Franco Morbidelli, il a résisté au retour de Zarco pour s’imposer pour la troisième fois de la saison, son treizième succès en GP. Du même coup, il récupère la troisième place provisoire du championnat, à trois courses de la fin. Lüthi est revenu à 43 longueurs du leader du classement général, alors qu’il en reste 75 en jeu. La course de Robin Mulhauser et d’Iker Lecuona, les deux pilotes du team carXpert Interwetten, s’est malheureusement arrêtée plus tôt, par deux chutes survenues rapidement dans la course, même si le jeune Espagnol a repris la piste avant de rentrer à son stand à 9 tours de la fin.
A peine descendu du podium où il avait accompagné le vainqueur du jour, Frédéric Corminboeuf, le patron de CGBM Evolution, la structure qui aligne les deux équipes suisses, était bien sûr ravi: « Tom a réussi un immense week-end, il a été présent à chacune des séances, il était relax, détendu, très confiant et totalement concentré sur son job, qu’il a géré avec un formidable brio. C’est le fruit du travail de toute une équipe et notre objectif doit rester le même pour les trois dernières courses de la saison: rouler au plus haut niveau. »
Il a dit…
Thomas Lüthi (Garage Plus Interwetten, 1er) « Après le formidable travail réalisé ces deux derniers jours, j’étais parfaitement préparé pour la course. Quand Johann est revenu sur moi, il a exercé une pression impressionnante sur mes épaules, mais je suis resté concentré et je n’ai pas commis l’erreur. Bien sûr qu’à un moment donné de la course, je me suis rappelé de ce qui c’était passé l’an dernier en Malaisie, lorsqu’il m’avait battu en toute fin de GP. Mais cette fois, j’ai résisté. Ce succès est une victoire d’équipe: avec Gilles Bigot, mon chef technicien, nous n’avons pas une seconde relâché notre concentration; je me suis senti à l’aise dès la première journée d’essais libres, mais je voulais encore plus. Puis, c’est lui qui me proposait de tester un autre détail. La récompense est belle et je suis bien décidé à continuer dans le même registre: vivement Phillip Island! »