Deuxième victoire de suite – une grande première dans sa carrière -, quatorzième succès au plus haut niveau, une place de gagnée au classement intermédiaire du championnat du monde où il est revenu à 22 points du leader, le Français Johann Zarco, Thomas Lüthi (Garage Plus Interwetten) a encore réussi une course extraordinaire sur le circuit de Phillip Island.
Au terme d’un week-end particulièrement compliqué pour toutes les équipes – il a beaucoup plu vendredi et samedi -, Tom et son entourage technique ont trouvé la bonne solution pour la course: « Et le pilote a fait ce qu’il fallait », se réjouit l’ingénieur de Lüthi, l’expérimenté Gilles Bigot. Après avoir signé la pole position, Lüthi a réussi le meilleur départ et il a occupé la tête pendant presque toute la course, avant de volontairement ouvrir quelque peu la porte au jeune Italien Franco Morbidelli, pour pouvoir analyser le pilotage de son adversaire et préparer son attaque finale. Celle-ci fut parfaite, pleine de culot et de précision, la moto No 12 passant la ligne 10 millièmes de seconde avant la machine bleue de Morbidelli.
Inutile de dire que le moral est au beau fixe dans l’équipe dirigée par Frédéric Corminboeuf: « Cette nouvelle victoire est celle de tout notre team. Tom a fait une course fantastique, du premier au dernier tour, mais je voudrais aussi ici rendre hommage au travail de nos techniciens qui, pendant tout l’hiver, n’ont pas arrêté de travailler. On a vu aujourd’hui que notre moto était indépassable en ligne droite… mais qu’elle pouvait dépasser les meilleures des autres. Une mention spéciale, donc, aux hommes de l’ombre. Iker a commis beaucoup d’erreurs et il a fini par tomber sérieusement dans le virage No 10; il a dû passer par le centre médical pour des contusions, notamment au bas du dos qu’il s’était déjà blessé sur le front du championnat d’Europe. Mais tout va bien. Robin a connu une entrée en matière difficile, il a peu à peu trouvé son rythme, pour terminer dix-septième. »
Il a dit…
Thomas Lüthi (Garage Plus Interwetten, 1er) « Sur la ligne de départ, une journaliste de la télévision m’a demandé si c’était vrai que, de toute ma carrière, je n’avais encore jamais gagné deux GP de suite; j’ai logiquement répondu: « Mais c’est pour ça que je suis ici! » Ce matin au warm-up, nous avons testé des réglages différents, mais qui ne fonctionnaient pas; j’étais loin dans la hiérarchie et j’étais à la limite. Nous sommes revenus à ce que nous avions hier pendant les quelques minutes que nous avons roulé sur le sec, et c’était excellent. Mon départ a été très bon, j’ai essayé de partir en roulant à mon rythme, mais Pasini, puis Morbidelli, se sont accrochés. A chaque passage devant mon stand de signalisation, je voyais que l’écart était toujours minime, 1 dixième, 1 dixième, 2 dixièmes, peut-être une fois 3 dixièmes, ce fut une course très serrée. Comme j’avais mené le plus clair du temps, je savais que Morbidelli connaissait toutes mes petites faiblesses et moi, je ne savais pas grand-chose de lui; donc je l’ai volontairement laissé passer, pour étudier et j’ai compris qu’il y avait une ouverture si j’arrivais à sortir très fort du dernier virage, je pouvais le passer sur la ligne. La suite? Je ne vais rien changer: je vais continuer de penser à moi et pas à ce que font mes adversaires au championnat. »