Ils étaient 137 à braver le froid à Pieve Santo Stefano
(Italie) fin septembre, dans le cadre de l’European and Italian
Speed Climb, autrement dit le plus haut championnat de courses de
côte.
137 passionnés, dont évidemment les grands médias ne parlent
jamais d’autant que l’épreuve s’est déroulée à huis clos, parmi
lesquels deux Français, Amalric Blanc (BMW 1000)
et Steven
Bellavoine (Husquarna 693) se sont illustrés en
remportant chacun leur catégorie.
Steven Bellavoine y ayant obtenu le titre de
champion d’Europe de la montagne (catégorie Supermoto Open) après
avoir remporté le titre national en 2019, cela valait bien un petit
coup de projecteur…
Nous laissons donc la parole à ce dernier, d’autant qu’il a su
produire un texte vivant dans lequel beaucoup de pilotes amateurs
se retrouveront…
Vive la compétition moto, quelle que soit sa forme
!
Nous partons vendredi à 3h du matin direction
Pieve Santo Stefano en Italie avec le père, Amalric et bien sur
Tonton.
Arrivée en début d’après midi, contrôle covid à
l’entrée du village, et remise des bracelets pilotes et
accompagnants, on y est !
On se trouve une belle place, et c’est parti,
montage du paddock éphémère. Temps relativement instable, histoire
de faire deux trois montées de repérage en scoot. Montée assez
similaire à Spoleto, avec cependant moins de virages
aveugles.
Samedi matin, nous voilà rassuré, le soleil a
pointé le bout de son nez. Moto et couvertures en chauffe, gaz pour
la première montée d’essai (sans chrono).
Le feeling est présent, je me sens bien et je
suis entouré par tout le monde (la mère, la frangine, José et Cathy
qui sont tous arrivés dans la nuit).
Pause café pendant que Tonton s’occupe de la
moto, chauffe, pression et secret d’équipe
Qualification
Ça commence enfin ! Je m’élance, le départ est
bon, moto stable et au sol.
Chrono en 1.37.62, de quoi m’offrir la pôle de
la catégorie avec 1.4 secondes d’avance. Satisfait mais sans plus,
car il s’agit d’un tracé que je découvre, et je suis frustré de ne
pas pouvoir faire mieux par manque de repérage et
roulage.
Course 1
Départ comme souvent ok, mais le pneu avant se
dérobe pas mal, la machine glisse alors que tout a été vérifié.
Bitume? Pneu?
En rentrant au paddock, le pneu avant a de
belles traces, presque des coupures, bizarre !
Je finis deuxième de cette manche pour 7
centièmes. P**** je suis énervé… Je me retrouve à égalité de point
au championnat.
Course 2
Comme toujours, Tonton sait me calmer et me
reconcentrer afin de ne pas perdre le fil, et la présence de ma
famille et amis est importante également.
Chrono en 1.37.42, de quoi être premier de ma
catégorie avec 1.3 secondes d’avance, et gagner la journée !! Ça
fait du bien
Je reprends 5 points
d’avance.
Dimanche
C’est quoi ce temps? Il a plu pendant la nuit,
c’est légèrement séchant en bas, trempé en haut. Stratégie. On
reste en semi slicks, car on y croit malgré le ciel menaçant, et on
essaie de bien guetter la météo, mais comme souvent, tout est
différent d’une à l’autre.
La manche d’essai libre ne se passe pas trop
mal, le choix n’est pas mauvais pour l’instant car je suis bien sur
la brêle, en roulant « piano » comme ils disent
ici.
Qualification
On ne change pas une équipe qui gagne et on
garde les semi slicks alors que beaucoup de concurrent, 98%, sont
en pneus pluie.
Choix payant car je m’adjuge la pôle en
1.39.86, pour moins de 4 dixièmes.
Course 1
Et m*rde, des gouttes commencent à tomber… Pour
l’instant, le sol n’est pas trop humide, mais j’ai encore une heure
avant mon départ. Amalric part avec le 600 et nous passe des infos
sur l’état de la montée, bien mouillé en haut, presque praticable
sur le premier tiers. Les roues pluie sont en chauffe depuis le
matin. Décision est prise, on les monte. Tonton, le père et José
s’en occupe, la pluie s’intensifie.
Le speaker appelle les Supermoto Open, c’est
maintenant. J’arrive en pré grille, tout le monde regarde. Je le
saurais à la redescente mais j’ai les pneus qui fument à mort, ça
fait son effet, on chauffe pas à 50° nous
Je prends un bon départ, la moto ne glisse pas
trop malgré les conditions. Virage 9 je fais un tout droit… mais je
gagne cette première course avec un chrono en 1.49.50, soit 1.55
secondes devant mon poursuivant et second temps au scratch toutes
catégories confondues, devant le vainqueur de la NorthWest 200 !!!
10 points d’avance au championnat.
Course 2
Le dénouement est proche. C’est maintenant
complètement mouillé, et ça caille. La peur de la chute est
présente car je peux tout perdre, mais également tout gagner sur
cette dernière manche. Faut que j’assure, concentration au max,
mots apaisant de la part du team, allez bordel !!!
Départ sur des œufs car ça ruisselle pas mal.
Je monte bien tout en étant « en sécurité » si on peut
parler ainsi sur une manche européenne.
Je franchis la ligne, avec un chrono en
1.52.47, et j’attends que mes poursuivants arrivent. 10 secondes,
20 secondes, c’est long !!
Je finis deuxième de cette manche, mais
conserve le meilleur chrono de la catégorie grâce à la course 1 et
gagne la deuxième journée.
C’est fait, je suis CHAMPION D’EUROPE de la
montagne catégorie Supermoto Open !!!!
Effusion de joie dès mon retour au paddock,
avec un beau burn bien évidemment pour les spectateurs et le staff
technique !
Le podium
Je prends donc la première place de la seconde
journée mais là n’est pas l’important.
Il est temps de récompenser les pilotes du
championnat européen. La plus haute marche, et cette Marseillaise
amplement mérité
des frissons partout et une
fierté énorme !!
Un sacré coup de chapeau à Amalric qui a
partagé ce championnat avec moi, et qui termine vice-champion
d’Europe catégorie Superbike 1000, et à la 3ème place en catégorie
600 Supersport. Ils sont chauds les Français !!
Le premier merci va aux proches bien
évidemment. Toutes ces petites mains qui travaillent autour de moi
pour que je sois un « pilote usine », la mécanique, les
repas etc… Comment ne pas le citer en premier (c’est lui qui écrit
ce statut depuis 3h de toute façon
), mon ami, manager, mécano,
Tonton alias Francky.
Mes parents bien sur, Sabrina et Frédéric, ma
frangine Mimi, le frangin Raph, sacré partenaire d’entraînement,
Cathy et José pour leur présence indéfectible, et Swann pour le
prêt de la moto !!
Le second remerciement va tout naturellement aux sponsors
sans qui cette merveilleuse aventure ne serait pas
possible,
COMAS MOTOS
Husqvarna Motorcycles
SME CULOZ
Garage Du Jourdil
Motul France
A2C GESTION
VM Racing
FRANCE PAREBRISE, LE BEAU TUYAU,
Technic moto
Le troisième merci va aux pilotes de ce
championnat, toutes catégories confondues, avec une mention
spéciale à mon ami Maurizio Bottalico (désolé pour le statut en
français ^^), pour cette sympathie et ces franches parties de
rigolade tout au long du week-end, avec le titre de champion
d’Europe en 600 Supersport, toutes mes félicitations !!
Je serais de retour la saison prochaine sur un
nouveau championnat, avec une nouvelle machine et de nouveaux
objectifs.
La dernier merci est pour vous, toutes ces
personnes qui me suivent et m’encouragent, car ça me donne une
motivation exemplaire et du baume au cœurs.
C’est fait, je suis CHAMPION D’EUROPE
!!!