Après la première réaction à chaud de Valentino Rossi, nous vous proposons une traduction de l’intégralité de ses réponses lors de la conférence de presse post-qualification.
Ecrire à ce point quelques lignes d’introduction serait déjà
orienter l’information dans tel ou tel sens; ne pas le faire vous
permet donc de vous faire votre propre opinion.
Bonne lecture.
Valentino Rossi, vous êtes très fort depuis vendredi…
« Cette course est très importante car Jerez est une piste
que j’aime beaucoup. Ici, avec les Michelin, j’ai toujours été très
très rapide en piste, mais après, avec les Bridgestone, j’ai
davantage peiné. J’ai fait quelques bonnes courses, mais je ne me
sentais pas assez fort. En particulier l’année dernière, où j’ai
finalement fait un podium, mais où j’ai peiné tout le week-end.
J’ai donc essayé de débuter le vendredi avec la bonne
concentration, et sincèrement, je me sens très à l’aise avec la
moto et avec les pneus depuis la première séance. Nous avons très
bien travaillé. Cette année, lors des qualifications, c’est comme
si j’étais très rapide et plus fort, comparé à l’année dernière,
car l’année dernière, c’était un de mes points faibles, avec les
Bridgestone.
Je me sens plus à l’aise avec les Michelin. J’étais en première
ligne lors des deux derniers Grands Prix, mais faire la pole
position est une autre étape. »
Avec ses 27 tours, la course sera longue et les pneus usés; le choix de ces derniers sera important…
« Oui, la course est toujours très difficile, car pour
rester devant et essayer de vous battre pour la victoire, vous
devez bien vous élancer, être rapide lors des premiers tours, et en
même temps garder un bon rythme durant la seconde moitié de
course.
Le choix des pneus sera important. Il est encore ouvert et
nous devons comprendre le chemin à suivre, mais je pense que nous
pouvons être compétitif. »
Vous n’êtes habituellement pas emballé par le format de 15 minutes de la qualification, mais aujourd’hui c’était fantastique à regarder…
« Il est toujours difficile de faire les essais libres puis de stopper pour une demi-heure avant de recommencer et de donner le maximum. On a essayé de beaucoup travailler par rapport à ça. J’étais un peu plus compétitif dès la fin de l’année dernière, mais cette année, en particulier avec ces pneus, c’est pour moi plus facile de faire un bon tour. »
Double célébration pour vous aujourd’hui (à propos de Nicolo Bulega); 5 Grands Prix et en pole position…
« Oui, nous sommes tous très heureux pour Nicolo, dans notre team mais aussi dans l’Academy, car il s’agissait de notre pari, il y a 3 ans, quand nous l’avons pris et avons essayé de l’aider. Nous avons décidé de le mettre en Espagne pour le CEV. Nous savions qu’il avait un grand talent, mais quand vous arrivez ensuite en Championnat du monde, c’est difficile. Beaucoup plus difficile que ce à quoi vous vous attendez. Alors faire la pole position après 4 courses est bien entendu quelque chose de spécial, donc tout le monde dans l’équipe espère qu’il continuera comme cela. »
Pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous êtes plus à l’aise avec les Michelin, en particulier en qualification?
« Avant tout, je ne sais pas. Il y a plusieurs raisons différentes. Peut-être parce que, en temps que pilote, j’ai grandi avec les Michelin et que lorsque j’ai eu les Bridgestone j’étais déjà à un stade avancé de ma carrière. Egalement parce que avec Michelin, on utilise généralement des gommes tendres pour les qualifications, et pour la course des dures, alors qu’avec Bridgestone on devait la plupart du temps faire la course et la qualification avec le même pneu. Je pense que c’est çà cause de cela, mais sincèrement, je n’en sais rien. »
Si, avec Jorge et Marc, vous êtes ensemble dans le dernier tour, quelle serait la meilleure position pour aborder le dernier virage; premier, deuxième ou troisième?
« (Rires) Difficile à dire. Je pense que ce serait difficile si nous arrivions tous les trois ensemble dans le dernier virage. Cela a été le lieu de beaucoup de grosses bagarres dans le passé. La meilleure position serait premier, avec un avantage d’une seconde. (rires) »
Votre dernière pole position était à Assen l’année dernière. Celle-ci a-t-elle meilleur goût, en Espagne et devant vos deux amis?
« (rires) Non. Avant tout, c’est bon de se battre avec Marquez et Lorenzo à ce niveau, avec un gros écart sur le 4ème. Cela signifie que j’ai fait un très bon travail. C’est bien à Jerez mais c’était bien aussi à Assen, car j’y étais au même niveau. Peut-être que celle-ci est meilleure car je m’attendais à être fort à Assen l’année dernière, alors que je n’étais pas certain d’être fort à Jerez cette année. »
A quand remonte votre dernière pole à Jerez et qu’avez-vous amélioré pour être plus fort en qualification?
« Ma dernière pole position ici remonte à 2005 avec la
Yamaha, et le jour suivant a été une très belle course, donc
j’espère que ce sera pareil demain, ou au mois pouvoir me battre
pour la victoire. Pour moi, les qualifications d’alors étaient plus
faciles, car vous commenciez puis vous essayiez de comprendre la
moto, les pneus, vous gardiez votre concentration, vous arriviez à
votre limite et vous mettiez des pneus (neufs) durant les dernières
minutes.
Maintenant, c’est différent car vous devez rester une demi-heure
dans le box, donc je pense que là où vous devez travailler, c’est
comprendre quelle est la clé pour garder la concentration,
conserver la bonne tension, sans être trop énervé ou trop calme.
C’est selon moi la façon de faire. Puis, bien sûr, les choses
habituelles, les sensations sur la moto, et attaquer dès le premier
tour. Je pense que c’est cela qui est différent. »
Avec les température attendues en hausse demain, aurez-vous à changer vos réglages?
« Pour le pneu avant, le choix est encore ouvert. Mais ce
n’est pas tant une question de réglages que de sensations et je me
sens également à l’aise avec le pneu dur. Je l’ai utilisé et
comparé, et je pense qu’au final, pour les 27 tours, il est
peut-être un peu mieux, mais nous pouvons encore y penser jusqu’à
demain. Et comme vous dites, nous devons voir les conditions
puisque aujourd’hui c’était assez nuageux et un peu plus froid.
Donc s’il fait 15 ou 20 degrés de plus demain, ce sera bien sûr le
pneu dur. »
Avez-vous entendu la clameur des supporters quand vous avez fait la pole?
« Non. Non. Je n’ai rien entendu, mais oui, de toute façon, il y a une bonne ambiance. »
Quand vous être rentré à votre box, avez-vous ressenti quelque chose de spécial par rapport aux supporters, comme au bon vieux temps?
« Non. Nous avons les bouchons d’oreilles, donc nous n’entendons rien (rires). »
Aujourd’hui, vous avez utilisé un nouveau capteur sur votre poignée d’embrayage…
« Oui, malheureusement, à Austin, j’ai brûlé l’embrayage au départ. Et honnêtement, j’ai déjà eu des problèmes d’embrayages lors des premières courses. Donc nous avons déjà modifié les réglages de l’embrayage pour demain, pour avoir quelque chose de plus solide, et le capteur est là pour comprendre en profondeur ce qui se passe. »
Vous attendez-vous à une course plus facile que l’année dernière?
« Avant tout, partir de la première ligne et de la pole position est plus facile, mais d’un autre côté, je ne sais pas. La pole position est importante car c’est une belle sensation et vous avez un avantage de quelques mètres, mais après, ce qui fait la différence, c’est le rythme qu’on aura demain. Je ne me sens pas trop mal cette année, évidement un peu plus fort que l’année dernière où j’étais un peu trop loin, mais on doit attendre demain pour savoir si ce sera assez pour se battre ou non. »