La série noire continue. Après la condamnation du circuit d’Albi, et la victoire de celui de Nogaro, cette fois-ci, c’est le circuit du Mans qui redoute des soucis de voisinage. L’Automobile club de l’Ouest (ACO) a demandé au préfet l’élargissement des horaires d’utilisation du circuit du Mans (Sarthe). Une association de riverains du circuit du Mans redoute une éventuelle augmentation des nuisances sonores.
Les riverains du circuit envisagent d’envoyer un courrier au préfet pour qu’il n’autorise pas une utilisation prolongée du circuit du Mans. Ils s’inquiètent du bruit que cette extension des horaires pourrait engendrer. La semaine dernière, une lettre a déjà été envoyée en ce sens par deux conseillers départementaux aux autorités préfectorales. Les socialistes Isabelle Cozic-Guillaume et Christophe Counil considèrent en effet que les nuisances sonores liées à l’usage intensif du circuit sont déjà trop importantes. Les deux élus du Département rappellent que le 19 janvier, le gestionnaire du circuit d’Albi (Tarn) a été condamné pour des dépassements des niveaux de bruits.
Un compromis avait été trouvé il y a des années avec l’ACO pour une utilisation quotidienne du circuit de 9h à 12h puis de 14h à 18h. Des dérogations sont autorisées 35 jours par an, durant lesquels les amateurs de sports mécaniques peuvent rouler autant qu’ils le souhaitent. C’est bien sûr le cas pour les 24H, le Grand Prix de France, Le Mans Classic, ainsi que les journées tests et les journées d’essais qui vont avec.
Les signataires indiquent toutefois ne pas vouloir de conflit, demandant au préfet de maintenir l’actuel statu quo, « qui résulte de nombreux échanges et concilie à la fois les intérêts de l’ACO tout en prenant en compte la qualité de vie de notre territoire ».
L’ACO confirme avoir déposé une demande d’extension auprès de la préfecture et précise que cette information a été communiquée en réunion aux représentants des associations de riverains. « Cette demande a pour but de permettre à l’ACO de développer l’activité économique du site à travers son activité de séminaires d’entreprises. Ces clients contribuent également à l’activité économique locale hors circuit (hôtels, restaurants, traiteurs, etc.). »
Le gestionnaire du circuit souhaite « exploiter des véhicules de série répondant uniquement aux normes routières (à moteur thermique, électrique ou hydrogène) principalement sur les plages 12 h-14 h et 18 h-20 h, pour réaliser des baptêmes de piste et activités similaires permettant d’agrémenter les journées de groupes de séminaires. Un test avait été réalisé en 2014 avec des voitures de séries sportives sur ces plages horaires, les mesures acoustiques n’avaient fait part d’aucun impact sonore significatif ». Si cet accord lui est donné, l’ACO organisera un test auquel les riverains seront conviés.
La préfecture indique que la prochaine homologation, à partir du 18 mars, sera reconduite avec les horaires actuels de roulage. « L’ACO veut travailler dans la concertation pour essayer de faire évoluer les choses, annonce Jean-Bernard Iché, directeur de cabinet du préfet. Il organisera un test auquel les riverains seront conviés. »