« La chose la plus importante ce week-end est ce qui s’est passé hier, » expliquait Lorenzo ce soir lors d’une conférence de presse à laquelle Marc Marquez, Dani Pedrosa, Johann Zarco et Brad Binder étaient invités. « Nous avons malheureusement perdu Luis et tout le reste est secondaire. »
La disparition soudaine de Luis Salom a jeté un énorme froid dans le paddock. Pilotes, personnels d’équipes ou médias ont tous été choqués par cette annonce tragique. En réaction, la Safety Commission s’est réunie hier soir avec dix pilotes parmi lesquels le Majorquin n’était pas présent: « En tant que Champion du Monde et leader actuel au classement, je regrette de ne pas avoir été convié. »
Pour Marc Marquez la réponse est simple, « La commission de sécurité se tient chaque vendredi à 17h30 au même endroit. Nous nous sommes rencontrés hier soir et après discussions, nous nous sommes rendus sur les lieux. Regarder un schéma est bien différent que d’être sur place. »
Le circuit a été modifié aux virages 10 et 12. Selon Marquez présent à cette réunion, s’il n’y avait pas eu la possibilité de modifier le virage 12, le Grand Prix aurait tout simplement été annulé. Si la modification du virage 12 est justifiée pour les pilotes, elle ne semble pas l’être pour le virage 10. « Je ne comprends pas pourquoi ont-ils eu besoin de changer un autre virage où rien ne s’est passé, » confiait Valentino Rossi. « Ce n’est pas très clair et je ne sais pas pourquoi. Quoi qu’il en soit, je n’étais pas présent. Je prends donc la décision comme elle est. Selon moi, il n’a pas besoin d’être changé. Il est vrai que le dégagement n’est pas si important, mais c’est ainsi. Il y a 20 à 30 virages durant la saison qui sont dans ce cas. »
Pol Espargaro, présent vendredi soir, comptait justement sur la présence et l’expérience de Rossi et Lorenzo. « Nous avons besoin de Valentino, de lui et de son expérience. Nous avons aussi besoin de Jorge. Il ne peut pas dire ça, ce n’est pas respectueux envers les pilotes présents. »
Son coéquipier Bradley Smith a été moins indulgent dans ses propos, « Il [Rossi] n’a pas participé à la commission serait-ce qu’une fois cette saison. Il doit assumer ses responsabilités et ravaler sa rancœur. Nous avons besoin de tous les pilotes MotoGP. »
Bien qu’absent, car étant occupé à
ce moment-là, Rossi précise que ce problème au virage 12 existe
depuis quelque temps, « Nous avons remonté ce point à la
commission depuis 6 ans. Nous avions précisé que nous voulions plus
dégagement.
Malheureusement, il y a des tracés qui prennent en compte ces
demandes et d’autres pour lesquelles cela est plus compliqué et
onéreux. Nous savions déjà que c’était dangereux à cet endroit,
mais en analysant la chute, quelque chose s’est passé sur la
moto. »
Carmelo Ezpeleta avait affirmé qu’il n’y avait pas eu de demandes récentes de la part des pilotes à ce sujet. En conférence de presse, Johann Zarco s’est défendu de répondre à cette question sereinement. Selon Marquez, aussi bien Rossi qu’Ezpeleta sont dans le vrai, « Nous avons discuté de ce problème, » ajoute Marquez. « Nous avons convenu d’ajouter plus de Airfences pour résoudre le problème. » Propos que Rossi confirme lui aussi, « Si je me souviens bien, nous avons parlé du problème après la chute de Niccolo Antonelli qui avait percuté les protections, il y a deux ans. Nous avons décidé d’ajouter plus de Airfences car il était impossible d’avoir plus de dégagement. »
La solution de la chicane introduite entre vendredi et samedi a été testée par les pilotes MotoGP il y a deux ans, « Le tracé aurait dû être modifié avant, mais parfois vous ne le faites que lorsqu’il arrive des choses comme ça, » explique Marquez. « Tout le monde est d’accord sur le fait que la sécurité est meilleure, mais le tracé était moins bon. Bien que plus amusant à piloter, il n’y a pas assez dégagement. On a l’impression que si rien ne se passe, nous ne faisons pas de changement. Mais il vaut mieux prévenir que guérir avant qu’il y ait un accident. »
Les pilotes des autres catégories Moto2 et Moto3 ne sont pas conviés à ces commissions, « Si une décision est prise par les pilotes MotoGP et est sécurisante pour leurs machines, je sais que cela sera en accord avec les réactions d’une Moto3, » nous confiait Jules Danilo, meilleur représentant tricolore en Moto3 ce samedi. « Ce sont des pilotes d’expérience à qui je fais pleinement confiance. Être tous présents n’apporterait pas toujours des critiques constructives. »