Si certains pilotes ont fait plus de trois fois la distance de la course lors de cette unique journée de test IRTA à Barcelone, lundi, Johann Zarco, encore au plaisir de sa belle remontée lors du Grand Prix, s’est contenté de 33 boucles afin de pas trop puiser dans son capital énergie avant Assen.
Un travail sur les suspensions a permis au pilote Tech3 de se positionner comme le septième pilote le plus rapide du jour, à 4 dixièmes de son coéquipier (voir classement).
À la fin de la journée, Johann Zarco a accordé une conférence de presse dont nous reportons ici l’intégralité des propos tenus en français, de façon brute, donc sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.
Tu as fait du bon travail ?
« Ce n’est pas le même rythme, mais c’est agréable. Je me disais que c’était la belle vie que de rouler sur une moto qui va à plus de 300 km/h et qui a des performances incroyables. Donc ce n’est pas tout à fait le même esprit, mais le fait d’avoir attaqué durant tout le week-end fait que le feeling est là. Donc on ne perd pas de temps. Dans un run, on est tout de suite dans le rythme et on commence à travailler. Ensuite, je trouve que, mis à part que les conditions changent d’un jour à l’autre, c’est vraiment un travail de qualité que l’on peut faire le lundi. »
Vous avez travaillé sur quoi, aujourd’hui ?
« On a travaillé sur les suspensions, que ce soit pour avoir plus de confort au freinage ou dans les entrées de virage, pour pouvoir me relaxer sur la moto. On a essayé un amortisseur. On a une moto qui va bien et on joue sur les suspensions pour avoir de plus en plus d’informations. Aujourd’hui, j’étais suffisamment décontracté et j’ai vraiment pris du plaisir. »
A la lumière du travail fait aujourd’hui, comment analyses-tu ta performance d’hier ?
« Déjà, sur le dimanche, l’analyse a été que, vendredi et samedi, je n’ai peut-être pas assez bien géré mes émotions. J’avais des difficultés sur la moto et il n’y a pas eu de solution miracle. C’est une fois que j’ai compris ça que j’ai pu prendre le sujet avec un peu plus de distance et moins m’énerver. Ça a beaucoup fonctionné le dimanche. Finalement, quand je suis en difficulté, je ne suis pas le seul. Quand on voit ensuite, en course, que les autres ont du mal, ça donne confiance et ça permet de mieux s’auto-gérer. Ça, c’était surtout la leçon du week-end. J’ai pu la comprendre dès le dimanche. Aujourd’hui, lundi, il n’y a pas eu d’apprentissage particulier. »
Qu’est-ce qui te manque aujourd’hui pour progresser ?
« Mieux gérer. Laurent était content de la course, mais globalement sur le week-end, pas content, parce qu’il a vu d’entrée que j’avais bien de l’énergie et que cela pouvait marcher, mais de ne pas avoir réussi à bien gérer tout ça a fait que je suis parti loin sur la grille. Si j’avais été sur les deux premières lignes, je faisais le podium. Je trouvais que cinquième était déjà super, mais il a dit « non » car si on avait le potentiel du podium, c’est vraiment plus que dommage qu’on l’ait manqué. C’est bien, car ça pousse à être plus performant. Il faut bien gérer durant tout le week-end car, dans tous les cas, la Yamaha est bonne, et c’est pour ça que quand il y a des soucis, il ne faut pas paniquer, car la moto ne se transforme pas. Mieux savoir se gérer pour contrôler nos forces, c’est ce que je n’ai pas assez fait pendant le week-end. »
Quand, aux essais comme en course, tu vois les deux Tech3 devant les bleus, qu’est-ce que tu te dis ?
« Que le noir est plus aérodynamique (rires). Non, je pense que c’est intéressant car on fait notre travail, il y a les techniciens Yamaha qui sont là pour me demander si, vu les performances, je pouvais changer le châssis pendant l’année. Mais je crois que c’est bien d’avoir ce que l’on a, de travailler avec, de pousser au maximum ce qu’on peut avoir, d’avoir de plus en plus d’expérience avec ces pneus-là, et à ce moment-là, ils vont peut-être faire un compromis du châssis 2018 qui sera encore mieux. »
Pas trop de manifestations des ingénieurs japonais ? Ils viennent te féliciter ?
« Non, non, non. Ils sont très discrets. Je pense qu’ils sont contents de ce que l’on fait, du travail qu’on fait, et sans le dire, ils prennent note. Je ne demande pas particulièrement de reconnaissance. Ma moto va bien et je suis heureux. »