Alors que le circuit est en faillite, ses propriétaires, les 829 membres du British Racing Drivers Club, vont se réunir pour leur assemblée générale annuelle cette semaine. Au programme, la vente de cette piste historique et de ses installations.
La compétition y a commencé en 1948. Le premier Grand Prix d’Angleterre de F1, remporté par Giuseppe Farina, eut lieu en 1950, puis y vint la moto avec tous les grands de Geoff Duke à Valentino Rossi en passant par Mike Hailwood.
Plusieurs offres d’achat ont été émises, tout d’abord par Jaguar Land Rover, propriété du groupe indien Tata Motors. Mais ça n’a pas plu au constructeur rival Porsche, qui a une présence sur place, et ne veut pas renoncer à son contrat qui lui donne droit à 45 jours exclusifs d’usage de la piste par an.
Un deuxième offre émana de l’homme d’affaires Lawrence Tomlinson, propriétaire des voitures de course Ginetta. Ce qui aurait été considéré comme une intervention bienvenue – son offre n’a pas la complication JLR / Porsche – ne l’a pas été par tous. On dit que certains membres du BRDC n’aiment pas ce millionnaire de 52 ans qui a commencé tout en bas de l’échelle sociale. La fortune de Tomlinson (supérieure à 500 millions de £) ne provient pas de son usine de voitures de course, mais de son entreprise LNT, spécialisée dans les soins à domicile pour personnes âgées.
La troisième proposition émane de Jonathan Palmer, propriétaire de Motorsport Vision qui organise entre autres le Championnat British Superbike. Palmer a acquis les circuits de Brands Hatch, Oulton Park, Cadwell Park et Snetterton en 2004 de l’agence de marketing sportif Octagon, une filiale du groupe Interpublic, quand celui-ci fit faillite. Ses propriétaires américains avaient payé £ 120 millions à la famille Foulston pour ces circuits, mais l’offre de Palmer d’environ £ 20m a été acceptée avec reconnaissance par le liquidateur d’Octagon. En tant qu’un des rares propriétaires de circuits gagnant de l’argent dans le monde – la plupart des autres survivant grâce à des subventions gouvernementales et régionales – il est peut-être celui qui devrait être en pole position pour ce rachat.
Cependant, il existe des problèmes. Il est fort probable que beaucoup de la vieille garde du BRDC n’aiment pas cet ex-pilote de F1 (trop de succès) qui n’a jamais voulu de course de F1 ou de MotoGP sur ses circuits, car ne pouvant pas gagner d’argent. Et posséder six circuits, si vous incluez Bedford Autodrome, pourrait attirer l’attention de la Commission de la concurrence.
Il est dit que Palmer pourrait laisser le BRDC organiser le Grand Prix de F1, mais il faudrait voir ce qu’en penserait Bernie Ecclestone, le paiement des arriérés pour le British Grand Prix de F1 s’élevant à £ 18m. Pour le MotoGP, la situation est encore plus confuse. Actuellement, le financement de Silverstone pour le Grand Prix moto est assuré par le Circuit du Pays de Galles. Mais combien de temps le gouvernement gallois continuera-t-il à payer Silverstone et le coût du plateau (4m £) à Dorna ?
La décision va bientôt être prise. Si Jaguar Land Rover peut se réconcilier avec Porsche et son exigence de 45 jours de temps de piste, son offre d’un montant de £ 33m peut l’emporter. La proposition de Tomlinson n’est pas inintéressante, avec un paiement initial de £ 6m, le paiement de toutes les dettes, et l’octroi d’un bail de 249 ans à 1m £ par an indexé. Mais ne négligez pas Jonathan Palmer.
Source : Robin Miller pour bikesportnews.com
Site BRDC : http://www.brdc.co.uk/