C’est un Andrea Dovizioso dépité et un tantinet agacé qui fait le bilan de son Grand Prix de la République Tchèque sur Speedweek. Loin du doux communiqué officiel, celui qui restera chez Ducati aux côtés de Lorenzo la saison prochaine grommelle contre les gommes Michelin. Tout en les excusant puisqu’il s’agit de leur première saison.
Être manufacturier unique, ce n’est décidément pas facile. Michelin en fait l’expérience pour une première saison au cours de laquelle il se bat pour éviter le bizutage. Il y a eu en Argentine ses gommes arrière fragiles, il y a eu les critiques sur son pneu avant et il ne manquait plus qu’une mise à l’index de sa gamme prévue pour la pluie. Depuis le week-end passé à Brno, voilà qui est fait.
Certes, la grande majorité du plateau a fait preuve de retenue devant les images impressionnantes des bandes de roulement se faisant la malle en vue de l’arrivée. Iannone, pour le coup, a été la vedette télévisée de la désagrégation de son pneu avant. Mais le premier à souffrir de ce mal a été son équipier Andrea Dovizioso. Qui, lui, s’est un peu plus ouvert sur le problème rencontré : « lors du warm-up, la piste était détrempée et le pneu arrière a montré une forte tendance à s’user. J’ai réglé ma moto pour préserver mon pneu arrière afin qu’ils tiennent 22 tours dans le cas d’une course sans changement de moto. J’ai donc travaillé pour charger le pneu avant ».
Lors de l’entame de course, la stratégie a semblé payer. Puis les choses se sont retournées contre l’officiel Ducati : « j’ai été le premier à avoir un souci avec le pneu avant. Alors d’accord, il fallait monter le dur et peu de pilotes l’ont fait. Ils ont parié et ils ont gagné, mais au regard des expériences à Assen et au Sachsenring où l’adhérence était faible, cela paraissait impossible. Maintenant, nous avons besoin de plus de choix sous la pluie car voir des pneus partir en lambeaux, c’est dangereux. Il y a eu trop de pilotes à qui c’est arrivé. Michelin n’a pas tout son contrôle alors il faudrait apporter une plus grande quantité de pneus ».
« Les deux possibilités offertes étaient trop distantes l’une de l’autre. Il y avait l’extra tendre du Sachsenring et le dur du début de saison. C’est pour ça que la majorité a fait le premier choix qui fonctionnait très bien lors du warm-up où il y avait beaucoup d’eau. Lors de la course, il n’y avait pas assez d’eau pour cette option, il y en avait trop pour les intermédiaires et encore bien trop pour prendre des slicks. Michelin travaille beaucoup, y compris sur les pneus pluie, et essaye de nous contenter tous. Avec l’expérience acquise, ça ira mieux l’an prochain ».
Reste que si beaucoup de pilotes ont connu des soucis, d’autres ont été heureux de trouver des pneus Michelin en mesure de les amener aux avant-postes. De même, les incidents se sont étalés dans la course, mettant aussi en exergue les styles de pilotage, les réglages et les types de machine.