Le 24 avril 2016, Binder devenait le premier Sud-Africain à gagner un Grand Prix depuis Jon Ekerold en 350 cm3 en Italie en 1981. Il remportait cette même année le Championnat du Monde Moto3, puis terminait la saison dernière deuxième du mondial Moto2 à trois points du vainqueur Álex Márquez. Avec 7 victoires à son crédit en Moto3 et autant en Moto2, il était prêt à devenir le coéquipier de Pol Espargaró cette année chez KTM.
Son premier roulage sur la RC16 de MotoGP eut lieu à Brno, juste après le GP de 2019. Ensuite, lors des tests de Valence qui eurent lieu le lendemain du dernier GP de 2019, Brad pointait à 2.5 du leader Maverick Viñales. A l’issue des essais de Jerez, il était à 2.8 de ce même Viñales. A Sepang, il ne terminait qu’à 0.7 du premier Fabio Quartararo. Enfin au Qatar, il était devancé de seulement 0.4 par Viñales ! Son mécanicien Florian Ferracci expliquait ainsi cette impressionnante progression : « Brad y est allé vraiment par étapes. Il n’a pas attaqué tant qu’il ne connaissait pas bien la moto, tant qu’il ne la sentait pas bien. On sait que c’est quelqu’un qui a énormément de talent, mais ce n’est pas un casse-cou. Il n’a pas forcé tant qu’il ne connaissait pas bien les réactions de la moto, tant qu’on ne l’avait pas adapté à son pilotage. »
« Mais il est vrai qu’à la fin ses performances nous ont vraiment surpris. Il a fait de super chronos, autant en Malaisie qu’au Qatar. Et ceci avec des pneus de course, en plus ! On n’a pas mis de gommes spéciales. Le fait qu’il ait réalisé ses temps avec des pneus course est très encourageant. »
Binder est considéré comme un pilote prometteur par KTM, dont le patron Stefan Pierer avait déjà été impressionné par ses capacités de freinage tardif il y a des années. Pierer a annoncé il y a trois ans qu’un jour Brad serait transféré dans la catégorie supérieure. Selon lui, son style de pilotage devrait s’accorder parfaitement avec la KTM RC16.
« Mon style de conduite a toujours été de freiner très tard et très fort. C’est un domaine dans lequel la KTM a clairement ses points forts. Si je mets ces deux aspects ensemble, cela devrait être une combinaison solide », a expliqué le natif de Potchefstroom à Günther Wiesinger de Speedweek.com.
« J’ai beaucoup appris au cours de ma longue carrière chez KTM. Il a également été démontré qu’en bagarre j’ai toujours un petit avantage sur mes rivaux. Cela m’a aidé à obtenir un bon résultat dans de nombreuses courses. Il semble que je trouve toujours un moyen de dépasser » sourit-il.
Avant qu’il n’effectue deux véritables journées d’essais avec la KTM RC16 pour la première fois après le GP de Valence 2019, il a essayé la moto de 280 ch pendant une demi-journée à Brno en juillet. Il s’agissait de la concrétisation d’une promesse faite par Pit Beirer en récompense de ses trois victoires en Moto2 en 2018.
« Oui, j’avais passé un accord avec Pit à ce moment-là. Si je pouvais remporter une victoire en Moto2, cela me permettrait de piloter la machine de MotoGP » a confirmé Brad. « C’était mon cadeau. Quelle journée incroyable ! Je ne pense pas m’être autant amusé depuis des années. Les deux premiers des 30 tours que j’ai faits étaient indescriptibles. C’était fou. »
La puissance du V4 de 1 000 cm3 ne l’a pas effrayé. « Dans ma tête, j’avais l’idée que la puissance du moteur serait un peu folle. Et bien sûr, j’ai ressenti une puissance extrême. La puissance du moteur était impressionnante, mais aussi la puissance du freinage et bien plus encore. En fin de compte, c’est toujours une moto. Après quelques tours, j’ai compris dans une certaine mesure comment manipuler cette machine. »
« Cette moto est extraordinairement rapide. Mais Brno n’est pas un vrai circuit de vitesse de pointe. C’est pourquoi je n’ai pas eu le goût de la vitesse. Mais l’accélération m’a littéralement fait tomber de mon siège ! »
Photos © Polarity Photo, Sebas Romero pour KTM