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Les courses furent belles sur le circuit tchèque, une fois n’est pas coutume. En effet, dès lors qu’un pilote prend le large, il est bien difficile de le suivre. Si ce n’est en bout de la ligne droite des stands où des freinages conséquents permettent de dépasser ses adversaires, le reste du tracé ne favorise pas les joutes.

Pourtant, et contre toute attente, les 3 courses de la catégorie Superbike nous ont offert un remarquable spectacle. Álvaro Bautista, brillant meneur du championnat à la mi-saison, a connu plus de difficultés qu’à l’habitude lors de l’exercice des qualifications.

Relégué à la 14e place sur la grille de départ, sa participation à la manche du samedi ne fut pas de tout repos, faute à un mauvais choix de pneus du fait d’une piste encore humide (des pneus pluies) lorsque ses rivaux optaient intelligemment pour des intermédiaires. La piste s’asséchant rapidement au fil des tours, il fut alors forcé comme de nombreux autres pilotes à repasser par les stands pour chausser des slicks.

Ses 2 principaux rivaux au championnat, Jonathan Rea et Toprak Razgatlioğlu, n’en demandaient pas tant et signaient respectivement la première et la 2e place du podium quand Álvaro Bautista inscrivait les maigres points attribués au douzième.

 

 

Le lendemain, lors de la Superpole Race, le Turc s’est imposé d’autorité devant un Johnny Rea combatif et revigoré par sa victoire de la veille, la 119e de sa carrière soit dit en passant ! Álvaro Bautista, plus en forme et inspiré qu’en Course 1, a brillamment remonté le peloton pour terminer sur la 3e marche. Un exploit qui l’aura d’autant plus aidé lors de la 2e course longue.

Cette dernière fut un festival de dépassements entre les 2 pilotes qui se disputent la victoire au championnat. L’Espagnol a d’ailleurs trouvé son maître en la personne du Turc qui, avec son habituelle agressivité, mènera de la tête et des épaules les 2/3 de la course avant de se voir trahi par sa monture, et plus précisément le pneu arrière de la Yamaha qui, cloqué par la chaleur et l’effort, crèvera à l’accélération en sortie de la première chicane.

 

 

Toprak Razgatlioğlu, désarçonné n’aura rien pu faire, mais force est de reconnaître qu’il avait réalisé l’essentiel pour gagner la manche.

Le malheur des uns fait le bonheur des autres, c’est bien connu : Álvaro Bautista, débarrassé du pilote Yamaha, alors même qu’il semblait se résigner à la seconde place, n’aura finalement plus qu’à dérouler pour empocher la victoire.

Sans pour autant tirer des conclusions hâtives, le championnat semble hélas et plus que jamais à la portée du pilote espagnol car, mathématiquement parlant, son écart avec son challenger est désormais de 74 points. Quand on sait que le circuit de Magny-Cours est le seul où il serait en délicatesse face à la concurrence, cela laisse songeur… Les autres rounds à venir lui étant plus favorables, on ne voit désormais plus ce qui pourrait l’empêcher dans sa quête d’un nouveau sacre.

En cela, cette manche de la saison sur le circuit tchèque aura masqué les réelles difficultés et contradictions de ce championnat, définitivement miné par l’outrageuse domination de la marque Ducati et de son talentueux pilote, tous deux au sommet de leur capacité : une machine puissante et véloce pour un fin compétiteur, au propre comme au figuré.

La concurrence ne suit pas. Toprak Razgatlioğlu, et Johnny Rea dans une moindre mesure, se surpassent, mais jusqu’à quand ?

Si ce n’est eux, la concurrence est inexistante. Le spectacle également…

 

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