Second samedi de la première course du weekend anglais sur le circuit de Donington, le Turc Toprak Razgatlioğlu n’a pas flanché dimanche pour donner la réplique au pilote Ducati Álvaro Bautista.

Et Dieu sait qu’il en faut de la persévérance pour égaler les performances de l’Espagnol tant ses résultats étouffent la concurrence.

Soyons clairs : Depuis le début de la saison, le Catalan a empoché 14 des 15 victoires possibles avant d’aborder le tracé de Donington Park. Profitons d’ailleurs de l’occasion non seulement pour le féliciter puisqu’il est victorieux lors de la deuxième course longue, mais aussi pour souligner l’extraordinaire niveau de compétitivité atteint.

On aura beau dire, même ultra léger, Álvaro Bautista est aussi ultra doué pour être à ce point en osmose avec le missile italien. D’ailleurs c’est bien simple : Même les temps de qualifications n’auront pas résisté à sa charge héroïque menée en course. Lorsqu’on tourne plus vite en bagarre que dans l’exercice du tour chrono, c’est dire si on est en confiance et dans la pleine maitrise de son sujet.

La moto fait cependant beaucoup. Álvaro Bautista n’était pas à pareille fête au guidon de la Honda, il faut s’en souvenir : Deux maigres podiums en 2 ans ne l’auront pas incité à continuer avec la marque japonaise.

Cela permet justement de mettre en relief tout le talent de l’incroyable Toprak Razgatlioğlu.

La course Sprint marque sa deuxième victoire de la saison avec une machine qui, bien qu’homogène, reste en-deça des performances de la Ducati. Mais voir le Turc la tordre en tous sens pour en extraire la quintessence est tout simplement jouissif et prouve à quel point, si le couple Bautista-Ducati Aruba n’était pas là, il dominerait désormais de la tête et des épaules ce championnat.

Même le talentueux Jonathan Rea, sextuple champion du monde de rang dans la catégorie, n’y arrive plus et a trouvé son maitre. Avant que Toprak ne lui vole sa couronne en 2021, il se battait encore et toujours aux avant-postes. Mais ce weekend, l’agacement puis l’abattement ont dominé, surtout ce dimanche où Johnny n’est pas arrivé à rendre les coups, terminant « seulement » cinquième.

Toprak Razgatlioğlu, à défaut de choisir le MotoGP, forge désormais sa légende en WSBK et de la plus belle des manières : Calme, déterminé, agile, maitrisant sa moto comme personne, ne lui manque plus qu’une aide providentielle du promoteur ramenant un peu plus d’équité dans les performances des machines pour qu’il prenne définitivement le dessus.

Il est rare qu’un second en championnat ait une tête de vainqueur, mais le Turc est de ceux-là.

 

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