A l’occasion de la reprise du championnat MotoGP sur le tracé anglais de Silverstone, certains des pilotes titulaires en place, dont les contrats arrivent à expiration en fin de saison, se retrouvent avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. En jeu, une place pour l’année prochaine dans la catégorie majeure du sport moto, et d’aucuns s’emploient ardemment à y parvenir, travaillant de fait sous la contrainte d’obtention de résultats significatifs.
Premier larron sous le feu des projecteurs : Le français Johann Zarco.
Affichant de solides résultats au sein du team Prima Pramac depuis maintenant deux ans, le Cannois est actuellement cinquième du championnat pour sa troisième année de collaboration. Hélas, mais faut-il le rappeler, il court encore après sa première victoire dans la catégorie, et depuis trop longtemps déjà aux dires de certains, à commencer par les dirigeants de Ducati qui, malgré leurs discours lénifiants, ne confirment toujours pas le Français pour la saison prochaine.
Pire encore, leur échiquier stratégique 2024 fait plutôt référence à d’autres pointures en lieu et place de son poste. Marco Bezzecchi pourrait ainsi rejoindre Prima Pramac, seule écurie satellite pouvant être dotée de motos d’usine similaires au team Factory, dixit Paolo Ciabatti directeur sportif de la marque italienne. Franco Morbidelli, évincé de chez Yamaha, récupèrerait potentiellement une GP23 au sein du team VR46 ou chez Gresini qui devrait remercier Fabio Di Giannantonio.
Dur pour Zarco, mais logique au regard de cette situation. C’est d’autant plus rageant pour lui, soudainement contraint au succès sous peine de tout perdre, et qui ne doit surtout pas confondre vitesse et précipitation pour performer.
Certes, et comme le reconnaissent les principaux intéressés, d’aucuns le voient déjà chez Honda LCR, voie de garage pour sa carrière en MotoGP si la machine ne devait pas évoluer. Même si cela reste une reconnaissance de son indéniable talent, il est vrai que l’on ne se dispute plus pour un guidon de la marque ailée. Johann le sait qui fait son possible pour rester chez Ducati, mais il sait aussi en son for intérieur qu’il n’a pas eu le déclic salvateur en temps et en heure pour marquer les esprits et conforter sa place au sein du constructeur proposant la meilleure machine du plateau.
Autres pilotes sur la sellette, au sein du team Pierer Mobility, regroupant les marques KTM et GASGAS, les positions de Pol Espargaró et Augusto Fernández questionnent. Pourtant, le premier dispose d’un contrat pour 2024 et le second s’est vu assuré, verbalement, de sa continuité. Cependant, Pedro Acosta a rajouté une donnée impossible dans l’équation en faisant jouer sa clause contractuelle pour arriver dès l’année prochaine en catégorie reine, conférant au constructeur l’obligation de fournir cinq machines pour quatre allocations disponibles.
Dès lors l’infortuné Pol Espargaró, victime d’un grave accident dès la première manche de la saison, se retrouve condamné à briller dans les plus brefs délais sous peine de se voir proposer un poste de pilote essayeur au détriment d’une place au sein du championnat lors de la prochaine saison 2024. Car oui hélas, Pol Espargaró pas plus que Johann Zarco n’a réussi à gagner en MotoGP malgré son acharnement après neuf années consécutives de participation, et cet « échec » pèsera lourdement dans la balance à l’heure des choix.
En cela Augusto Fernández, dont les débuts dans la catégorie sont tout à fait remarquables ne devrait pas être inquiété, même si le conditionnel reste toujours de mise.
Chez Honda LCR, Takaaki Nakagami ferait bien de vite s’extraire de sa torpeur et marquer les esprits. Lui non plus n’a jamais fait d’exploit en MotoGP et reste aux affaires grâce à sa nationalité, le constructeur exigeant à minima un pilote nippon dans ses rangs. Mais il était déjà l’année dernière sur la sellette avec la possible arrivée d’Ai Ogura vice-champion du monde Moto2. Et la rumeur d’enfler à nouveau…
Ces pilotes n’avaient qu’un rêve : Arriver en MotoGP. Et ils l’ont concrétisé. Mais pour le faire durer, la réalité tient parfois du cauchemar !