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Programmée mais longtemps incertaine, la 13e manche de la saison 2023 s’est finalement bien tenue sur le circuit de Buddh en banlieue est de New Delhi, la capitale indienne.

Il n’est pas exagéré de dire que les attentes étaient fortes après une épreuve en demi-teinte sur le circuit de Misano, et force est de reconnaitre que nous ne fûmes pas déçus !

Tout y était : les performances individuelles, les retournements de situation, les come-backs improbables, bref les ingrédients d’un spectacle de qualité. Certes, la discipline nous impose également son lot de déconvenues, et notamment des blessures dont certains protagonistes se seraient bien passés. Mais voyons plus concrètement, équipe par équipe, les prestations des acteurs de ce drame sauce Bollywood.

À tout seigneur tout honneur, la palme revient à… Deux pilotes en l’occurrence : Jorge Martin et Marco Bezzecchi qui nous ont offert un véritable festival !

L’espagnol tout d’abord : solide en essai libre, puis dominant en qualifications avant d’être privé de son exploit par Marco Bezzecchi dans les dernières secondes, Jorge a été explosif au départ de la course Sprint ou il s’imposera avec un train d’enfer. L’italien lui n’aura pas cette chance : percuté au départ par son coéquipier Luca Marini, trop optimiste sur les capacités de freinage de sa Ducati, il entamera une folle remontée depuis la dernière position jusqu’au top 5. Le lendemain lors de la course longue, malgré un départ moins efficace que ces concurrents de la première ligne, il parviendra rapidement à prendre la tête du GP puis à imprimer un rythme au tour d’une régularité métronomique en 1’45 qu’aucun autre n’égalera.

Jorge Martin, moins en verve faute à un mauvais choix de pneumatique, effectuera malgré tout une course épique, terminant second dans la douleur puisque totalement déshydraté. Simple absence de précautions ? Toujours est-il que l’espagnol, dépourvu du fameux « Camelbak » dans sa combinaison, en a payé le prix à l’arrivée avec en point d’orgue du mélodrame un évanouissement dans le parc fermé. Fort heureusement tout s’est bien terminé.

Première victime de ce duo diabolique : le champion du monde en titre Francesco Bagnaia. Réussissant à se qualifier sur la première ligne, Pecco sera malmené lors de la Sprint dont il terminera second. Le lendemain, voulant certainement ne pas s’en laisser compter, il confondit une nouvelle fois vitesse et précipitation, chutant alors même qu’il venait de récupérer de haute lutte la 2nde place aux dépens de Jorge Martin. Mais peut-on vraiment lui reprocher ? Car la confrontation fut indéniablement belle.

Quoiqu’il en soit, la menace se rapproche désormais pour le pilote officiel Ducati avec seulement 13 points d’avance sur Martin et 44 sur Bezzecchi. Espérons que de malheureuses consignes d’équipe ne viendront pas ternir un championnat désormais totalement relancé avec pas moins de 7 rendez-vous à venir.

Les autres pilotes Ducati connaitront des fortunes plus diverses : Luca Marini auteur et victime d’une violente chute au premier virage de la course Sprint, s’est brisé la clavicule, compromettant ainsi sa participation aux prochaines manches à venir.

Johann Zarco, sur le fil lors de la Sprint avec une chute en cours d’épreuve, terminera dans la douleur à une superbe 6e place dimanche malgré les conditions difficiles de la course, et notamment toujours cette éprouvante chaleur.

Chez Gresini, Alex Marquez parti à la faute lors des qualifications se fracturera 3 côtes après un mauvais High Side, mettant ainsi un terme non seulement à l’épreuve indienne mais aussi à celle à venir la semaine prochaine au Japon.

Fabio Di Giannantonio, condamné à l’exploit en raison de sa place très convoitée, fut trahi par sa monture. Sa position en course restait hélas anecdotique.

Contre toute attente, les excellentes surprises vinrent des constructeurs japonais avec, en top 3 de la course Sprint, l’inusable Marc Marquez ; exploit qu’il aurait pu réitérer le lendemain lors du GP s’il n’était pas bêtement parti à la faute pendant l’épreuve.

Autre Come-Back plus qu’apprécié, celui de Joan Mir. Auteur d’une superbe place en qualifications, Joan avait toutes ses chances pour la troisième place de la Sprint avant qu’une petite erreur ne ruine ses efforts. Le lendemain en revanche, il ne faiblira pas en terminant cinquième. Magnifique et d’autant plus estimable que cet Opus de la RC213V, aux dires des pilotes eux-mêmes, n’est pas le fruit d’une nouvelle innovation. Marc Marquez prétend d’ailleurs à qui veut l’entendre que le talent s’est avant tout exprimé pour réaliser ces performances. Amusant puisque TOUS les pilotes Honda ont fait preuve, à un moment donné du week-end, de belles réalisations. En plus du talent, sans doute le tracé de ce circuit leur était-il favorable.

Chez Yamaha, Fabio Quartararo n’a pas déçu et, malgré ses sempiternelles récriminations sur les performances de la Yamaha, réussira à la hisser sur la troisième place du podium le dimanche. Son sourire de satisfaction en disait long.

Aprilia et KTM furent finalement décevants à l’heure des comptes. Jack Miller notamment, transparent en qualifications comme en course. Incompréhensible, surtout à l’heure où le constructeur autrichien doit trancher pour savoir qui de lui, Augusto Fernandez ou Pol Espargaro laissera sa place à Pedro Acosta. Les deux pilotes GasGas n’ont d’ailleurs pas vraiment plus brillé ce week-end, étant alternativement par terre soit par leur faute soit par l’adversité. Seul Brad Binder porta haut l’étendard orange, terminant quatrième de la Sprint et du GP. Qu’est-ce que ce sera lorsqu’il réussira ses qualifications ?

Chez Aprilia, Aleix Espargaro fera plus parler lui dans les stands avec ses sautes d’humeur envers son équipe, plutôt limites d’ailleurs, que sur la piste où il abandonnera dans les deux formats de course. Maverick Vinales luttera dans le peloton, inscrivant néanmoins de précieux points, quand Miguel Oliveira fer de lance de l’écurie RNF rétrogradera plus qu’à l’habitude. Seul Raul Fernandez semble progresser, enfin, depuis ses belles performances initiées à Misano. A confirmer.

Rendez-vous au Pays du Soleil levant pour une suite enivrante ? Saké oblige !

 

 

 

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