Triste image lors des essais MotoGP du Grand Prix de Catalogne, le premier jour lors de la deuxième séance de l’après-midi.
Alors que nous sommes à la 27e minute, les caméras se focalisent sur Francesco Bagnaia, champion du monde en titre et actuel leader de cette mi-saison 2023, et dont on sait qu’il n’est pas le roi des mises en jambe lors des premiers essais du vendredi. Relégué en dernière position de la séance, Pecco, après quelques signes d’énervement (habituels) et autres aller-retour dans son stand, s’est enfin concocté une monture aux petits oignons. Aussi retrouve-t-il sur son chemin Marc Marquez, ancien roi de la catégorie, dont les performances au guidon de la Honda font désormais peine à voir.
En effet, sur moins d’un quart du tracé catalan, le pilote Ducati a relégué aux oubliettes l’octuple champion du monde espagnol, jouant avec lui comme un chat avec une souris. L’image est difficile, la Honda incapable, notamment dans le fameux virage cinq du circuit, de tenir le point de corde lorsque l’italienne, extraordinairement aboutie, pivote tourne et file avec insolence. Marc Marquez semblait littéralement à la traîne et totalement incapable de suivre.
Dieu que la route sera longue pour Honda…
Au-delà du naturel passage de flambeau entre pilotes, Marc Marquez ayant définitivement abandonné sa couronne en 2020, il est sidérant de constater à quel point il ne se bat plus, ou plutôt devrions-nous dire qu’il n’est plus en mesure de se battre du fait de l’infériorité mécanique de sa monture.
L’inoxydable Marquez semble avoir vraiment jeté l’éponge ou, à défaut de le reconnaître face caméra, il n’arrive plus à donner le change sur la piste.
Crânement, lors des qualifications, il arrivera à passer la Q1 (exercice qu’il croyait irréalisable) mais terminera dernier de la Q2. La performance reste cependant tout à fait honorable. Malheureusement, en course lors de la Sprint du samedi, il ne pourra faire mieux que 11e, puis 13e le lendemain dans la course longue aux multiples rebondissements. Marc Marquez reste, il faut le souligner, le premier des pilotes Honda quoi qu’il arrive mais au fin fond du classement.
Navrant de constater à quel point le constructeur nippon, en ne trouvant pas de solutions techniques sur sa machine, aura réussi à dégoûter son plus fidèle serviteur et indéboulonnable héros. Francesco Bagnaia, désormais au firmament, a jeté vendredi une lumière crue sur cette réalité.
Marc Marquez n’est pas à sa place, c’est une évidence. Il était et reste l’un des plus grands pilotes du monde. D’aucuns l’imaginent déjà au guidon d’une KTM ou d’une Ducati, les spéculations continuant à aller bon train malgré les démentis. Cela resterait presque à souhaiter si l’on veut enfin le revoir un jour conquérant. Car l’horloge tourne, et l’espagnol le sait bien.