Bastianini lance l’alerte sur ce qui donc acquis et sera bientôt annoncé : Ducati fournira huit motos sur la grille de départ du MotoGP en 2022. A priori, tout le monde devrait arborer un large sourire au sein du clan de Borgo Panigale. Mais ce n’est pas le cas. Enea Bastianini met ainsi les pieds dans le plat. Alors que l’on attendait un discours plein d’enthousiasme de la part du Champion du Monde Moto2 version 2020, on a eu droit à la place à des propos prudents signalant que tout n’était pas réglé. Et en effet comme on pouvait s’y attendre, il n’y aura pas des GP22 pour tout le monde…
Chez Ducati en MotoGP, il y aura la quantité avec huit Desmosedici mais tout le monde n’aura pas la même qualité de service. Et ça crée déjà des tensions. Actuellement, il y a quatre motos de la dernière génération, avec les deux officiels et les deux Pramac. Un contingent logique. Mais lors de l’annonce du contrat avec Gresini, Di Giannantonio, qui sera rookie, s’est montré certain de pouvoir jouir de la dernière Ducati l’an prochain. La même assurance a été entendue du côté de Luca Marini qui sera devenu entre-temps un pilote Aramco VR46. Sentant le vent tourner, Jorge Martin s’est dépêché de rappeler que son contrat prévoyait de pouvoir rouler avec la Desmosedici la plus récente…
Du coup, ça nous fait un Johann Zarco et un Enea Bastianini théoriquement dans l’expectative. Au vu du parcours actuel du Français cette année, cette précarité semble surréaliste. Comme l’est, au passage, celle de Morbidelli, vice-champion du monde en titre sur une Yamaha version 2019. Mais Gigi Dall’Igna a juré que chez Ducati, on ne mangeait pas de ce pain-là et que les résultats obtenus étaient le curseur majeur à chaque décision. Plus que des considérations froidement budgétaires…
Bastianini : « il faut encore définir quelque chose dans le contrat »
Pourtant, avec Enea Bastianini, on sent bien que les grandes manœuvres ont commencé et qu’il n’y aura pas des GP22 pour tout le monde. Le protégé de Carlo Pernat et futur équipier de Di Giannantonio dit ainsi : « Gresini a signé avec Ducati et Ducati m’a confirmé, mais je dois aller voir Ducati ce week-end. Parce qu’il faut encore définir quelque chose dans le contrat ».
Le pilote de 23 ans précise : « il y a des choses dont on parle et qu’on doit définir. Je suis d’humeur positive, je pense que Ducati peut me satisfaire. Pour le moment, cependant, nous ne nous sommes pas encore assis correctement pour tout clarifier. Je pense que nous aurons une réponse définitive dans les prochains jours ». Mais une chose est sûre : « malheureusement, je n’aurai pas la moto 2022, c’est sûr. Nous travaillons pour obtenir le plus possible. Le tableau d’ensemble n’est pas encore clair pour le moment ».
Il va falloir à Ducati beaucoup de doigté et de persuasion pour ne pas faire des déçus dans son clan et réussir l’équilibre entre la récompense sportive et la satisfaction au client qui paie rubis sur l’ongle. Chez Yamaha, au moins sue ce plan, la situation est claire depuis toujours.