Loin de la communication un peu formatée des traditionnels communiqués de presse, les échanges entre le pilote français et les journalistes sont d’une richesse et d’une simplicité que les vrais passionnés apprécieront (vous pouvez retrouver tous ses débriefs passés dans notre rubrique (“Interviews“).
Mais pour une fois, suite à un problème technique, nous ne sommes pas en mesure de retranscrire ici, à partir d’un enregistrement audio, l’intégralité des propos de Johann Zarco à l’issue de son flamboyant Grand Prix d’Australie.
Aussi, pour apprécier le plus fidèlement possible les sentiments du pilote français, nous nous appuierons donc pour cette fois sur la vidéo diffusée par Eurosport ainsi que les propos recueillis par l’ami Peter Mc Laren (Crash.net) derrière le box Tech3.
« Incroyable ! Un bon feeling pour pouvoir se
battre, dépasser. Je n’ai pas pris un bon départ, puis, quand
Miller m’a doublé, j’ai dû fermer le gaz parce que nous aurions pu
nous toucher. Je voulais être de retour avec les meilleurs, je
sentais que je pouvais le faire, je devais me battre et dépasser,
puis j’ai mené la course, j’ai essayé de m’échapper, mais gérer la
traction sur cette piste est assez difficile quand tu es en
première position, et ensuite je me suis battu à nouveau. Ils m’ont
doublé et il y a eu des moments difficiles avec Marquez, ça fait
partie de la course, et j’ai vécu des moments que je n’avais jamais
vécus auparavant, les combats à cette vitesse sont tellement
incroyables !
C’était comme une course Moto3, mais nous sommes à 100km / h de
plus! Vous devez vivre cette émotion pour y croire. »
Interrogé sur le contact avec Marquez à l’épingle, le pilote Tech3 explique:
« Maverick l’a dépassé dans le virage 4 et j’étais presque à la même vitesse, alors je suis entré dans le virage, mais nous savons que Marquez est fort en entrée de virage. Il n’était pas possible pour moi de ralentir davantage et j’ai dû le toucher. Mais il a été intelligent parce que quand il a senti que quelque chose n’allait pas à l’arrière de sa moto, il a relevé sa moto et nous avons sauvé la situation. C’était donc chaud, mais ensuite il a fait la même chose à Valentino, et Iannone m’a fait la même chose à Sibéria, au virage 6. Et même Crutchlow m’a touché au genou, mais nous sommes tous des combattants et nous devons continuer à nous battre. »
Márquez s’étant échappé, le pilote français s’est alors battu pour la deuxième place jusqu’au dernier virage…
« J’ai essayé d’obtenir la deuxième place parce que je me sentais bien derrière Rossi. Il est très fort sur les freins, il a bien fermé la trajectoire et on voit qu’il a de l’expérience, alors j’ai essayé d’avoir une meilleure accélération en changeant de trajectoire dans le dernier virage, mais au lieu de second, j’ai fait quatrième. Mais ne vous inquiétez pas, après ce genre de combat et ce genre de journée, je ne peux que profiter et apprécier ce moment fantastique. Être déçu du résultat final serait la mauvaise façon d’analyser la course: à 1.8 s seconde du vainqueur, presque la deuxième place, pas moyen d’être déçu ! »
Johann Zarco a avoué s’être fait plus d’une fois quelques chaleurs…
« C’est une émotion de se battre à plus de 300km / h, on peut se battre sur d’autres circuits mais ici, je pense que tu n’es pas souvent à moins de 200km/h. C’est incroyable et je veux appeler mon coach et voir la course avec lui ! »
Le Rookie of the Year avait fait le choix osé de courir avec des pneus tendres, à l’avant et à l’arrière…
« C’était un bon choix pour moi, et aujourd’hui, la moto et moi, nous avons pu nous battre pour la victoire. Marquez est parti parce qu’il a pu encore mieux se débrouiller, mais nous étions prêts à nous battre pour la victoire. Je ne m’attendais pas à être fort et à l’aise comme aujourd’hui en Australie, je dois donc aller en Malaisie et viser le même objectif, me battre avec les meilleurs et, si je me sens bien, penser à la victoire. C’est donc un bon point pour la confiance. »
Interrogé sur ce qu’il avait appris lors de ses duels avec plusieurs champions du MotoGP, Zarco a répondu:
« Je l’avais déjà vu avant, mais j’ai eu la confirmation encore une fois que ces gars sont vraiment sur une autre planète, parce qu’ils peuvent se battre et analyser tellement de choses à cette vitesse, et c’est vraiment incroyable. »
