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À l’issue d’un époustouflant Grand Prix d’Australie qu’il termine en vainqueur, Marc Marquez a été invité à la conférence de presse réunissant également Valentino Rossi (voir ici) et Maverick Vinales.

Visiblement très heureux, le champion catalan s’est prêté avec plaisir au jeu des questions-réponses avec les journalistes.

Comme à notre habitude, nous reportons ici une traduction des propos prononcés, en intégralité et sans aucune déformation journalistique.


Marc Marquez: « Honnêtement, c’était une course extraordinaire. Dès le début, j’ai pris le départ et j’étais calme, en essayant de bien chauffer les pneus et en essayant d’être calme, soudainement, je ne sais pas si c’était le deuxième ou troisième tour, déjà un premier contact, de Johann je crois, cette fois. J’ai commencé à réaliser que « OK, on verra pendant la course mais ça va être dur ». C’était un gros groupe comme dans les courses de Moto3 et j’ai beaucoup apprécié, mais j’ai commencé à réaliser vers la mi-course que je devais attaquer, où qu’ils allaient me doubler partout. Donc c’était parfois un peu dangereux mais finalement j’ai beaucoup attaqué, en particulier après avoir contrôlé vers la mi-course où était Dovizioso et comment se déroulait la course, et essayé de tout analyser. Et quand il est resté huit tours, je me suis dit « OK, c’est le moment d’attaquer et d’essayer de créer un petit écart ». Et oui, j’ai été en mesure d’être plus rapide de deux ou trois dixièmes, et de créer un petit écart qui a rendu ma vie un peu plus facile durant les deux derniers tours. »

La bagarre a été chaude et vous en portez les traces sur votre cuir et votre moto…

« (rires) oui, oui, oui. Je veux dire que mon cuir et ma moto ont été touchés, mais que j’ai également été agressif. Donc ils ont été agressifs envers moi mais j’ai également joué avec les mêmes cartes. C’est la course. C’était vraiment super. Bien sûr, c’était dangereux et j’ai essayé de faire attention car une chute, ou zéro point, aurait été un désastre, mais OK, c’était le moment d’attaquer. Avant la course, je savais que c’était une course importante pour augmenter l’écart, et honnêtement, oui, je suis content de la victoire, mais avoir 33 points d’avance me fait davantage sourire. »

Aviez-vous l’information de où se trouvait Dovizioso sur votre tableau de bord ?

« Non, non. Je ne savais pas. Avant la course, nous avions eu une réunion et les techniciens m’avaient demandé si je voulais savoir où se situer Dovi. Mais j’ai dit « non ! Je m’en fiche et je veux juste faire ma course ». Et vers le milieu de la course, j’ai eu ce point d’interrogation « où est Dovi ? ». Et j’ai regardé en arrière, en essayant de le contrôler, puis ça a été bon car quand je sortais du virage quatre, il était dans le virage trois, et j’ai essayé de le contrôler comme ça. Et quand j’ai vu que je le contrôlais, et que je contrôlais plus ou moins le groupe, ça a été le moment d’attaquer. »

33 points d’avance avant d’arriver à Sepang, c’est beaucoup plus confortable que lors de votre arrivée en Australie…

« Oui, oui. Je l’ai déjà dit, la victoire était importante car c’était une course plus ou moins comme en 2015, avec beaucoup de dépassements. Mais je suis davantage heureux à cause de cet avantage de 33 points. C’est un gros écart mais il est maintenant temps de respirer, de comprendre quelles sont nos options, où nous pouvons nous battre, en Malaisie ou à Valence, essayer de marquer des points mais sans être trop agressif. J’ai pris beaucoup de risques durant toute la saison, mais maintenant il est temps d’être plus patient. »

Après une course comme celle-là, que ressentez-vous à l’idée de rester cinq ans de plus avec les pneus Michelin ?

« Pour moi, il est important d’avoir une stabilité, et oui, bien sûr, la course a été bonne. Bien sûr, au début, avoir les Michelin a été difficile pour tous les pilotes et tous les constructeurs, mais maintenant, les motos et les styles de pilotage s’adaptent aux pneus Michelin, et ils ont également trouvé une bonne stabilité avec les pneus avant et les pneus arrière. Donc maintenant, je suis très heureux de cette nouvelle. »

Après cette victoire, comment va évoluer votre mentalité d’ici la Malaisie ?

« Comme je l’ai déjà dit, et même aujourd’hui, j’ai pris beaucoup de risques à plusieurs moments de la course mais il faut maintenant savourer cette victoire. A partir de demain, on commencera à penser à la Malaisie. Avec cet écart, qui est grand mais pas suffisant, vous devez être patient, un peu comme en 2016. On doit maintenant être patient car j’ai pris beaucoup de risques durant la saison, pendant les tests, pendant les essais libres, mais notre approche doit être maintenant un peu différente et moins agressive. Nous savons que la Malaisie a été un circuit difficile lors de la pré-saison mais maintenant nous avons une moto complètement différente, donc on verra là-bas. Mais nous essaierons de donner le maximum durant les essais, puis pendant la course, nous essaierons un peu de nous contrôler nous-mêmes. »

La course a été plus lente que l’année dernière. Était-ce pour préserver les pneus ?

« Sur ce circuit, la durée de vie des pneus est très importante, et vous ne pouvez pas faire tous les tours au maximum. Et honnêtement, je suis parti en course et j’ai utilisé plus ou moins la même stratégie qu’en 2015 : essayer de rester calme pendant la course et essayer d’attaquer vers la fin. C’était mon travail et mon objectif, et au final, cela a bien fonctionné. »

Vous avez évoqué le niveau d’agressivité qui était en progression. Pensez-vous qu’il faut mettre une limite ?

« Pour moi, bien sûr il faut une limite mais je pense qu’aujourd’hui c’était normal. Je veux dire que c’était agressif, qu’il y a eu quelques contacts, mais qu’au final c’est la course. Et si nous abaissons la limite, cela devient comme la F1. Au final, c’est pourquoi la MotoGP progresse. »

Avec 33 points d’avance, pouvez-vous respirer un peu ?

« Bou… un peu, mais pas beaucoup. Je veux dire que, maintenant c’est le moment de respirer, mais pour être calme. Car avec 33 points, et comme je me sens très bien sur la moto, vous avez un surplus de confiance, et ce n’est pas le moment de faire une chose stupide. Donc c’est le moment d’apprécier aujourd’hui, mais à partir de demain, je vais essayer de parler avec mon team et avec mes personnes pour essayer de bien planifier, de bien organiser ces deux dernières courses. »

Vous avez eu un contact avec Vale durant la course. Comment cela s’est-il passé ?

« Oui, je ne l’ai pas vu à la télévision, mais dans le virage numéro deux, j’étais en train de doubler beaucoup de pilotes car j’avais très bien préparé l’entrée de virage. Et honnêtement, je pensais que j’aurais déjà été devant Vale, mais soudainement, j’ai senti ma moto se relever toute seule, et un moment je me suis dit que j’allais chuter de l’autre côté. Mais OK, j’ai fermé les gaz et par chance je suis resté sur la moto. »

Crédit photo : MotoGP.com

 

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