Non, les affaires de Dani Pedrosa ne s’arrangent pas. Au terme de la seconde journée passée à Austin, son sort s’est même dégradé. Non seulement il n’a pas réussi à combler la seconde qui le sépare au tour de son équipier à la même moto, mais, en plus, il s’est fait passer par la Honda privée de Crutchlow. De quoi s’agacer.
Dani Pedrosa s’élancera à regret du Grand Prix de Amériques à partir d’une huitième position sur la grille de départ qui le met à 1.1s d’un binôme favori pour la victoire finale. Une situation difficile pour le pilote de 30 ans aux 51 victoires dont 25 en MotoGP. Mais c’est ainsi. Il n’est que l’ombre de lui-même et ce n’est pas cette fois à cause d’une affaire de syndrome des loges récurrent. En revanche, le symptôme auvergnat expliquerait pourquoi l’Espagnol fait du boudin. Car c’est dans le pneu que se trouve le malheur d’un Pedrosa qui se voit victime à la fois du changement et de sa morphologie.
Loris Baz le sait, pour le MotoGP, il faut un physique parfait. Entendez par là qu’être trop grand et trop lourd, c’est aussi peu enviable que d’être très petit avec un poids plume. A l’autre bout de l’évolution du Français, il y a un Pedrosa de 51 kilos. Pas mal, a priori, pour gagner en vitesse sur une moto, mais ce n’est pas suffisant pour bien faire travailler un pneu arrière : « ma situation est due à mes problèmes avec le pneu arrière » regrette Pedrosa sur Speedweek. D’habitude peu prolixe, l’ibère, cette fois, s’épanche : « Je teste tous les types de réglages. Nous travaillons sur l’équilibre et la répartition du poids. Nous avons besoin d’adhérence et nous devons être plus efficaces dans les virages. Lorsque j’ai plus d’adhérence, je perds en vivacité dans les virages et vice-versa. Nous n’avons pas trouvé le bon équilibre ».
« J’ai un problème avec le pneu arrière. J’étais jusque-là toujours rapide avec le pneu arrière. Mais la construction, la gomme et les pressions des pneus Michelin ne me favorisent pas. Les pneus sont maintenant beaucoup plus raides. Les meilleurs pilotes peuvent utiliser le dur, mais pas moi car je ne le monte pas en température. Lorsque je reviens au tendre, il s’use vite et je perds en traction. Je dois rouler avec la même pression que les pilotes qui font entre 80 et 85 kilos ».
Pour autant, Pedrosa n’accable pas Michelin : « je dois trouver une solution et l’équilibre entre le comportement de la moto et le travail des pneus. Je dois aussi adapter mon style de pilotage. On se pose des questions sur la longévité des pneus, mais moi je dois seulement commencer à penser à être plus rapide. On essaie des choses mais je ne sais jamais si on va s’améliorer ou si ça va être pire ». Rien n’est facile en MotoGP, même pour un pilote du calibre de Pedrosa.