En tant que « première », notre titre mérite une petite explication. Il ne s’agit pas d’une « vraie » interview, généralement suffisamment longue pour faire un point détaillé avec nos interlocuteurs, comme nous le faisons classiquement plusieurs fois par semaine.
Là, une interview « Inside Paddock », c’est plutôt la réponse immédiate à une, deux ou trois questions précises que nous nous posons et auxquelles nos interlocuteurs ont la gentillesse de bien vouloir répondre.
Et pour être tout à fait explicite sur notre titre, ou du moins sur sa 2e partie, nous sommes désolés pour nos lecteurs qui s’attendaient à un roman à l’eau de rose…
Piero Taramasso, votre communiqué fait état d’une nouvelle surface concernant le COTA à Austin. Or, malgré notre veille permanente concernant les actualités, nous n’étions pas au courant. Qui vous prévient généralement de ce genre de choses et que savez-vous exactement concernant ce nouveau revêtement ?
Piero Taramasso, Manager Deux-roues Michelin Motorsport : « parfois, on l’apprend directement sur Internet, et parfois c’est Franco Uncini, qui fait partie de la Safety Commission, qui nous transmet les informations en provenance des circuits. Là, à Austin, ce n’est pas un resurfaçage dont il s’agit, c’est du rabotage. Raboter, enlever les bosses, ils le font souvent sur les pistes qui accueillent la NASCAR, pour donner plus d’appui dans les bankings et pour mieux évacuer l’eau. C’est ce qu’ils ont fait au COTA. Déjà, l’année dernière, ils avaient fait quelques patchs, et comme d’après eux cela allait dans le bon sens, ils en ont fait davantage cette année ».
Ils ont fait ça sur toute la piste ?
« Non, pas toute, mais ils parlent d’au moins 8 ou 10 zones. Il va donc y avoir des patchs mais on ne sait pas trop s’ils sont sur la trajectoire des motos ou pas, alors que c’est quelque chose qui peut vraiment jouer beaucoup sur l’usure des pneus ».
Ce genre d’événement n’est-il pas une sorte de cauchemar pour vous, puisque votre sélection de pneus était déjà établie ?
« Oui, comme vous le savez, nous devons faire notre sélection de pneus pour toute la saison avant le premier Grand Prix, puis la communiquer à l’organisateur et aux teams. Les pneus étaient donc déjà sélectionnés depuis le Qatar, et quand on l’a su, oui, une grosse partie était déjà partie par bateau. Disons que si c’était vraiment nécessaire, on pourrait réagir, mais le problème, c’est que pour réagir, il faudrait d’abord faire des tests pour voir quelle est l’influence de ces changements sur les pneumatiques ».
Mais là, c’est trop tard : les jeux sont faits ?
« Oui, les choix ont été faits, mais je suis assez tranquille car Austin est un circuit qui sollicite beaucoup les pneus. Les crans que l’on amène sont déjà assez durs, donc normalement ça doit tenir. Globalement, ils prévoient une trentaine de degrés et notre gamme couvre toutes les conditions. On est prêt ! On sait qu’Austin est un circuit difficile pour nous car on ne va jamais y faire de test. C’est donc toujours un peu une surprise car ça sollicite beaucoup les pneus avants avec la chaleur et les 2 lignes droites. Et il y a une particularité : C’est un circuit qui tourne dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, mais sur les pneus asymétriques, le mélange le plus dur est à droite. C’est dû à l’enchaînement des virages 16,17 et 18. Cette configuration n’arrive que 2 fois dans l’année ».