Comme tous les vendredis soir avant un Grand Prix, la commission de sécurité s’est réunie à huis clos pour évoquer les divers problèmes en cours.
Évidemment, celle qui s’est tenue à Austin revêtait une importance toute particulière, après une série d’incidents et de polémiques nées en Argentine qui nécessitait au moins une mise au point et, un durcissement de la politique des sanctions infligées par les commissaires de la FIM. Pour rappel, la Direction de Course n’est pas impliquée lorsqu’il s’agit d’imposer des pénalités aux coureurs pour infraction à la réglementation. L’instance disciplinaire chargée d’imposer des pénalités est le Collège des Commissaires FIM MotoGP ™ composé du Directeur de la Course (représentant l’IRTA) et de deux Commissaires FIM nommés par la FIM et approuvés par le Bureau Permanent.
Réunissant la majorité des pilotes MotoGP aux côtés de Carmelo Ezpeleta, le grand patron de Dorna, Carlos Ezpeleta et Loris Capirossi, membres de la Direction de Course, la presse en est exclue afin que chacun puisse s’exprimer librement sans voir ses propos reportés ou déformés.
The riders arrive ready and eager for the #AmericasGP safety commission! pic.twitter.com/tLd4TiecsE
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) April 21, 2018
Cependant, avec un tel nombre de participants, il est quasiment impossible de garder secret ce qui s’y est dit, et, outre une petite altercation entre Valentino Rossi et Marc Márquez (voir ici), l’essentiel des propos semble avoir abouti à un net tour de vis concernant tout comportement gênant les autres pilotes.
Marc Márquez en a fait les frais dès le samedi (excessivement notre avis. On lui a sans doute fait payer son comportement d’Argentine), tout comme Pol Espargaro (voir ici).
Interrogé sur le sujet en conférence de presse, le pilote Honda le prend d’abord d’une façon décontractée…
« Malheureusement, je sortais du box et je m’attendais à ce que personne ne me suive. Et d’un coup, j’ai entendu un moteur car j’étais plus focalisé sur Iannone (devant lui) que sur ce qui venait derrière. Quand j’ai entendu le moteur, j’ai dégagé aussi vite que possible, mais oui, il semble que j’ai gêné le tour (de Maverick Vinales). J’ai eu cette sanction, mais bon (rire), je ne peux rien dire de plus : j’ai eu cette montre (donnée avec la pole position) et j’ai fait le meilleur tour. Demain, ce sera la course ».
On lui demande ensuite son avis sur le durcissement des sanctions. Le sourire disparaît…
« Globalement, ils ont dit que les sanctions seraient plus dures et je l’ai déjà vérifié aujourd’hui (rires). C’est comme ça. Avant, c’était des avertissements, et maintenant, plus d’avertissement, plus rien, seulement des sanctions. Si ce sont les mêmes règles pour tout le monde, je suis d’accord ».
Êtes-vous d’accord avec la sanction prise aujourd’hui ?
« Globalement, oui. Comme je l’ai dit, je regardais plus Iannone car je ne voulais pas le tracter. Je ne m’attendais pas à ce que Maverick arrive et quand j’ai entendu son moteur, j’ai dégagé très vite mais je l’ai gêné ».
Mais sur la justesse de la sanction prise ?
« Oui, ils ont dit que j’étais sur sa trajectoire. Et c’est pour cela (que j’ai été sanctionné) alors que Iannone n’était pas sur la trajectoire. Je ne le fais jamais, mais cette fois, oui, j’étais dessus ».
Cela va-t-il changer votre comportement demain ?
« Je l’ai déjà dit : mon style est mon style ! Mais cela ne veut pas dire que les gens ont tort. Je veux apprendre de mes erreurs. C’est ce que j’ai dit en Argentine, il y a eu quelques erreurs et je veux apprendre, et je ne veux pas les refaire. Mais mon style reste mon style ! »
Pour sa part, Andrea Iannone a estimé que l’on perdait trop de temps à parler de cela mais qu’il continuerait toujours à faire ce qu’il y avait de mieux pour lui, tandis que Maverick Vinales n’a pas voulu s’exprimer sur le sujet, sauf pour déclarer : « je pense que c’est difficile de demander plus. Tout le le monde a les mêmes sanctions, du premier au dernier. Ce sont les mêmes critères pour tout le monde, que ce soit en Moto3, en Moto2 ou en MotoGP ».
Pour terminer sur le sujet, les pilotes présents à la Commission de sécurité semblent avoir été informés qu’ils recevraient un e-mail pour leur demander quelles sanctions devront être appliquées dans différents cas.
Les pilotes, à leur tour, ont demandé qu’un ancien pilote soit nommé parmi les commissaires FIM appelés à décider des sanctions, mais cela ne semble pas acquis d’avance…