La conférence de presse tenue à l’issue du Grand Prix des Pays-Bas MotoGP à Assen a réuni Maverick Viñales, Marc Márquez et Fabio Quartararo.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Marc Márquez, sans la moindre interprétation journalistique.
Marc, vous avez fait une belle course, mais en pensant aussi sans doute au championnat…
Marc Márquez : « oui, bien sûr, c’était la meilleure course pour le championnat. Je dire que cela a été un week-end difficile pour nous, mais même dans un week-end difficile où nous souffrons, nous finissons second après nous être battus jusqu’à la fin. Mais honnêtement, toute l’équipe Repsol Honda a bien travaillé ce week-end. Nous nous sommes juste concentrés, et vous pouvez dire que c’était un pari de prendre le pneu arrière tendre, mais pour moi c’était le choix pour être sur le podium. Aujourd’hui, la victoire m’est égale et j’étais juste concentré pour me battre et arriver sur le podium. J’attendais derrière Quartararo et j’attendais Viñales. Car je savais qu’il avait un rythme meilleur et, quand il nous a doublé, j’ai simplement utilisé son aspiration pour m’éloigner de Quartararo et des autres. Puis, quand j’ai vu que Quartararo était à 4 secondes, mes pneus étaient finis, en particulier l’arrière, mais c’était OK : c’était la position que nous voulions, 20 points au championnat, nous augmentons notre avantage, et c’est la meilleure façon de travailler en vue de notre objectif ».
Il y a eu un moment un peu délicat dans la ligne droite de retour…
« Oui, franchement, c’était un moment effrayant (rires) car
j’étais derrière Quartararo et Viñales. La moto de Quartararo a
commencé à louvoyer, il a fermé les gaz et Viñales l’a dépassé à
l’extérieur.
Je me suis dit » OK, je vais suivre Maverick «
mais alors, d’un coup, Quartararo a préparé son virage, ce qui est
normal, et j’ai alors juste essayé de suivre la trajectoire car je
savais que si j’allais tout droit, ce qui était la manœuvre la plus
facile, alors je perdrai une seconde, et donc la 2e place. J’ai
donc conservé la trajectoire, c’était effrayant, mais parfois vous
devez prendre un risque à un certain moment pour atteindre votre
objectif ».
Lors des courses que vous ne pouvez pas gagner, vous semblez chanceux puisque les adversaires qui vous précèdent ne sont pas vraiment dangereux au championnat…
« Oui, et c’est l’objectif principal. Je m’explique : Nous
avons travaillé très très dur avec Honda pour avoir cette
régularité surtout les circuits. Même si précédemment nous avions
un peu ce sentiment, cela n’a pas de sens pour moi d’être très très
fort sur le circuit et d’avoir un très gros point faible sur une
autre piste. Nous avons maintenant trouvé un bon équilibre, et
peut-être que nous peinons un peu plus sur nos points les plus
forts mais nous souffrons moins avec nos points faibles. Mais
aujourd’hui, honnêtement, je savais que je pouvais me battre pour
la victoire quand je suis sorti. Mais vous devez alors changer de
stratégie et oublier la victoire, pour trouver la meilleure
solution. Et la meilleure solution, pour moi aujourd’hui, était de
choisir le pneu arrière tendre car je savais que je serai en mesure
d’être là pour au moins 15 tours, et on verrait après. Mais avec le
dur, j’aurais peiné durant toute la course, donc…
C’est aussi la stratégie de toute l’équipe Repsol Honda et nous
travaillons sur ce point. Et quand nous avons vu que Maverick été
extrêmement rapide aujourd’hui, j’ai été là à le suivre pendant 2
ou 3 tours en prenant beaucoup de risques, puis j’ai commencé à
comprendre. Je l’avais déjà dit hier en conférence de presse,
Quartararo avait 89 points de retard sur nous, et Maverick 100.
C’était quelque chose que j’avais en tête ».
Quand vous avez décidé de mettre le pneu arrière tendre, était-ce une stratégie pour tuer la course dès les premiers tours ?
« J’ai choisi le tendre car ma stratégie était de m’échapper avec toutes les Yamaha, mais je n’ai jamais eu à l’esprit de mener la course, car quand vous menez la course, vous usez davantage le pneu. Et avec le pneu tendre, vous le détruisez encore plus. Donc mon objectif était d’être avec les pilotes Yamaha jusqu’au 15e tour et je savais que j’étais prêt à rester avec eux. Je savais que je souffrirai durant les derniers tours. Je savais que j’aurais un bon rythme pendant 15 tours et que je devrais me battre lors des derniers tours. Mais avec le pneu dur, le risque était de rester avec Dovizioso, Morbidelli, et d’être sur ce rythme plus lent, ce qui n’était pas l’objectif. Mais je n’ai jamais pensé à m’échapper car aujourd’hui je n’étais pas prêt ».
Vous dîtes que votre moto vous permet d’être plus régulier d’une piste à l’autre. Pouvez-vous expliquer un peu plus ?
« Je m’explique, c’est le cas cette année mais ça l’était déjà l’an dernier. Par exemple en 2015, nous étions très très fort sur une piste et nous souffrions beaucoup sur une autre. Depuis l’année dernière, ce n’est pas très différent : Nous avons changé le moteur mais nous devions progressé sur certains points faibles comme les virages très très rapides où vous avez besoin de motricité. C’est là où nous souffrions un peu plus. Mais globalement, depuis l’année dernière, nous sommes capables d’attaquer là où nous nous sentons prêts et où la moto fonctionne bien, et nous forçons d’une bonne façon là où nous peinons davantage comme aujourd’hui ».
Est-ce que le fait d’avoir plus de puissance vous permet de prendre moins de risques dans les virages ?
« Oui. Pour le moment, je chute moins cette année (rires). Cela est également important pour les risques. Mais nous avons encore quelques points faibles et nous travaillons dessus, et nous savions que d’une façon historique, nous peinons à Assen. Peut-être la configuration de la moto, peut-être la configuration du moteur. Nous savons que la configuration du moteur Yamaha fait ressentir la moto plus légère, et ils peuvent très bien changer de direction dans les virages très rapides. C’est là où nous souffrons un peu davantage mais nous arriverons sur d’autres circuits où nous avons des points forts et où ils souffriront davantage ».
Classement du Grand Prix des Pays-Bas MotoGP à Assen :
Crédit photo et classement : MotoGP.com