Lorsqu’un pilote fait son débriefing devant la presse après avoir roulé, celui-ci est toujours composé de deux parties : La première en anglais devant des journalistes de tous les pays, la deuxième dans sa langue natale devant ses compatriotes.
On y trouve parfois les mêmes questions, mais cela se justifie puisque, de façon logique, les réponses sont bien souvent plus précises et plus profondes.
Après notre article tiré des commentaires de Johann Zarco en anglais, voici les questions et les réponses qui ont été énoncées en français.
As-tu mis longtemps à te décider à rentrer au box ?
Johann Zarco : « non, je n’ai pas mis beaucoup de temps. Après plusieurs erreurs, en 2 tours (ma maîtrise) a vraiment vite chuté. Cette impuissance de tenir la moto… J’avais l’envie de continuer mais je n’arrivais plus à la diriger, ou j’aurais dû rouler 10 secondes moins vite, mais alors ce n’est plus course. J’ai donc préféré arrêter ».
A quels endroits, cela te gênait le plus ?
« Le plus dur ici, c’est des changements dans le rapide : 6, 7, 13 et 14. De toute façon, ce sont des endroits où j’avais du mal les deux dernières années et je n’ai pas encore trouvé la solution pour ne pas forcer. Je pense que les autres forcent aussi, mais l’année dernière, même en ayant du mal, j’arrivais à trouver une gestion pour terminer la course ».
Sur ce tracé, qu’est-ce qui diffère par rapport aux changements de direction à Austin ?
« Ils sont rapides. Ils sont très rapides ! À Austin, il n’y a pas ce style de changements de direction. Il y a des changements de direction mais ils seront tout en accélération, donc ça emmène la moto et ça l’aide à changer d’angle. Là, il faut savoir le faire en freinant et ce n’est plus du tout le même équilibre. Il y a du mouvement à Austin, mais là, quand il faut changer de direction, ça va beaucoup plus vite ».
Comment a réagi l’équipe quand tu es rentré ?
« Tout le monde est déçu. C’est dur pour tout le monde parce que eux aussi essaient vraiment de faire des bonnes choses, mais pour l’instant, on va dire qu’on ne trouve aucune clé. Donc c’est à moi de prendre des décisions et c’est à moi de supporter ça aussi ».
Ton frère peut-il t’aider par rapport à ton bras ?
« Oui, à part du massage, il regarde toujours si le corps est bien équilibré. Là, ça va, et on arrive à bien gérer. C’est pour ça que je ne veux pas penser à cette opération parce que ce n’est pas une solution. Ce problème de arm-pump, ça marche beaucoup dans la tête, et on sait que la tête n’est pas bonne, puisque je n’ai aucune satisfaction sur la moto. Mon métier, c’est de rouler en moto et de performer, et je n’ai pas ça depuis 6 mois. J’essaie à chaque fois d’arriver content et positif, mais en 2 jours d’essais, je descends trop bas parce que je souffre vraiment sur la moto. Donc, il y a aussi un aspect mental à l’abandon d’aujourd’hui ».
Tu l’as dit en anglais, le problème c’est que tu es trop crispé sur la moto…
« Oui ! Je suis crispé parce que si je me décrispe, je tombe. Voilà. C’est dur » .
À propos, tu chutes plus souvent cette année : Ton airbag à l’air de vraiment bien te protéger mais il y a aussi sans doute une bonne préparation physique…
« j’estime que oui. En terme de forme physique, sur les tests que l’on peut faire, je progresse et je suis plus performant. Dernièrement, en moto, je battais mes records sur les circuits où cela fait 3 ans que je roule non-stop. Donc il y a une bonne dynamique l’entraînement, et c’est pour ça que c’est dur de se dire que j’ai tout perdu en 6 mois. Donc ce n’est pas ça ».
Tu attends la coupure estivale ?
« Oui ».
Un reset ?
« …pour réussir à m’enlever de cette tristesse, à sortir de cette tristesse ».