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Jeudi, la seule réelle surprise de cette journée de présentation du Grand Prix d’Argentine a été l’annonce, faite par Valentino Rossi (voir ici), de la présence d’un tout nouveau pneu Michelin avant, en plus des 3 prévus. Cette nouveauté est destinée entre autre à évaluer si, comme s’en est plaint le pilote italien, la carcasse qui équipe les pneus 2017 mérite d’être légèrement plus rigide pour diminuer les mouvements parasites qui gênent certains pilotes, principalement au freinage.

Quoi, comment, quand, où, et cela peut-il avantager Valentino Rossi ? Nous avons posé nos questions à Nicolas Goubert, Directeur adjoint et Directeur technique de Michelin Motorsport, Superviseur du programme MotoGP.


Nicolas Goubert, vous apportez un nouveau pneu avant: de quoi s’agit-il ?

 » C’est un pneu que l’on a déjà testé durant l’intersaison pour simplement s’assurer que l’on a pris la bonne décision et la bonne direction. Au Qatar, il y a eu quelques critiques sur le comportement des pneus, pas que de Valentino Rossi mais également d’au moins cinq ou six autres pilotes, en disant qu’il y avait trop de mouvements sur le pneu. Donc, ce que l’on ne sait pas, c’est si cela est dû aux conditions que l’on a eues au Qatar ou pas. Et pour en avoir le cœur net, on en a apporté quelques-uns.  »

Précisons un peu les choses. Ces pneus ont le profil 2017…

 » Oui, c’est le même profil. Il n’y a aucune différence de profil. Nous n’avons vraiment aucun doute sur notre profil. Il faut faire attention à ce que disent les pilotes car cela manque parfois de précision. C’est le même profil que nous avons depuis Valence l’année dernière, et le pneu que nous apportons aujourd’hui possède simplement une variante d’architecture.  »

Donc une carcasse un peu plus rigide…

 » Voilà.  »

Cela concerne quel pneu ? Le tendre, le médium ou le dur ?

 » C’est le pneu tendre, donc c’est vraiment un test de principe car il y a peu de chances qu’il soit utilisé en course. Bon, évidemment, ça dépend un peu des conditions que l’on aura, mais c’est un test de principe. Il y a très peu de pneus mais suffisamment pour savoir si, comme je vous le disais tout à l’heure, on a fait fausse route ou si ce n’était dû qu’aux conditions du Qatar. On veut se rassurer, ou se remettre en cause si l’on a fait fausse route, c’est évident.  »

Excusez-moi de vouloir vraiment clarifier les choses, mais, en pratique, c’est donc un pneu qui a été fait spécialement pour faire un test en Argentine…

 » Oui, oui, on peut dire ça.  »

Cette décision a donc été prise dans l’urgence ?

 » Cela s’est fait dans une semi-urgence. En fait, il y avait eu quelques signaux donnés au Qatar-Test et les signaux se sont amplifiés à Qatar-Course. Nous voulons donc vérifier tout cela, même si le Qatar est un peu particulier.  »

Nous sommes obligés de poser la question suivante. Vous attendez-vous à des accusations de la part de certains pilotes qui pourraient dire que Michelin favorise Valentino Rossi ?

 » Pas du tout, parce que, et j’insiste là-dessus, il y a un nombre conséquent de pilotes qui nous ont fait des critiques.  »

Oui, mais la majorité n’ont éprouvé aucun souci…

 » Certes, et tant mieux, mais nous sommes aussi obligés d’écouter ces pilotes, d’autant que ce sont ce qu’on pourrait appeler des pilotes de devant.  »

Nous remercions Nicolas Goubert pour ces précisions.

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